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Que se passe-t-il réellement au PAM ?
Publié dans La Vie éco le 14 - 01 - 2019

Le parti s'apprête à changer de secrétaire général pour la cinquième fois en dix ans. Les détracteurs de Benchamach reprennent le contrôle de l'organisation, en attendant le congrès prévu en octobre. Le parti profite du passage à vide politique au pays pour mieux se préparer aux échéances de 2021.
Le PAM s'apprête à changer de secrétaire général pour la cinquième fois dans sa vie, au demeurant, relativement courte. En dix ans d'existence, cette formation devenue deuxième force politique du pays et premier parti de l'opposition, a vu défiler cinq secrétaires généraux, soit un leader tous les deux ans, en moyenne. Un rythme d'alternance aux commandes inégalé d'ailleurs. Ainsi, l'actuel secrétaire général, Hakim Benchamach, a été élu, en mai de l'année dernière, à l'écrasante majorité des membres du conseil national, mais il ne reste finalement au poste qu'à peine un peu plus d'une année. Le parti tient, en effet, son prochain congrès, le quatrième depuis sa création (août 2008), en octobre de cette année. Auparavant, le conseil national se réunira, en avril, pour justement désigner un comité préparatoire. C'est ce qui a été décidé lors d'une réunion, dite de réconciliation, des bureaux politique et fédéral et du secrétariat du conseil national, tenue samedi dernier à Salé.
Le court mandat de Hakim Benchamach aura donc connu la réunion, une seule fois, du parlement du parti qui sera consacrée, ironie du sort, au lancement de la procédure de sa destitution. Le secrétaire général ayant, rappelons-le, manœuvré inlassablement pour justement obtenir de la présidente du conseil national une réunion de cette instance. Cela au point d'avoir convenu avec ses partisans au sein du parti, lors de cette réunion des trois instances, de contraindre Fatima Zahra Mansouri, présidente du conseil national, a réunir cette instance dans un délai de deux semaines. Au cas contraire, il avait envisagé de rassembler le bureau politique avec pour ordre du jour l'élection d'un nouveau secrétariat du conseil national et, par conséquent, le renvoi de sa présidente. Sauf que le clan adverse a été plus rapide. Pour preuve, au moment où le secrétaire général apportait les derniers détails à son plan, le comité de médiation et de réconciliation, formé des présidents des régions de Casablanca-Settat, Marrakech-Safi et de l'Orientale, en plus de Mehdi Bensaid, ancien député membre du secrétariat du conseil national, et Mohamed Hammouti, député et membre du bureau politique, se réunissait avec la présidence du conseil national pour mettre en place un nouveau plan de sortie de la crise. Il s'agit d'un scénario qui consiste en la création du poste du secrétaire général adjoint et la nomination à ce même poste d'Ahmed Akhchichine, qui a reçu auparavant un blâme du secrétaire général, la désignation de Mohamed Hammouti en tant que président du bureau fédéral, secondé par Samir Goudar, également sanctionné par la direction, et Mohamed Ghiat. Ce qui a été finalement appliqué.
Fin de la crise, ou presque
Ce scénario prévoit également la restructuration des bureaux politique et fédéral, la mise en place d'une commission, présidée par Ahmed Akhchichine, chargée d'améliorer et de finaliser une feuille de route élaborée par le secrétaire général et une autre commission conjointe, entre les instances exécutives et décisionnelles du parti, pour la mettre en œuvre. En définitive, ce sont les principaux détracteurs de l'actuelle direction que l'on retrouve désormais aux postes clés de l'organisation et de la prise de décision au sein du parti. Cependant, note une source de cette formation, ce qui apparaît comme une sortie de crise n'en est pas réellement une. Le secrétaire général et ses alliés, qui continuent de contrôler le bureau politique, voient certes se réduire leur marge de manœuvre, mais ils n'en espèrent pas moins un retournement de situation en leur faveur. Ceux qui tiennent les rênes de l'organisation restent, cependant, les mains liées puisque ne disposant pas de majorité confortable aussi bien au bureau politique qu'au sein du bureau fédéral pour mettre en œuvre leurs décisions. Il y a un troisième clan qui est resté à la marge de cet accord conclu samedi dernier, dont l'une des figures représentatives n'est autre que le trublion député de Taroudant et ancien chef du groupe parlementaire, Abdellatif Ouahbi, dont les sorties médiatiques peuvent se révéler pour le moins déconcertantes. Au final, la phase transitoire qui court jusqu'au prochain congrès se résumera en la recherche perpétuelle d'un compromis entre les trois clans, à moins qu'il en apparaisse d'autres, pour éviter son éclatement. C'est pour dire que le parti, arrivé au summum de sa crise, n'en a été qu'à un cran. La crise ne date pas d'aujourd'hui. Le PAM fait les frais de son «échec» électoral d'octobre 2016. Moins d'une année plus tard son ancien secrétaire général annonçait, en août 2017, sa démission. Il s'est ravisé, depuis, profitant d'une décision du bureau politique qui l'a refusée. Depuis, les conflits internes, naguère tus ou tués dans l'œuf, ont commencé à faire surface. Ilyas El Omari a fini par céder en mai dernier, son successeur Hakim Benchamach, n'a pas réussi, non sans avoir essayé de l'avis de nombreux militants, à contenir la situation. Sa gestion, n'a fait qu'empirer les choses. Ce qui lui valu une rapide «mise à l'écart». Certes, rien n'empêche qu'il se présente de nouveau, quoi que cela soit «peu probable». Autrement, ce serait un retour à la case départ.
