Tous segments confondus, les ventes ont progressé de 2% grà¢ce au montage local. BMW, Suzuki et Mitsubishi réalisent de fortes baisses. Les importateurs de voitures asiatiques s'inquiètent de l'appréciation du yen et du dollar. L e marché de l'automobile n'est pas au mieux de sa forme. Le ralentissement amorcé au courant du quatrième trimestre 2008 se confirme. Les ventes de voitures particulières n'ont progressé que de 2,03%, par rapport au même mois de l'année précédente, à 7 486 unités. L'activité a surtout pâti de la mauvaise performance du segment de l'importé sur lequel les ventes ont fléchi de 2,54%, à 4 652 unités.Dans le top ten des marques importées (voir encadré) les plus vendues durant ce mois, Fiat, qui ferme la marche avec 150 unités, a concédé la plus forte baisse (-40,24 %). Ford a marqué un recul de 23,78 %, à 218 unités. Honda a commercialisé 171 voitures contre 208 en janvier 2008, soit un fléchissement de 17,79 %. Les ventes de Toyota et Renault ont également chuté de 10,37 et 13,58%, à 536 et 401 unités. Les concessionnaires ne cèdent pas à la panique En revanche, Citroën, pas très en forme en 2008, a plus que doublé ses ventes d'une période à l'autre, passant de 186 à 296 unités, soit 59,14 % de plus. Elle réalise la plus forte progression dans le top ten devant Volkswagen qui a progressé de 35,53 %, à 370 unités et Peugeot de 30,91%, à 559. Hyundaï s'en sort également bien. Ce constructeur a enregistré une hausse de 11,92%, à 413 véhicules. Ce qui lui permet de conforter sa quatrième place dans ce segment de la voiture de tourisme importée. Kia a avancé moins rapidement, comparativement à janvier 2008 (+7,79%), mais s'accroche toujours à sa première place avec 650 exemplaires placés. Pour le reste, certaines marques, à l'instar de Nissan (+117,14%), ont réalisé de très bonnes performances, alors que d'autres comme Suzuki (-35,94%, à 123 unités) et Mitsubishi (-88,89 %, à 17 unités) se sont effondrées. C'est également le cas pour BMW dont les ventes de janvier ont fléchi de 47%, à 43 véhicules, tandis que sa sœur rivale, Mercedes, arrive juste à maintenir son activité avec 52 unités. Quoi qu'il en soit, les concessionnaires ne cèdent pas à la panique. Khalil Al Sheikh, DG de Hyundai, a souligné, lors de la présentation des résultats de la société, que «la demande sur le marché marocain existe» et qu'il n'y a pas lieu de s'inquiéter. Pour Hatim Kaghat, responsable de la communication de Kia, «il y a certes un ralentissement des ventes, mais cela est dû essentiellement à une psychose qui ne se base sur aucun fondement». Malgré tout, des observateurs attentifs du secteur s'accordent pour dire que, globalement, 2009 sera une année difficile. «Afficher des taux de croissance de 20% n'est pas d'actualité cette année», annoncent-ils. La baisse des économies d'échelle renchérit le coût de fabrication d'un véhicule C'est dans cette conjoncture que l'on observe une concurrence accrue entre les différentes marques, lesquelles adoptent des stratégies différentes. Pour Adil Bennani, DG de Toyota Maroc et président du Groupement des importateurs de véhicules pour l'équité tarifaire (Givet), la solution passe par «l'élargissement du réseau de revendeurs et le service après-vente». De l'avis d'autres importateurs de marques asiatiques, il n'y a pas d'autres choix. En effet, «le yen et le dollar s'étant appréciés, les prix des véhicules asiatiques devraient, en toute logique, enregistrer une augmentation des prix, allant jusqu'à 30%», explique M. Bennani. Et de souligner que la baisse des droits de douane est «timide, mais positive». Depuis le début de l'année, les marques asiatiques sont taxées à 27,5 % contre 32,5% auparavant. Au même moment les européennes, avec des droits de douane de 9% seulement pour les grosses cylindrées et 15,95% pour le reste, sont donc mieux placées dans cette guerre des prix qui se profile. Il reste qu'en raison de la crise, les constructeurs ont réduit leur production. Du coup, les économies d'échelle réalisées se trouvent réduites, alors que le stockage génère des frais supplémentaires qui grèvent le coût final du véhicule produit. En toute logique, les prix devraient donc augmenter à la sortie de l'usine. Les constructeurs et les importateurs estiment que le bout du tunnel n'apparaîtra qu'à l'horizon 2010. Et encore…