L'exercice du métier n'est pas régi par des critères stricts et il faut donc se méfier des charlatans. Bien définir ses besoins et ses objectifs avant d'engager un coach. Une séance de deux à trois heures est facturée entre 2 000 et 4 000 DH. «Vous ne pouvez pas enseigner quoi que ce soit à un homme, vous ne pouvez que l'aider à le découvrir en lui-même», disait déjà Galilée il y a des siècles. Comme quoi le coaching ne date pas d'hier. D'ailleurs, Mohcine Ayouch, coach certifié et directeur de la CGEM (Confédération générale des entreprises du Maroc), a trouvé des variantes du concept dans la civilisation arabo-musulmane (voir avis d'expert p. VI). Donc, à l'instar de M. Jourdain et de sa prose, certains pratiquaient le coaching sans le savoir. Ce qu'a du reste souligné Alain Cardon, lors des Assises du coaching qui se sont tenues le 11 février, à Casablanca, organisées par l'association Maroc Coaching. Un concept au départ lié à l'activité sportive Jusqu'à une période récente, le concept était davantage associé au milieu sportif. C'est aux Etats-Unis, où naissent très souvent les grandes tendances en matière de management ou de développement personnel, qu'il a commencé à investir le monde de l'entreprise, au début des années 80, en réponse à une demande croissante des cadres dirigeants soumis à une pression croissante. La démarche a aujourd'hui gagné ses galons de véritable métier d'accompagnement, nécessaire à l'adaptation au changement, bien qu'elle soit encore méconnue du grand public. Au Maroc, on en est encore aux balbutiements. Selon Youness Bellatif, DG de Convergence Conseil et président de Maroc Coaching, «les premières actions embryonnaires de coaching remontent au milieu des années 90. Une grande découverte à l'époque». Logiquement, ce sont les grandes entreprises, les filiales des multinationales en particulier, ou leurs patrons, qui ont été les premiers à solliciter les services d'un coach. Le plus souvent, la démarche est envisagée de manière collective, et est appelée communément «team-building». Elle a pour but de créer la synergie des équipes. Le coaching individuel, quant à lui, reste encore timide. Le coaching n'est ni du conseil ni de la psychothérapie Si plusieurs formes de coaching existent (interne ou externe, collectif ou individuel) il est toutefois utile de souligner que cette pratique ne remplace pas une formation ou un conseil. Le coaching est un moyen de découvrir des facettes inutilisées ou insuffisamment exploitées de son propre potentiel. Ce n'est ni du conseil ni de la psychothérapie. Le coach doit être un vrai professionnel. Même si les barrières à l'exercice du métier ne sont pas hermétiques, n'est pas coach qui veut. A priori, un coach est une personne formée à cet effet et, bien sûr, en mesure de guider les autres vers davantage de compétences, d'engagement et de confiance en eux. Il n'apporte pas de solutions clés en main. Il se contente, par son jeu de questions, de faire prendre conscience ou mettre en valeur des points-clés du comportement du coaché, que celui-ci pourra modifier ou changer. Par des jeux de rôles et des mises en situation, il se fait entraîneur de son client. Il est à la fois un miroir et un appui inconditionnel. A partir d'un objectif fixé par le client ou avec sa hiérarchie, le coaching passera par quatre phases : quelle est la situation présente, quel objectif le coaché veut-il atteindre ? Avec quels moyens et ressources ? Et quel plan d'action ? Celui-ci comprenant engagements, obstacles et résultats. La question essentielle que l'on doit se poser dès le départ est : le coaching est-il adapté à mon environnement de travail et à mes besoins ? Cette question mérite également d'être soulevée pour un coaching de groupe. Ne choisir le coaching que s'il est adapté à son environnement de travail Dans tous les cas, «il n'est pas question de l'envisager pour soi ou pour une équipe quand l'entreprise n'est pas au clair avec cette pratique», note M. Ayouch. A cet égard, on relève que les spécialistes et les managers qui sont intervenus lors des Assises sont unanimes à dire que l'acceptation des dirigeants est un préalable à toute action. Vient ensuite un travail d'introspection sur le plan personnel. Si le coaching me concerne, suis-je prêt à me remettre en cause ? S'il est destiné aux collaborateurs, vont-ils accepter de déballer leurs failles devant un étranger ? Par conséquent, il n'y a pas de coaching réussi sans un engagement du ou des bénéficiaires. Autre point important, une fois l'accord obtenu, et s'il s'agit d'un contrat de coaching individuel, il importe de définir avec le coach les objectifs pour déterminer le type de coaching le mieux adapté. «Si, par exemple, un manager vit un conflit avec son équipe, une crise sociale ou un changement de stratégie, il aura besoin d'un coaching opérationnel, centré sur la situation. En revanche, s'il fait face à des enjeux d'ordre individuel – assumer une nouvelle fonction, affirmer sa communication, gérer ses émotions…, il aura affaire à un coaching qui privilégiera le développement personnel», affirme Antoinette Marmara, coach certifié. Le coach n'a pas à instaurer une relation de dépendance entre le coaché et lui C'est important car un bon diagnostic de départ permet de cadrer le nombre de séances et par conséquent le coût de la prestation. Les tarifs peuvent aller de 2 000 à 4 000 DH la séance, selon le background et la notoriété du coach. La prestation s'organise autour d'une série d'entretiens de trois heures en moyenne, deux à trois fois par mois, entre le coach et l'intéressé. «La démarche doit être structurée. En marge des séances, il convient d'établir des objectifs par séance afin d'analyser l'impact des séances précédentes et de voir les points d'avancement», souligne Antoinette Marmara. Surtout, on doit garder en tête que la finalité de la prestation n'est pas de donner des solutions sur mesure. Il s'agit plutôt d'une assistance qui permet d'accéder à la meilleure expression de ses capacités managériales. Attention, le coaching étant une profession jeune et non réglementée, il faut se méfier des charlatans et autres gourous. Du coup, il n'est pas question de choisir le premier venu ! Renseignez-vous sur ses références ; cherchez à savoir s'il respecte un code déontologique, s'il appartient à une fédération ou association professionnelle… Et gardez à l'esprit que le coach n'a pas à instaurer une relation de dépendance entre lui et le coaché. Au contraire, il doit le responsabiliser et construire avec lui des solutions.