Selon Hamza El Hajoui, vice-président de la FRMF, trois agents, dont un étranger, sont impliqués, dans la migration de joueurs mineurs du FUS vers un club d'un pays du Golfe. La FRMF a transféré les éléments de cette affaire pour une enquête auprès de la FIFA. Le 24 mai 2019, le comité directeur de la fédération royale marocaine de football s'est réuni, en présence des présidents des clubs du championnat national. Lors de cette réunion, plusieurs points ont été à l'ordre du jour, dont « la migration des joueurs mineurs ». « L'objet de la présentation était d'alerter les collègues, président et membres du comité directeur, sur le fait que nous avons été touché dans notre jeunesse », nous a déclaré le vice-président de la fédération de football, Hamza El Hajoui, qui s'est chargé de l'exposé. Et d'enchaîner, « j'ai présenté un certain nombre d'éléments que je ne peux pas rendre publics. Car, ils sont, à présent, entre les mains des enquêteurs de la FIFA. Ils ont été également envoyés au ministère de la jeunesse et du sport ». Sur les bases de ces éléments, « documents et chiffres », comme il est mentionné dans un communiqué de la fédération, des décisions ont été alors prises : le gel des activités des médiateurs accrédités au sein de la fédération jusqu'à la régularisation de leur situation administrative et juridique ; le réexamen des licences accordées aux médiateurs par la fédération et les soumettre au nouveau cahier de charges dont les conditions seront fixées par une commission compétente ; charger un avocat de déposer une plainte au nom de la FRMF et des clubs nationaux auprès de la Fédération internationale de Football (FIFA) et des instances spécialisées pour l'ouverture d'une enquête sur cette affaire, déterminer les responsabilités et préserver les intérêts du football national. De quoi s'agit-il, au juste ? La sonnette d'alarme du vice-président porte sur le cas de « quatre joueurs mineurs de moins de 17 ans, qui sont issus du centre de formation du FUS », assure le Hamza El Hajoui, et de préciser qu'« ils ont été contactés par trois agents de joueurs, deux Marocains et un étranger ». Selon lui, les agents, dont l'identité n'a pas été révélée, ont « approché les joueurs à travers leurs familles, en proposant des avantages financiers relativement importants ». Il ajoute que les intermédiaires « ont fait voyager deux des quatre joueurs dans un pays du Golfe. Les joueurs se sont entraînés, pendant une semaine, au sein d'un club de ce pays ». Hamza El Hajoui assure également que « les responsables de ce club ont proposé aux joueurs de s'installer dans ce pays, en attendant de signer un contrat, une fois qu'ils auront atteint l'âge de 18 ans ». Pour quel but ? « Qu'ils acquièrent la nationalité du pays en question ». C'est en fait « grâce aux parents de deux joueurs », nous apprend Hamza El Hajoui, que l'administration du club Rbati s'est rendue compte de cette affaire. Et d'expliquer : « Au sein du club, nous avons une structure, qui permet le rapprochement entre le club et les familles des joueurs. Dertains parents de joueurs ciblés sont venus nous alerter sur ce qui s'est passé ». Qu'est ce qui est reproché aux agents des joueurs concernés ? Selon le responsable de la fédération, ce dossier contient « deux dépassements ». Le premier est le fait que le transfert concerne des mineurs, tandis que le deuxième porte, lui, sur le fait que « les intermédiaires et le club ont contacté des joueurs conventionnés ». C'est-à-dire ? Hamza El Hajoui explique : « Nous avons signé des conventions de formation de trois ans, par joueur. La convention de formation d'un joueur mineur est comme un contrat pour un joueur professionnel. La différence, c'est que le joueur mineur ne peut pas signer un contrat. C'elui-ci est établi entre les tuteurs des joueurs et le club formateur. Dans ce contrat, le club s'engage à assurer la formation, tant footballistique qu'académique… De l'autre côté, les joueurs, eux, s'engagent de ne pas quitter le centre de formation pour un autre club en fin de saison ». Récidive ! Le cas des quatre joueurs mineurs du FUS est loin d'être le premier. « Un joueur mineur du Raja de Casablanca est déjà installé dans un pays du Golfe, ainsi que d'autres joueurs de l'académie Mohammed VI du football », assure le vice-président de la fédération. Et d'ajouter que cette affaire rappelle ce qui s'edt passé dans d'autres disciplines sportives, dont l'athlétisme. En plus de la décision de geler l'ensemble des licences des intermédiaires et des agents, « le président de la fédération compte, lors du 69ème congrès de la FIFA qui va se tenir le 5 juin 2019 à Paris, en parler à Gianni Infantino, président de la FIFA », nous a assuré Hamza El Hajoui.