Bien qu'attractive, l'un des freins principaux à la croissance des start-up est la complexité à dénicher des talents. Le plus souvent, c'est le manque d'expérience qui fait défaut. Beaucoup de jeunes pousses qui se développent doivent faire face à un enjeu de taille : le recrutement. Même si les moyens financiers y sont pour beaucoup, c'est le manque d'expérience en la matière qui fait le plus souvent défaut. Abderahman Kriouile, DG de Farasha Systems, atteste de cette difficulté. «Au tout début de notre aventure, il nous était peu évident de recruter des profils expérimentés. C'est pourquoi nous avons beaucoup privilégié les étudiants des écoles nationales qui étaient aussi demandeurs pour des formules de stages. Mais il nous était difficile de trouver les bons profils. Sur une trentaine de candidats, nous avions à peine pu en embaucher une personne». Faute de recourir à des spécialistes en recrutement et par manque de compétences internes et de disponibilité, les fondateurs de jeunes pousses peuvent mal estimer leurs besoins et se tromper sur les qualités de la personne recrutée. «Le plus souvent, les fondateurs cherchent des clones, à savoir des personnes "multi-tâches" car comme eux qui devront faire face à de nombreuses demandes, toutes diverses», relève Jérôme Mouthon, président du Kluster CFCIM et président de la French Tech Maroc. Et de poursuivre : «Identifier le besoin, lancer les recrutements, présélectionner les bons profils, mener des entretiens... Le recrutement pour une start-up peut s'apparenter à un parcours du combattant. Depuis que le Kluster accompagne les jeunes pousses, 60% de ces structures manquent d'expérience en matière de recrutement». Généralement, les start-up recrutent dans la deuxième ou troisième année de leur création, massivement parfois, à la suite d'une levée de fonds. Pour Jérôme Mouthon, «en tant que structure d'accompagnement, notre valeur ajoutée est de les former et de les aider à recruter». Une levée de fonds est souvent suivie de plusieurs embauches Ajouté à cela, ces structures se caractérisent par des besoins forts qui impliquent des financements rapides, mais aussi des compétences pointues. Un vrai challenge en matière de ressources humaines car les seniors ou les profils pointus coûtent cher. Pour Zineb Rharrasse, co-fondatrice et directrice de Startup Maroc, «il faut trouver le bon canal pour chaque type de métiers, notamment pour les profils IT où la prospection se fera surtout à travers les circuits du réseautage». Fidéliser des talents est aussi une mince affaire. Si la plupart des start-up véhiculent une image «cool» qui les rendent attractives, retenir les bons éléments constituent également un défi. Pour faciliter la démarche, certaines peuvent être amenées à mettre en place des primes de cooptation auprès des employés. Un moyen de fidéliser ses collaborateurs.