Bank Al-Maghrib a abaissé le taux de la réserve monétaire de 4% à 2%. La dernière révision de ce taux s'est opérée en 2016 où la banque centrale l'a augmenté de 2% à 4%. Cette décision fait suite au creusement du déficit de liquidités des banques qui s'est établi en août à 95,5 milliards de DH, en moyenne hebdomadaire et devrait ressortir à 77,6 milliards en 2019 et à 96 milliards en 2020. Ce qui se traduira par l'injection de 11 milliards de DH dans le système bancaire. «Nous pouvons encore injecter 50 milliards de DH dans le circuit monétaire», a rassuré Abdellatif Jouahri, wali de BAM. Il faut dire aussi que l'encours des dépôts augmente moins rapidement que celui des crédits. Et c'est dans un objectif de réduire le cash que BAM poursuit ses efforts, à travers, entre autres, la mise en place effective de l'interopérabilité (15 agréments déjà délivrés et 360 000 wallets disponibles), l'externalisation des créances en souffrance des banques vers des structures de défaisance en vue d'alléger leurs bilans et améliorer ainsi leur capacité à distribuer les crédits, ou encore l'opérationnalisation de la stratégie nationale de l'inclusion financière. En tout cas, un changement au niveau du taux directeur, maintenu à 2,25%, ne devrait pas être actionné de sitôt. En cause, une inflation toujours faible, qui devrait s'établir à 0,4% en cette année et à 1,2% en 2020, tiré notamment par la reprise attendue de la demande intérieure. Le taux de croissance, lui, devrait atteindre 2,7% en 2019, avant de se hisser à 3,8% en 2020, et ce, avec l'hypothèse d'une production céréalière de 80 Mq. Par ailleurs, et tenant compte de l'accord conclu dans le cadre du dialogue social, le déficit budgétaire hors privatisations devrait se situer à 4% environ, avant de s'alléger autour de 3,8% en 2020. Selon M. Jouahri, «un abaissement du taux directeur est répercuté directement et d'une manière plus ample sur les taux créditeurs. L'épargnant s'en trouve donc lésé. En revanche, les banques prennent plus de temps pour l'impacter sur les taux débiteurs». Lire aussi : Face à l'atonie de l'activité, que peut la politique monétaire ?