Erreur de management
En effet, «Benchamach peut, certes, se présenter à sa propre succession, mais je ne pense pas qu'il le fera», affirme Mehdi Bensaid, membre du secrétariat du conseil national. Cela tout en précisant qu'il «ne s'agit pas d'une mise à la porte du secrétaire général. Ce dernier n'a pas été au rendez-vous dans sa gestion du parti. Il faut dire qu'il a été élu pour succéder à Ilyas El Omari dans des circonstances bien particulières. Mais cela ne le dédouane pas complètement. Il a fait des promesses qu'il n'a pas pu tenir. L'idée est donc d'aller vers un congrès avec l'élection d'une nouvelle direction». Nombreux dirigeants reprochent, en effet, au secrétaire général, de ne pas avoir associé les autres à la gestion du parti comme il s'y était engagé. Il a préféré diriger seul, ou avec une poignée de proches, allant même jusqu'à accaparer certaines prérogatives du bureau politique. «Ce modèle de management a donné lieu à des complications que nous cherchons aujourd'hui à surmonter», affirme cet ancien député et président de la commission des affaires étrangères au Parlement. Après la réunion de samedi dernier, il sera donc question de changement d'approche, allant vers une association de l'ensemble des composantes du parti dans sa gestion. «Il s'agit, en fait, d'un rééquilibrage des forces au sein du PAM, c'est un parti qui appartient à tout le monde, et tout le monde doit contribuer à sa gestion et son organisation. Ce qui suppose un renouvellement continu de ses élites et non pas qu'un groupe fermé accapare la prise de décision», souligne Mehdi Bensaid. Ce dernier refuse d'ailleurs de parler de «clans» faisant référence plutôt à l'existence de «courants de pensées, avec des idées et des positions différentes que le mode de management actuel empêche de s'exprimer librement». Il ne faut pas oublier que, contrairement à d'autres partis politiques, le PAM n'a pas été constitué autour d'une idéologie claire, il a construit son argumentaire s'appuyant sur les rapports de l'IER et celui du «Cinquantenaire de l'indépendance». Ce n'est que plus tard qu'il a commencé à affiner son offre politique, sans pour autant afficher un positionnement tranché. «Le PAM comme tout le monde le sait n'est pas né d'une tendance politique ou idéologique, c'est la fusion de plusieurs partis et la conjonction de plusieurs sensibilités politiques», confirme Mehdi Bensaid. Il était donc nécessaire, ajoute-t-il, «que toutes ces composantes puissent arriver à travailler ensemble. Nous espérions aller vers l'instauration d'une gestion régionale du parti. Mais on en est arrivé au point où toute la décision est centralisée au niveau de Rabat. Bref, nous espérions passer du leadership d'Ilyas El Omari à un système de gestion plus ouvert, mais il n'en a rien été».
