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Coaching, fini le bricolage
Publié dans Les ECO le 12 - 04 - 2011

Coach professionnel ou pas ? Cette interrogation qui a agité ces dernières années le marché du coaching au Maroc, semble désormais n'être qu'un souvenir. Au niveau de Maroc coaching, on explique que le marché tend vers sa maturité et «la sélection naturelle» commence à bien opérer, éliminant progressivement, les pratiques peu professionnelles des personnes qui ne sont pas formées au métier ou qui font de l'à peu près. Aujourd'hui, l'offre et la demande se professionnalisent, explique-t-on et les clients connaissent de mieux en mieux les prestations des coachs. Le résultat est que que le marché commence à faire la distinction entre, d'une part, les coachs et les non coachs et d'autre part, entre les coachs suivant leurs expériences. Cependant, il n' y a encore que peu temps, la situation était radicalement différente. Il faut savoir qu'à son apparition au Maroc, il y a une dizaine d'années, le marché du coaching a connu une large période d'effet de mode où, comme l'explique Hala El Farouki, ex présidente de Maroc Coaching, «on faisait appel au coaching à toute occasion». Une période euphorique mais qui a aussi été propice à l'entrée sur le marché, d'une multitude d'acteurs venus de tous bords et se réclamant du coaching, sans pour autant avoir les compétences nécessaires dans le domaine. La profession n'avait pas de réglementation et pour déloger les amateurs, les professionnels ont dû recourir méthodiquement à des recettes fondamentales qui ont fini par mettre de l'ordre dans le métier.
Organisation
Aujourd'hui, on compte au Maroc une cinquantaine de coachs professionnels et managers coachs reconnus. Si on est arrivé à ce niveau de clarté, c'est parce que le premier signal visant à encadrer la profession a été lancée en 2004, avec la création de l'Association Maroc coaching. Faute de cadre réglementant le métier, l'association s'est vite positionnée comme une entité régulatrice fixant les règles éthiques et déontologiques que doivent observer les coachs professionnels. Ces règles se basent sur les standards internationaux, dont notamment ceux de la Fédération internationale des coachs. Bien que tous les coachs exerçant au Maroc ne soient pas tous, aujourd'hui encore, membres de l'association Maroc coaching, l'existence de cette organisation a permis au marché d'avoir les éléments nécessaires pour pouvoir distinguer clairement entre qui est coach professionnel et qui ne l'est pas. Tel qu'il est unanimement admis, le coach professionnel, qu'il soit membre de l'association ou pas, est celui qui non seulement a suivi une formation en coaching, lui permettant d'être certifié mais aussi qui dispose d'un espace de supervision. À propos de la supervision, Mouhcine Ayouch explique, «qu'elle se fait indépendamment du niveau d'expérience des coachs, car un coach professionnel certifié sait qu'il a besoin de superviseur». Au niveau de Maroc Coaching la supervision est rendue obligatoire pour tous les coachs et les plus anciens sur la place, eux-mêmes se font superviser par des masters coachs, souvent à l'échelle internationale . Cette action a pour avantage de faire respecter des règles éditées, tant éthiques que déontologiques, mais aussi de faire en sorte que le coach puisse continuellement se développer sur le plan personnel, pour pouvoir mieux répondre aux besoins de ses clients.
Loi du marché et garde-fous
Toujours dans la logique d'encadrement de la profession, trois écoles de coaching (Maroc devenir, Convergence et Hamac) ont été fondées au Maroc pour permettre à tous ceux qui aspirent à dévenir de coachs professionnels de s'aguérir au métier. Ces écoles forment aussi des managers coachs, c'est-à-dire des coachs qui n'exercent pas forcément en tant qu'indépendants mais qui mettent leurs compétences en coaching au service de leurs pratiques managériales, soit en tant que cadres ou dirigeants d'entreprise. Autre avancée, en matière de prestations de coaching, le cadre contractuel a été également bien clarifié et devient commun pour tous les coachs professionnels. A ce propos explique Hala El Farouki, «les contrats de coaching sont tripartites et concernent l'entreprise, le coaché et le coach. Ils définissent la thématique du coaching, les objectifs, le nombre de séances, le lieu du déroulement et le prix». En cas de conflit, toujours selon l'ex-présidente de Maroc coaching, si le coach est membre de Maroc Coaching, l'entreprise peut contacter la commission éthique et déontologique de l'association pour donner un avis. Si une faute grave provenant du coach est prouvé, celui-ci est exclu de l'association. Ces barrières mises en place par les acteurs ont fini par avoir des impacts positifs et ont fait évolué le comportement de la demande. Pour Mouhcine Ayouche, la portée de cette évolution se remarque à plusieurs niveaux. «D'une part, explique-t-il, les grandes et moyennes entreprises continuent à recourir au coaching en adressant des demandes de plus en plus claires et précises et d'autre part, le coaching commence à conquérir de nouveaux segments, comme l'administration et les ONG». Toutefois, malgré ces avancées, les professionnels du coaching ont encore plusieurs défis à réléver et, si l'on connaît aujourd'hui plus ou moins le nombre les coachs professionnels et les régles éthiques auxquelles ils sont soumis, il n'en reste pas moins qu'il n' y a aucun indicateur quantitatif renseignant sur le poids économique de ce marché.
