Le cabinet Boston Consulting Group a rendu sa copie le 22 octobre. Le secteur souffre de trois maux : des prix élevés, une consommation encore faible et des exportations peu développées. L es premières conclusions de l'étude stratégique de développement du secteur pharmaceutique ont été présentées jeudi 22 octobre au ministère du commerce et de l'industrie en présence de représentants des ministères de la santé, des finances et de l'Association marocaine de l'industrie pharmaceutique (Amip). Lancée il y a une année, cette étude a été réalisée par le cabinet américain Boston Consulting Group (BCG) à la demande du ministère de l'industrie et l'Agence nationale pour la promotion de la petite et moyenne entreprise (ANPME). Objectif de l'étude : diagnostiquer le secteur et proposer des éléments de stratégie dans la perspective d'un contrat-programme entre les pouvoirs publics et les professionnels sur les dix prochaines années. Selon des sources proches du dossier, l'élaboration du contrat-programme sera bouclée avant la fin 2009. Les conclusions détaillées ne sont pas encore divulguées car en cours de finalisation. Et à l'Amip, par la même occasion, on souligne que «les informations relayées récemment par les médias sont, en fait, tirées d'une ancienne analyse, certes, réalisée par le même cabinet mais qui date de janvier 2008». Lesquelles conclusions avaient d'ailleurs été contestées par les professionnels, ce qui explique que le travail ait été repris. En attendant la publication de l'étude, des membres de l'Amip dévoilent déjà les premières tendances dégagées. La première concerne la cherté du prix du médicament au Maroc sur la base d'un benchmark avec des pays comme la France, la Tunisie, l'Algérie ou encore l'Inde et la Pologne. L'effet Amo n'est pas ressenti sur le marché du médicament La deuxième lacune est la faiblesse de la consommation annuelle du médicament. Aujourd'hui, elle varie entre 300 et 320 DH par habitant et par an contre une moyenne de 6 000 DH en Europe. En principe, l'Assurance maladie obligatoire (Amo) et le Régime d'assistance médicale aux économiquement démunis (Ramed) doivent améliorer l'accès aux soins et donc encourager la consommation de médicaments. Mais dans le milieu pharmaceutique on signale que depuis le démarrage de l'Amo, il y a trois ans, l'incidence sur la demande de médicaments n'est pas encore ressentie. La troisième faiblesse du secteur concerne les contraintes des accords de libre-échange limitant le développement des exportations du secteur qui représentent actuellement 10% de son chiffre d'affaires. La principale limite relevée par le rapport est la complexité des règles d'enregistrement des médicaments dans certains pays partenaires du Maroc comme l'Egypte ou encore la Turquie qui représente 5 fois le marché marocain et donc d'importantes opportunités d'affaires.