Les services de la Sûreté nationale ont dévoilé leur bilan annuel au titre de l'année 2022, tous domaines et secteurs confondus. Il en ressort une baisse notable de la criminalité. Trafic de drogue, extorsion, crimes financiers, faux-monnayage, terrorisme,...Voici ce qu'il faut retenir. En 2022, les affaires criminelles enregistrées ont connu une baisse de 30,22%, pour un total de 820.274 affaires, permettant de repérer et de déférer 875.879 individus devant les différents parquets. Seulement 6,59% de ces affaires sont des crimes à caractère violent. Par ailleurs, le taux de la répression, soit le taux de résolution des crimes commis, continue de se situer à des niveaux record pour la sixième année consécutive, soit un taux de 94,43% du total des affaires enregistrées et de 85,34% des crimes violents. Selon la sûreté nationale, ces résultats sont le fruit du développement des mécanismes d'enquête pénale, de la consécration du rôle primordial de la police scientifique et technique dans les enquêtes réalisées, et de la coordination fructueuse entre les services de la DGSN et de la DGST. En outre, la hausse du nombre de plaintes et dénonciations déposées par les citoyens, a réduit considérablement le nombre des «crimes de l'ombre». S'agissant de l'analyse des crimes selon la forme et le mode opératoire, les opérations sécuritaires intenses au cours de l'année 2022 ont progressé de 8% pour les affaires liées aux drogues et aux psychotropes, grâce à l'intensification et à la coordination des interventions de terrain menées conjointement par la police judiciaire et les services de la DGST. En effet, ces opérations ont permis le traitement de 92.713 affaires, l'interpellation de 120.725 individus, dont 241 étrangers. De plus, il a été procédé à la saisie de 98.543 tonnes de hachich, soit une régression de près de 49%, et de 190,178 kg de cocaïne, en baisse de 87%, et de 2,821 kg d'héroïne, soit une baisse de 5%. Les quantités de psychotropes saisies (ecstasy, captagon, et comprimés psychotropes) ont enregistré une hausse de 85% avec un total de 2.668.473 comprimés psychotropes. La même tendance haussière a été enregistrée au niveau des crimes de cyber-extorsion, avec une hausse de 5 %, et un nombre d'affaires de 5.623, contre 5.366 affaires signalées l'année précédente. 1.617 personnes ont été interpellées et déférées devant la justice pour ces affaires. Pour ce qui est des affaires de sextorsion, les services de la sûreté nationale ont enregistré au cours de cette année 417 affaires, avec une baisse de 17 % par rapport à l'année précédente, ayant conduit à l'interpellation de 237 personnes impliquées dans ce genre de crimes à l'encontre de 428 victimes, dont 77 étrangers. Concernant la lutte contre les réseaux spécialisés dans la migration clandestine transfrontalière, les efforts de la Sûreté nationale ont été couronnés par l'arrestation de 32.733 candidats, dont 28.146 étrangers de différentes nationalités, le démantèlement de 92 réseaux criminels et l'interpellation de 566 organisateurs et intermédiaires, soit une augmentation de plus de 36 % en comparaison avec 2021, et l'interpellation de 415 organisateurs de l'immigration illégale. Pour ce qui est des crimes financiers et économiques, les services de la Sûreté nationale ont poursuivi le renforcement et le développement des techniques d'enquête pénale dans ce genre de crimes, aussi bien au niveau de la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ), que de ses quatre brigades régionales de la police judiciaire à Rabat, Casablanca, Fès et à Marrakech. Ces brigades ont traité 453 affaires de corruption, de trafic d'influence, de fraude et de dilapidation des deniers publics et de chantage, soit une hausse de près de 17% par rapport à l'année écoulée, alors que 595 mis en cause ont été soumis à l'enquête dans le cadre de ces affaires, dont 296 pour corruption et trafic d'influence, 217 dans des affaires de fraude et de dilapidation des deniers publics et 82 pour chantage et abus de pouvoir. S'agissant des crimes de faux monnayage , d'usage frauduleux des moyens de paiement et de trafic de devises, les services de la Sûreté nationale ont traité durant l'année en cours 27 affaires relatives au trafic de devises (+17%), 53.449 affaires portant sur des infractions à la législation régissant les chèques, (+17 %), 184 affaires de fraude et de fraude aux moyens de paiement et 208 autres relatives à la falsification de monnaies et de devises. Ce genre d'affaires a permis la saisie de 9.373 faux billets de banque d'une valeur globale de 1.814.370 DH et de 17.701 faux billets de banque étrangers (6.530.370 euros, 105.900 dollars US, 743.000 roubles biélorusses et 2420 livres sterling). 39 réseaux criminels, dont 28 s'activant dans la contrefaçon et la falsification de monnaies et de devises et 11 autres impliqués dans la fraude au niveau des moyens de paiement et des cartes de crédit, ont été démantelés. Au volet de la lutte contre le terrorisme, l'extrémisme et l'apologie des actes terroristes, la BNPJ a déféré 20 individus devant le parquet compétent, enregistrant ainsi un recul de 23% par rapport à l'année précédente, sans compter les cellules terroristes démantelées par le Bureau central d'investigations judiciaires (BCIJ) relevant de la DGST.