Affaire Baitas : le gouverneur de Sidi Ifni Hassan Sadki met en garde contre l'usage partisan des moyens communaux en période pré-électorale    Loi organique sur le Droit de grève : feu vert de la Cour constitutionnelle, avec réserves    Les liaisons maritimes entre le Maroc et l'Espagne rétablies ce vendredi    OMPIC: généralisation de la plateforme de création d'entreprises par voie électronique    Bourse de Casablanca : clôture sur une consolidation des gains    L'or pour la première fois à plus de 3.000 dollars l'once    Le G7 appelle à la reprise de l'aide humanitaire à Gaza, soutient l'unité de l'Ukraine    Absence de Ziyech, binationaux, nouveaux visages, concurrence ... Regragui s'explique    Botola : La Renaissance Berkane à un point du premier sacre de son histoire    Le Conseil de la concurrence saisi d'un projet de création d'une entreprise commune saoudo-espagnole dans le secteur du transport vertical    Les barrages marocains affichent un taux de remplissage de 32,3 % pour un volume de 5,44 milliards de m3    Safi : une cargaison alimentaire destinée à un centre pénitentiaire saisie pour non-conformité au transport    Al-Madrassa al-Jadida : Sept enjeux clés pour une nouvelle école    La Fondation Mohammed VI des Sciences et de la Santé et les laboratoires Pharma 5 scellent un partenariat    Caftan Week 2025 : Voici la liste des stylistes sélectionnées    Industries manufacturières : hausse de l'indice de la production de 5% au T4-2024    Inwi ouvre l'accès à ses infrastructures FTTH aux autres opérateurs    Les prévisions du vendredi 14 mars    Quel impact ont les récentes précipitations sur la saison agricole de la région Casablanca-Settat?    FRMF: Le coach national annonce aujourd'hui avant-midi sa liste pour Niger-Maroc et Maroc-Tanzanie    Economie africaine.La croissance sera bonne mais insuffisante    Paris transmettra à Alger une liste de ressortissants en situation irrégulière en vue de leur expulsion    L'Ethiopie va lancer son 3ème satellite d'observation de la Terre    Génomique, Intelligence Artificielle et Protection des Données au Maroc : Vers un Progrès Scientifique et Technologique Responsable    Commission de l'UA. Mahmoud Ali Youssouf, prend ses quartiers    FRMF: les LNFF et LNFD ont tenu leurs AGO    Botola D1/J25 : FAR-MAS et OCS-RCAZ lèvent le rideau ce soir    John Cena et Jessica Beil en tournage au Maroc    Togoville Jazz Festival annonce son retour    Comediablanca le festival du rire de Casablanca, dévoile sa programmation    FIFA : Pourquoi la réélection de Fouzi Lekjaa renforce le poids du Maroc dans le football mondial    Literatura: El Ministerio de Cultura apoya la traducción de obras de los MRE    Guerre commerciale. Nouvelles taxes sur l'acier : l'UE riposte, Pékin promet des mesures    Littérature : Le ministère de la Culture soutient la traduction des œuvres des MRE    Coup de coeur d'El Jadida : L'immeuble Cohen renaît de ses cendres, un siècle d'histoire restauré!    Course à l'armement dans le domaine des drones... Le Maroc dans de nouvelles alliances et une concurrence internationale croissante    Al-Shabab : Hamdallah claque avec un triplé contre Al-Orouba    Huile d'olive: Baitas estime que l'huile exportée ne dépasse pas les 8.000 tonnes    Festival Comediablanca 2025 : Hanane Fadili et Romain Frayssinet à l'affiche    Le Conseil de gouvernement prend connaissance de deux accords internationaux    Complexe Mohammed V : comme un air de discorde…    Droit de grève. La cour constitutionnelle valide le cadre législatif    Addis-Abeba : La participation des élus du Sud du Royaume à la 57e session de la CEA, un signe fort d'intérêt pour l'intégration continentale    Météo alerte orange : pluies et rafales de vent sur Casablanca    Le conseiller du Président palestinien salue le soutien soutenu de S.M. le Roi à la cause palestinienne    S.M. le Roi félicite le Pape François à l'occasion de l'anniversaire de son investiture à la mission papale    Patrimoine : la Kasbah Ajbili classée patrimoine national    SM le Roi félicite le Pape François à l'occasion de l'anniversaire de son investiture à la mission papale    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



