Les exportations marocaines poursuivent leur trend haussier, en affichant à fin juillet dernier une progression à deux chiffres, à la faveur notamment de la bonne dynamique des secteurs des phosphates et dérivés et des métiers mondiaux du Royaume. Chiffres à l'appui, les ventes marocaines à l'étranger ont grimpé de 40,7% sur les sept premiers mois de cette année, s'établissant à 246,08 milliards de dirhams (MMDH), soit un accroissement de plus de 71 MMDH, d'après l'Office des Changes. Cette performance est à mettre à l'actif de la totalité des secteurs, à leur tête, les phosphates et dérivés, l'automobile, l'agriculture et agroalimentaire et le textile et cuir. Les phosphates et dérivés : Un champion de l'export Sans surprise, les exportations des phosphates et dérivés ont continué leur progression remarquable, grâce à la bonne performance des différentes branches. Les ventes du secteur ont ainsi augmenté de 81,1% pour atteindre plus de 68,77 MMDH à fin juillet dernier. Cette évolution fait suite, principalement, à l'augmentation des ventes des engrais naturels et chimiques (+22,79 MMDH) due à l'effet prix qui a plus que doublé (8.823 DH/T à fin juillet 2022 contre seulement 3.897 DH/T à fin juillet 2021), explique l'Office, qui note toutefois une baisse de quantités exportées de 14,3%. Les métiers mondiaux du Maroc en pleine forme Malgré un contexte international incertain, les métiers mondiaux du Maroc carburent à l'export et affichent de belles performances. D'après les dernières statistiques de l'Office des Changes, les ventes du secteur de l'aéronautique se sont établies à 12,13 MMDH à fin juillet, en hausse de 57,9% par rapport à la même période de 2021, soit l'équivalent de 4,44 MMDH. Pour le secteur agricole et agroalimentaire, les exportations se sont chiffrées à 50,01 MMDH au titre de la même période, contre 40,56 MMDH une année auparavant, soit une augmentation de 23,3%. Cette évolution s'explique par la hausse simultanée des ventes de l'industrie alimentaire (+5,52 MMDH) et de l'agriculture, sylviculture et chasse (+3,67 MMDH). De leur côté, les exportations du textile et cuir ont progressé de 28,8% au titre des sept premiers mois de l'année, grâce à la hausse des ventes des principaux segments de ce secteur en l'occurrence, des vêtements confectionnés (+3,84 MMDH), des articles de bonneterie (+959 millions de dirhams (MDH)) et des chaussures (+422 MDH). Quant aux exportations du secteur automobile, elles se sont élevées à 59,65 MMDH à fin juillet 2022, en accroissement de 31,6% par rapport à une année auparavant. Ces exportations ont même atteint leur niveau le plus haut durant la même période au cours des cinq dernières années. Dans le détail, cette hausse a concerné les ventes du segment de la construction (+56,7%) et celles du segment du câblage (+14,6). En revanche, les ventes du segment "intérieur véhicules et sièges" ont reculé légèrement de 2,2%. Produits alimentaires et énergétiques : des factures salées Malgré ces bonnes performances, le déficit commercial du Royaume s'est aggravé de 53,5% à fin juillet 2022 par rapport à la même période en 2021, pour s'établir à 183,46 MMDH. Et pour cause : une hausse des importations (+45,9% à 429,55 MMDH), en particulier celles alimentaires et énergétiques, plus importante que les exportations. Ainsi, la facture énergétique a plus que doublé, passant à 88,11 MMDH à fin juillet 2022. Cette évolution fait suite à la hausse des achats des principaux produits énergétiques, notamment, ceux du gas-oils et fuel-oils (+23,73 MMDH) due à l'élévation des prix qui ont plus que doublé (9.990 DH/T contre 4.826 DH/T). En parallèle, les quantités importées ont augmenté de 9,4%. S'agissant des importations des produits alimentaires, elles ont affiché une hausse de 52,8%, tributaire, essentiellement, de l'accroissement des achats du blé de 99% dû à l'effet prix en augmentation de 55,3%. En parallèle, les quantités importées se sont accrues de 28,1%. Les importations de l'orge ont connu également une augmentation importante de 2,77 MMDH (3,17 MMDH à fin juillet 2022 contre 400 MDH une année auparavant). De leur côté, les importations des produits bruts ont bondi de 80,3%, suite à la hausse des achats des soufres bruts et non raffinés qui ont presque triplé (+8,84 MMDH).