L'évolution des crédits reste plus soutenue dans l'ensemble. La baisse du taux de la réserve monétaire n'a pas encore eu l'effet escompté. Crédits à l'équipement et crédits immobiliers aux particuliers marquent le pas. Les banques ne sont pas encore sorties de la zone de turbulence dans laquelle elles sont entrées depuis plusieurs mois. Le constat apparaît clairement dans la note de conjoncture publiée par Bank Al Maghrib en août. L'institut d'émission y précise que malgré la diminution du montant de la réserve monétaire de 4,8 milliards de DH (le taux a été ramené à 10% à compter du premier juillet), le déficit des trésoreries bancaires est passé de 21,8 milliards en juin à 22,3 milliards de DH en juillet. Parallèlement, BAM a dû augmenter le volume de ses interventions à travers les avances à 7 jours sur appel d'offres, le portant à 21,4 milliards au lieu de 20,6 milliards de DH un mois auparavant. Seuls les comptes courants ont augmenté de manière significative La cause de cette situation est connue : les ressources sont insuffisantes, même si le taux d'accroissement du crédit bancaire a nettement ralenti par rapport à son rythme de 2008. D'après les statistiques du Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM), les concours à l'économie ont totalisé 555,7 milliards de DH sur les sept premiers mois de l'année, en hausse de 1,14% et 7,22% comparativement au mois précédent et à décembre 2008. Les créances sur la clientèle, qui constituent l'essentiel des interventions, ont progressé plus rapidement. Elles ont atteint 502 milliards, soit une hausse de 1,93% par rapport à juin et 7,93% comparativement à décembre 2008. Les facilités de trésorerie qui ont crû de 4,31% d'un mois à l'autre, à 65,58 milliards de DH et les crédits à la promotion immobilière qui totalisent 61,86 milliards, en hausse de 3%, sont en grande partie à l'origine de cette évolution. Sur un mois, les comptes courants débiteurs se sont également appréciés de 3,23% contrairement aux crédits à l'équipement (+1,15%) et aux crédits immobiliers aux particuliers (+0,74%). Le volume global de cette utilisation reste certes le plus important (106 milliards) par rapport à toutes les autres, mais son évolution confirme bel et bien que le marasme s'est installée sur le marché, faute d'offres répondant au goût des potentiels acheteurs. Toujours est-il que les banques -toutes ne sont pas logées à la même enseigne- ne pourront être réellement à l'aise que si elles arrivaient à mobiliser des ressources conséquentes. A ce jour, les augmentations de capital et autres emprunts n'ont pas résolu le problème. Et ce n'est pas l'évolution des dépôts de la clientèle qui autorise un espoir. Quasiment sur toutes les échéances, ils progressent à un rythme nettement moins important que les crédits, après de petites poussées en mai et juin. Par rapport à décembre, ces dépôts ont enflé de 0,63 % seulement, à 574,7 milliards de DH, et de 1,63% par rapport à décembre 2008. Seuls les comptes courants ont augmenté de manière significative entre juin et juillet (+4,47%), l'évolution des comptes-chèques et d'épargne a été molle (+0,65% et +1,04%), tandis que les dépôts à terme ont fléchi de 1,58%. Mais il faut bien le dire, cette situation n'est pas une fatalité : l'augmentation du niveau de collecte dépendra de la capacité de l'économie à générer des richesses.