Du 3 au 16 septembre, sa performance annuelle est passée de +10,9% à -3,1%. La capitalisation boursière a perdu près de 83 milliards de DH. Les grosses capitalisations sont à l'origine de la chute. Banques, cimenteries, valeurs immobilières…, 68 valeurs sur 77 ont vu leurs cours plonger. C'est le moment d'acheter ! «Les volumes reprendront à la rentrée, mais la tendance du marché sera orientée à la vente». C'est le pronostic qu'avaient fait analystes et professionnels du marché financier à fin août et que nous avons publié dans notre article «Année blanche pour la Bourse de Casa ?», paru le 29 du mois dernier (www.lavieeco.com). Certains opérateurs, notamment Attijari Intermédiation, ont même recommandé par la suite à l'ensemble des investisseurs d'alléger leurs portefeuilles afin de minimiser les pertes en cas de chute. Quelques jours plus tard, la Bourse de Casablanca plonge. Du 3 au 12 septembre, elle cédait près d'un point par séance, ramenant ses gains annuels de +10,9% à +4,5%, soit une perte de plus de 6 points. Elle a chuté par la suite de 3,4% Lundi 15 et de 4,1% Mardi 16, soit 7,6 pointsde baisse, enfonçant ainsi la performance annuelle dans le rouge, à -3,1%. La capitalisation boursière a ainsi fondu de plus de 80 milliards de DH en quelques jours pour revenir à moins de son niveau de début janvier, à 583 milliards de DH. Pourquoi cette subite dégringolade ? Celle-ci est due en fait à l'effet de masse. Car les grosses capitalisations, celles qui pèsent lourd sur l'indice général du marché, ont chuté de manière considérable. Les volumes sont devenus importants (600 MDH et plus par séance) et orientés essentiellement à la vente. Alliances Développement, société récemment introduite, a enregistré l'une des plus fortes baisses depuis le début de la correction du marché, à -23,9% avant d'être réservée à la baisse. Managem, Lafarge Ciments, Holcim et Ciments du Maroc affichent des contre-performances respectives de -22,28%, -22,23%, -20,54% et -16,08%. Les valeurs immobilières, CGI et Addoha, ont reculé pour leur part de -19,6% et -16,7%. Quant aux banques cotées, la BCP et Attijariwafa bank ont cédé plus de 15%, BMCI 12,8% BMCE Bank 11,6% et le CIH 11,2%. Au total, 68 valeurs sur les 77 de la cote ont été touchées par la baisse. A l'origine de cette correction, un marché très cher, tiré par des valeurs dont les cours ont connu une inflation sans précédent, un grand public qui croit que le potentiel de croissance est épuisé vu la progression des dernières années et les niveaux de cours atteints, et des institutionnels dont le comportement boursier a changé, qui n'ont plus de visibilité ou qui veulent reprendre simplement leurs bénéfices avant de réinvestir après la publication des résultats semestriels. «Contrairement à ce qui se dit, ce ne sont pas uniquement les investisseurs étrangers qui liquident leurs positions. Les institutionnels locaux ont été les premiers à vendre à côté des particuliers», confie un trader. La question qui se pose avec acuité aujourd'hui est : jusqu'à quand cette baisse va-t-elle durer ? Quelle attitude les investisseurs devraient-ils adopter en attendant ? D'abord, il faut savoir que cette correction est perçue par plusieurs professionnels comme étant salutaire pour le marché, à condition qu'elle ne soit pas trop brutale. «Elle permettra à la Bourse de revenir à des niveaux de valorisation plus raisonnables, de reprendre son souffle et de repartir à nouveau à la hausse, d'autant plus que les prévisions de résultats pour les sociétés cotées sont encourageantes», commente un analyste. En effet, il ne faut pas oublier que la Bourse de Casablanca est sur un trend haussier depuis plus de cinq ans, une tendance qui s'est accélérée ces dernières années avec les opérations d'introduction. Une performance nulle ou faible cette année, ou même une contre-performance, ne sera donc pas dramatique. Au contraire, marquer le pas et rebondir à nouveau est le propre des marchés dits matures. Durant cette période de baisse, il faut cependant être attentif, pour minimiser ses pertes et saisir les opportunités. «Si, malgré cette baisse, le cours actuel d'une valeur présente un gain acceptable, il vaut mieux vendre. Cela permettra au cours de se détendre davantage et à l'investisseur de miser sur d'autres valeurs», recommande un trader. Si, en revanche, on est perdant aux niveaux de cours actuels, le mieux est de garder ses titres jusqu'à la reprise du marché. Tant qu'on ne vend pas, on ne perd rien. Par ailleurs, cette période est le meilleur moment pour s'intéresser aux valeurs qui ont baissé de manière significative et qui présentent des perspectives de croissance prometteuses. Quelques institutionnels l'auront d'ailleurs compris, qui achètent de tout actuellement