«Incompétence», un alibi pour éviter les dossiers épineux
Publié dans La Vie éco le 16 - 11 - 2009

avec tous ses diplômes, les concours passés, comment un magistrat peut-il rester incompétent ? et dans ce cas, pourquoi est-il encore en poste ?
Les juridictions de tous les pays sont submergées en permanence de demandes en justice formulées par les citoyens. Afin de pouvoir canaliser et gérer correctement cet afflux de sollicitations, les législateurs ont inventé la notion de «compétence», en raison de la nature de l'affaire (civile, pénale, commerciale ou administrative), de son importance et des montants en litige, et enfin du lieu où se sont déroulés les faits, permettant aux magistrats d'orienter les dossiers vers telle ou telle juridiction, en fonction donc des éléments sus-cités.
Tout ceci, bien que passablement confus pour le citoyen de base, est parfaitement normal, et vise à assurer un fonctionnement rapide et efficace des services judiciaires. Les professionnels de la Justice (juges, avocats, notaires ou experts) maîtrisent bien ces dispositions prévues dans les codes de procédure civile et pénale.
Mais, car il y a toujours un mais, le problème réside dans l'application effective de ces mesures, de leur interprétation par ceux qui en ont la charge, et leur mise en œuvre dans des conditions satisfaisantes.
Deux cas vont illustrer concrètement les écueils qui peuvent surgir, au grand désespoir du citoyen.
Le premier, un accident de la circulation qui s'est produit à Rabat, impliquant un Casablancais et un Rbati ; les véhicules sont assurés (via des courtiers) auprès de grandes compagnies dont les sièges sociaux sont à Casablanca. En application de l'article 23 du code de procédure civile, qui stipule qu'une action en justice peut être exercée dans la ville de résidence du défendeur (en l'occurrence l'assureur), l'une des victimes entame une procédure en dédommagements à Casablanca.
Le tribunal rejettera cette demande car, argue-t-il, l'accident a eu lieu à Rabat. C'est au tribunal de Rabat de statuer sur les préjudices subis. Ceci est une mauvaise interprétation de la loi. L'article 23 est clair : «La compétence territoriale appartient au tribunal du domicile réel ou élu du défendeur», et précise qu'«en matière de réparation de dommages, devant le tribunal où le fait dommageable s'est produit, ou celui du domicile du défendeur, au choix du demandeur». Voilà notre homme condamné à se rendre à Rabat s'il veut voir sa demande aboutir alors que, répétons-le, lui et l'assureur résident bien à Casablanca.
Second cas : un citoyen demande, en vertu des dispositions légales générales le paiement d'arriérés de loyer, ainsi que le non renouvellement du contrat de bail le liant à son locataire. Celui-ci ne paye plus, occupe les lieux indûment et refuse de restituer le local loué à son propriétaire. Saisi, le tribunal de première instance de Casablanca rejettera encore une fois la requête, invoquant l'incompétence…cette fois en raison de la matière du litige et non plus du lieu comme précédemment.
La Cour expliquera laborieusement qu'il s'agit là d'un fonds de commerce et qu'il appartient donc à la juridiction commerciale de trancher… Erreur : l'article 692 du DOC permet au locateur d'annuler le bail en cas de non-paiement des loyers, et ce devant n'importe quelle juridiction civile, dès lors qu'il n'a pas, lui, la qualité de commerçant. On constate ainsi que la notion d'incompétence est souvent utilisée par les magistrats qui trouvent là un moyen commode de se débarrasser à peu de frais de certains dossiers complexes car la suite est à l'avenant. Une fois l'arrêt d'incompétence rendu, encore faut-il acheminer le dossier vers le tribunal compétent ; et là, un autre parcours du combattant attend l'inexpérimenté plaideur. Il faudra se procurer une copie de l'arrêt, la notifier à la partie adverse -on se demande bien pourquoi-, attendre l'expiration du délai légal d'appel, produire un certificat de non-appel, puis faire une demande manuscrite au président du tribunal (incompétent) pour envoyer l'affaire devant une autre Cour (qui sera compétente, elle !).
Tout ce fatras administratif peut prendre jusqu'à une année complète, ce qui a souvent pour résultat de décourager même les plaideurs les plus endurcis, surtout que les avocats avouent et expliquent en toute clarté que ce ne sont là que des manœuvres dilatoires, visant au désengorgement de certains tribunaux, saturés par des milliers de dossiers en souffrance.
Le citoyen lambda, confronté à ces arguties juridiques auxquelles il ne comprend rien, n'en finit pas de se poser des questions sur la réelle efficacité de l'Institution judiciaire, et ne sait plus à quel saint se vouer. Et quand son avocat le rassure, affirmant que ce n'est pas encore un jugement sur le fond, mais juste une question de procédure, le client, lui, n'est pas loin de se dire : «Incompétent, le magistrat ? Mais avec tous ses diplômes, les concours passés, et l'expérience accumulée, comment peut-on demeurer incompétent ? Et dans ce cas, pourquoi est-il encore à ce poste ?».


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.