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PPS : la page Ismaïl Alaoui réellement tournée ?
Publié dans La Vie éco le 22 - 03 - 2010

Il ne postulera pas à un nouveau mandat de SG, mais l'on se rappelle du précédent de 2005.
Nabil Benabdallah et Saïd Saà¢di parmi les candidats à la succession.
Plusieurs changements attendus lors du VIIIe congrès dont la création d'un Conseil de la présidence.
Qui succédera à Ismaïl Alaoui à la tête du Parti du progrès et du socialisme ? A deux mois du VIIIe congrès du PPS, prévu du 28 au 30 mai à Bouznika, le suspense demeure complet. Si ses deux prédécesseurs, Léon Soltane et Ali Yata ont dirigé le parti jusqu'à leur mort -deux ans pour le premier, 51 pour le second-, après 13 ans passés à sa tête, le leader du PPS semble aujourd'hui bien décidé à passer le témoin. «Je ne suis candidat ni pour deux ans, comme l'ont dit certains, ni encore moins pour quatre. Que les choses soient claires, il n'est pas question pour moi de rempiler», insiste le Secrétaire général du parti du livre. Pourtant, interrogés, certains cadres de son parti restent dubitatifs… tant qu'il n'en n'a pas fait l'annonce officielle au bureau politique du PPS. C'est que, selon certains, un petit groupe de nostalgiques aurait récemment fait pression sur le numéro 1 du PPS pour qu'il prétende à un nouveau mandat, au nom de la préservation de l'unité du parti. L'on n'oublie pas non plus que déjà en 2005, à la veille du VIIe congrès, M. Alaoui avait annoncé son souhait de se retirer de la direction, précisant que si ses camarades du PPS lui imposaient un nouveau mandat, ce serait sur la base d'une mission claire et limitée dans le temps. Au final, il avait été candidat unique à sa propre succession à la tête du parti.
Aujourd'hui, Ismaïl Alaoui serait-il vraiment disposé à revenir sur une décision annoncée depuis des années ? Plus encore, serait-il prêt à prendre le risque de perdre contre l'un de ses concurrents ? Fait nouveau, en effet, le parti s'apprête aujourd'hui à rompre avec la tradition du candidat unique. Réuni du 6 au 7 mars dernier, le comité central du PPS a voté un texte organisant les procédures de fonctionnement du prochain congrès du parti, qui mentionne la possibilité de recourir à des candidatures multiples. Plusieurs noms de candidats potentiels à la relève circulent d'ailleurs déjà, dont ceux de Nabil Benabdallah, ex-ministre de la communication, Saïd Saâdi, ancien secrétaire d'Etat chargé de la protection sociale, de la famille et de l'enfance, Abdelouahed Souhail, ex-PDG du CIH, Amine Sbihi, membre du bureau politique du PPS, ou même Nezha Skalli, ministre du développement social, de la famille et de la solidarité.
Femmes, administration, minorités, ces autres changements à prévoir au PPS
Interrogés sur la question, les cadres PPS contactés insistent sur les enjeux réels du prochain congrès : la question du leadership serait un problème secondaire, car il ne s'agirait pas du seul changement demandé et attendu. Des mutations devraient en effet être observées jusque dans la liste des congressistes. Certes, comme à l'accoutumée, la grand-messe du PPS devrait en réunir entre 1200 et 1500, dont des ministres, des parlementaires et des membres du comité central du parti. Elle devrait aussi et surtout accueillir des militants émanant des bases, qui auront été sélectionnés, entre autres, en fonction du nombre d'adhérents inscrits dans les différentes sections. Un système de bonus a même été prévu pour les sections qui auront choisi de se faire représenter au congrès par des femmes, ou qui se sont distinguées par leur performance aux dernières élections.
Sur un autre plan, un débat est en cours autour des effectifs des structures exécutives du parti. Certains sont en effet en faveur d'une réduction du nombre des membres du bureau politique (d'une trentaine aujourd'hui à une vingtaine) et du comité central (de quelque 500 à un chiffre compris entre 250 et 300) pour renforcer l'efficacité de ces structures, sauf qu'il ne faut pas qu'une telle cure d'amaigrissement se fasse au détriment des minorités (jeunes et femmes). Il est aussi question de soulager le Secrétaire général et son bureau politique de certains aspects de la gestion du parti qui peuvent être gérés par une administration interne (ex : paiement de loyer des locaux, etc.), de manière à leur permettre de se concentrer sur leur mission politique.
Enfin, si le débat sur l'opportunité de permettre l'émergence officielle des courants politiques au sein du parti semble avoir été relégué à l'arrière-plan, la commission chargée des statuts au sein du comité central du PPS propose désormais de donner aux minorités la possibilité d'ajouter un point à l'ordre du jour des structures du parti (bureau politique, comité central ou autres) dès lors que le tiers des effectifs de ce dernier le demande.