Administrations et associations tirent le marché
Selon les professionnels, le pan de la demande en coachs qui s'est le plus professionnalisé ces derniers temps est celui des administrations et des associations. «Nous voyons aujourd'hui des appels d'offres de coaching provenant de l'administration publique et qui sont faits dans les règles de l'art, au top niveau des standard internationaux», souligne le coach Mouhcine Ayouche. Comme pour les autres métiers de conseil et d'accompagnement, l'administration publique est devenue une grande consommatrice de prestations de coaching. À titre d'exemple, le Haut commissariat des Eaux et forêts et à la lutte contre la désertification (HCEFLD), par exemple, a introduit systématiquement le coach de développement pour toutes les promotions internes. «Désormais, à chaque fois qu'il y a une promotion dans cette entité, les personnes promues ont droit au coaching, si elles en formulent le besoin», explique un coach de la place. Dans ce cadre, le HCEFLD a d'ailleurs commencé à former ses propres coachs internes. La Marocaine des Jeux et du sport (MDJS) est aussi un autre exemple d'entité de l'administration publique où le recours au coaching est devenu une pratique clé du management. Dans le cadre de sa nouvelle stratégie intitulée «Cap 50», la direction de la MDJS a fait appel au coaching pour accompagner sur deux ans, ses équipes dans la réalisation des objectifs visés. Lors d'une rencontre, Younès El Mechrafi DG de la MDJS, nous a confié qu'il a opéré ce choix parce qu'il croit aux vertus du coaching et de l'accompagnement au développement personnel. Les coachs sollicités ont eu pour mission en amont d'aider la direction à clarifier sa vision et en aval, d'intervenir auprès des équipes pour, au besoin, fournir à chaque collaborateur des prestations personnalisés, jusqu'en 2012. L'objectif, a expliqué El Mechrafi, est de faire en sorte que tout le monde s'approprie le projet, par le biais de l'instauration d'une plateforme de confiance. Le ministère des Finances, celui du Tourisme et l'administration des douanes sont également cités parmi les entités administratives qui manifestent un grand engouement pour le coaching. Les ONG et associations carritatives se distinguent aussi dans le recours au coaching. Face à cette demande, certains coachs ont mis en place le concept de coaching solidaire. L'objectif explique-t-on, consiste à faire bénéficier les associations ayant peu de moyens de prestations de coach à un prix symbolique, soit 50 dirhams la séance.
Mouhcine Ayouche,Coach certifié ACC et co-fondateur de BMH coaching
Les Echos quotidien : Est-ce que tous les dirigeants et cadres ont besoin de coaching ?
Mouhcine Ayouche : Non, ce serait exagéré de le dire. On a besoin de coaching dans une situation précise ou à une période clé de sa carrière, soit pour résoudre un problème, faire face à une situation complexe que l'on voudrait clarifier, pour prendre une décision ou encore, pour un développement personnel dans un domaine précis,comme la prise de parole en public, le leadership ou l'amélioration du relationnel professionnel... Le coaching n'est pas un besoin à vie et il ne faut surtout pas qu'il le soit. Le coach professionnel fait attention à cet aspect, pour qu'il n'y ait pas de dépendance. Lorsqu'un contrat de coaching est signé, chacune des parties connaît son terme. C'est en ce sens, que le coach est une béquille dont il faut se séparer le plus tôt possible. Dans le cas contraire, le client risque de perdre son autonomie décisionnelle et de ne plus percevoir son coach que comme un... gourou !
On remarque que les organisations recourent de plus en plus au coaching pour leurs collaborateurs. Cela ne mettra-t-il pas en danger la relation entre le coach et le coaché, notamment sur le principe de confidentialité ?
La confidentialité est un principe clé dans une relation de coaching et il faut rester très vigilant à ce niveau. Même si c'est l'entreprise qui paie, le coach doit clarifier dès le départ qu'il n'y aura aucune restitution sur le contenu du coaching. S'agissant de la personne coachée, l'une des premières choses qu'on vérifie, c'est sa motivation personnelle. Est-elle là en cliente de sa propre solution ou en touriste ? Si la personne vient au coaching sur ordre de sa hiérarchie ou pour faire plaisir à son entreprise, la responsabilité du coach, c'est de ne pas prendre ce client, car ce serait une perte de temps et d'argent. Il ne peut y avoir de coaching sans une volonté claire et assumée de la personne coachée.
Hala El Farouki Zeghari, Membre de Maroc Coaching et ex-présidente
Les Echos quotidien : Les effets pervers de la crise ont-ils touché la demande en matière de coaching ?
Hala El Farouki Zeghari : Paradoxalement, la crise a permis de mieux structurer les besoins en coaching. Elle a permis de passer de la phase «effet de mode» à une phase plus structurée, où la demande en coaching est désormais mieux définie. Les clients font la différence entre un coaching de vie, un coaching professionnel ou un coaching d'équipe.
Il y a quelques temps encore, on parlait du nombre important de «charlatans» qui auraient envahi le créneau et terni l'image de la profession. Qu'en est-il aujourd'hui ?
Maroc Coaching s'est fixé comme mission, depuis sa création, de constituer un référent pour le métier, avec une éthique, une déontologie et une posture exigeante et claire, en phase avec les standards internationaux (comme ceux de l'ICF). Les coachs membres de Maroc Coaching adhérent à ces principes de base. L'adhésion à Maroc Coaching ne se fait pas sur simple paiement d'une cotisation. Un processus a été mis en place pour s'assurer que les futurs membres adhérents respecteront les principes éthiques, déontologiques et la posture que défend notre association.
À un moment donné, on parlait notamment des coachs ou de cabinets qui cassent les prix pour accéder au marché. Ce problème est-il résolu ou la situation persiste-t-elle toujours ?
Il n'y a pas de tarif fixe pour les séances de coaching. Effectivement, certains cassent les prix pour accéder au marché. Or, comme je vous le disais précédemment, un coach se doit d'investir beaucoup dans son développement personnel, dans sa formation continue pour rester efficace. Comment peut-on assurer un tel investissement en cassant les prix ? Les entreprises l'ont compris... et font aujourd'hui la différence.


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