La résolution sur le Sahara présentée par l'Algérie, le lundi 18 octobre, à la quatrième commission de l'ONU, a été votée. Sur les 191 membres des Nations Unies, 52 ont voté en faveur de la résolution algérienne, alors que 89 pays (dont le Maroc) se sont abstenus et 50 n'ont pas pris part au vote. Mais les observateurs estiment que cet apparent succès de l'Algérie est en fait un échec. Pourquoi ? Pour deux raisons au moins. La première est que, même si la résolution algérienne a obtenu 52 votes favorables, il y a tout de même eu 89 abstentions, dont celles de pays décisifs dans ce dossier, comme les Etats-Unis, la France et l'Espagne. De plus, 50 pays n'ont pas participé au vote. Deuxième raison, sachant que la résolution algérienne proposait le maintien du Plan Baker II comme base unique pour la résolution du conflit du Sahara, le grand nombre d'abstentions équivaut à une remise en question de ce plan, rejeté par le Maroc. En Algérie même, d'ailleurs, la presse n'interprète pas autrement ce vote. Ainsi, dans son édition du 20 octobre, le quotidien algérien Al Khabar écrivait : «L'Algérie a essuyé un revers sans précédent depuis le déclenchement du conflit sur le Sahara après que la majorité des membres de la 4e Commission de l'ONU ait formulé des réserves quant au projet de résolution présenté par Alger». Plus grave encore pour l'Algérie, en passant outre la tradition qui veut qu'un consensus soit trouvé pour l'élaboration des résolutions de la 4e Commission, celle-ci s'est mise en porte-à-faux avec l'ONU. «C'est pourquoi le Maroc s'est abstenu», a expliqué le ministre des Affaires étrangères, Mohamed Benaïssa.