Ismaïl Alaoui sort par la porte…pour rentrer par la fenêtre ?
Enfin, une fois validée par le congrès, une nouvelle structure devrait voir le jour au sein du PPS : le Conseil de la présidence. «Il s'agit d'une structure destinée aux militants qui ont une grande expérience au sein du PPS, mais qui n'ont plus de prétention politique. Ces derniers constitueraient une sorte de Conseil des sages qui se verrait confier une mission d'orientation, d'arbitrage au cas où il y aurait des désaccords, une mission d'alerte si nécessaire ainsi qu'une mission de représentation», explique M'hammed Grine, membre du bureau politique du PPS. D'emblée, le secrétaire général sortant du PPS est pressenti pour prendre la tête de la nouvelle structure qui pourrait comprendre des personnalités du parti à l'instar deTaïeb Chkili, Omar El Fassi ou encore Khalid Naciri. «Ismaïl Alaoui est une personne qui donne une excellente image du PPS, il pourrait diriger le présidium, accompagné d'une dizaine de personnalités du parti. Il ne s'agira pas d'une instance honorifique mais d'une structure à travers laquelle des militants aguerris pourront continuer de servir les intérêts et les objectifs de leur parti», poursuit M. Grine.
Descendant du Parti communiste marocain (PCM), à l'origine une simple section du Parti communiste français (PCF) créée en 1943, interdit en 1952 puis en 1956, avant de devenir en 1966 le Parti de la libération et du socialisme (PLS), qui sera une nouvelle fois interdit en 1969, le PPS peut légitimement se considérer comme le doyen de la gauche marocaine, même si, entre-temps, il a troqué le communisme en chemincontre une identité socialiste qui reste à déterminer avec précision. Devenu membre de la Koutla en 1992 avant d'intégrer cinq ans plus tard le gouvernement à l'occasion de l'Alternance, le PPS a été, bon gré mal gré, de toutes les équipes gouvernementales, depuis.
Sur le plan électoral, le parti présente des performances mi-figue, mi-raisin. En 2002, il aura remporté 11 sièges à la Chambre des représentants ; en 2007, 17, une performance raisonnable, même si elle reste en partie liée à l'annulation de la liste féminine de l'UC, qui en avait remporté 27, et même si une douzaine de membres de son bureau politique ont échoué aux élections (Saïd Saâdi à Casablanca, Ismaïl Alaoui à Taounate, Nabil Benabdallah à Témara, M'hammed Grine à Rabat ou encore Abdenbi Saligane à Sidi-Kacem…). Aujourd'hui, fort de quelque 40 000 militants, selon Mustapha Addichane, membre du bureau politique, le parti a remporté 1 102 sièges de conseillers communaux en juin 2009, mais au Parlement sa situation est devenue peu enviable depuis deux ans. Le PPS ne dispose plus que de 11 parlementaires à la Chambre des conseillers et 9 à la Chambre des représentants où la transhumance l'a obligé à faire appel au Parti travailliste de Abdelkrim Benatiq pour sauver le groupe parlementaire constitué avec le FFD.
Une simple «remorque» de l'USFP ?
Sur le plan des alliances, la situation du parti n'est pas non plus reluisante. Ainsi, si le PPS continue de considérer la gauche et la Koutla comme deux cercles d'alliance prioritaires, le parti reste coincé entre une union de la gauche qui prend des allures de mythe et une Koutla mourante, où le parti est trop souvent cantonné au rôle de simple «remorque» de l'USFP. Les dernières discussions en date entre les trois partis de la Koutla n'ont d'ailleurs pas fait exception à cette règle puisque si des réunions ont bien eu lieu ces dernières semaines sur le plan bilatéral, avant de relancer les discussions tripartites, l'USFP et l'Istiqlal donnent la priorité au renforcement de leur tandem, oubliant une nouvelle fois le PPS. Un comportement qui dans certains cas s'est même traduit par l'adoption par ces deux partis de positions contraires à l'intérêt de leur allié : en 2005, en marge des débats qui avaient porté sur la loi sur les partis, les deux poids lourds de la Koutla avaient demandé que seuls des formations ayant obtenu plus de 10% des voix puissent prétendre à l'aide financière de l'Etat, oubliant que le PPS risquait d'en être exclu. Cinq ans plus tard, ce scénario risque de se reproduire à l'heure où l'Istiqlal et l'USFP semblent de plus en plus favorables à un retour au scrutin uninominal, là où le PPS aurait moins de mal à survire dans un système panaché.
Ainsi, 57 ans après la création du PCM, et après avoir survécu à trois interdictions, le PPS a su se frayer un passage dans la scène politique jusqu'à aujourd'hui. Son VIIIe congrès lui permettra-t-il de faire mieux ou du moins de s'y maintenir ? Pour cela, son prochain dirigeant, quel qu'il soit, aura la lourde responsabilité de lui donner un nouveau souffle mais aussi et surtout renforcer son poids.


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