Changement de stratégie
D'où ce nouveau «soulèvement» initié dans deux régions, Agadir et Marrakech, qui a d'ailleurs valu à certains dirigeants au niveau local des sanctions, jusque-là inédites. Le processus n'est pas loin de s'achever avec la réunion de réconciliation du week-end dernier. Ce n'est qu'un commencement, en fait, de la restructuration du parti. Et à ce niveau, tout est encore à faire. Le parti, l'un des premiers à avoir opté pour une régionalisation de son organisation et sa gestion, ne dispose en tout et pour tout que de deux structures régionales organisées, Tanger et Fès. Les instances locales dans les dix autres régions naviguent toujours à vue. Bien plus, le parti dispose actuellement de plus de 6000 élus locaux, que ce soit au niveau des communes, des conseils provinciaux, préfectoraux , ou des régions, qui sont pour ainsi dire livrés à eux-mêmes. C'est pour dire que la communication est complètement coupée entre la base et le sommet du parti, et ce, depuis le début de la crise organisationnelle consécutive à la déception électorale de 2016. C'est dire à quel point est lourde la tâche qui attend la commission de médiation et de réconciliation qui, après avoir fait escale dans les régions d'Agadir et de Marrakech, continue son périple à travers les autres régions. Ce travail d'écoute, d'explication et de conciliation devrait donner suite à une série de congrès régionaux qui se tiendraient avant la date du congrès national. Naturellement, note cet analyste politique ce «mouvement de réforme» que connaît le PAM s'inscrit dans le cadre d'un changement global de la classe politique. La scène politique est en train de tourner définitivement la page du populisme, observe-t-il. Le PAM profite d'ailleurs d'un passage à vide sur la scène politique pour «faire sa toilette». «C'est justement le moment idéal pour initier le processus de restructuration du parti», confirme ce dirigeant. Sur le plan national, ajoute-t-il, «on fait face à un passage à vide et les échéances électorales sont encore relativement loin. Le parti n'étant pas sous pression, il profite du moment pour d'abord se remettre en question et, ensuite, réorganiser ses structures». Ce qui explique d'ailleurs le silence, parfois intrigant, du PAM face à une série de polémiques qui ont éclaté dernièrement et autres problématiques sociales. Ce qui fait dire à Khalid Achibane, jeune cadre du parti, que «tout ce débat interne, cette polémique, cet échange entre ses dirigeants ne concerne en rien les citoyens parce qu'il n'affecte pas leur vie quotidienne. Ce qui intéresse, par contre, ces derniers c'est quelle alternative nous proposons et si nous ferons mieux que les autres si nous avions à diriger un gouvernement». C'est justement là que veulent en arriver les dirigeants du parti en lançant tout ce travail sur soi, proposer une alternative, et plus précisément «une alternative au PJD». C'est que, et cela se note de plus en plus dans les sorties de ses responsables, le PAM ne se présente plus comme ennemi du parti islamiste. Il est révolu le temps où Ilyas El Omari affirmait en substance que la mission du PAM était de combattre le PJD et réduire de manière drastique son champ d'action. Aujourd'hui, les nouveaux tenants des rênes au PAM tiennent à rectifier le tir. Il faut le clarifier une fois pour toutes, affirme en ce sens ce dirigeant du parti, le PAM «n'est là pour combattre personne. Il vient proposer un nouveau projet de société qui vise la construction d'un Maroc moderne, aux côtés des autres forces politiques qui croient en la démocratie et en l'ouverture sur les différentes composantes de la société marocaine».
[tabs][tab title ="Un parcours d'exception"]Aux premiers jours de sa création, le PAM était promis à un avenir exceptionnel. Né d'une fusion de cinq formations politiques, à savoir le PND, Al Ahd, le PED, l'ADL et l'Initiative citoyenne pour le développement, et adossé à un groupe parlementaire d'une quarantaine de députés (devenus 80 suite à une alliance avec le RNI), l'avenir du PAM était tout tracé. Il avait tout pour réussir, sauf une ligne idéologique. Mais cela ne l'a pas empêché de rafler les élections communales de 2009, moins d'une année après sa création, avec 21,7% des voix, suivi de l'Istiqlal, alors à la tête du gouvernement (avec un peu plus de 19%). La machine électorale du PAM était lancée et rien ne pouvait logiquement l'arrêter. L'année qui a suivi a vu, en effet, un large mouvement de transhumance qui dote le PAM d'une forte armée de notables des élites électorales. Mais, cet élan sera stoppé né lors du printemps arabe qui a ravagé certains pays de la région, en 2011. Le Mouvement du 20 février l'avait pris pour cible et le PJD sautant sur l'occasion l'accable de tous les maux en en faisant sa bête noire et le principal objet de ses campagnes électorales. Ainsi et pendant les échéances électorales suivantes, en 2011, 2015 et 2016, le parti islamiste n'a pas eu besoin de produire un programme politique ni présenter un bilan pour son premier mandat lors de la campagne électorale de 2016, il lui suffisait de fustiger le PAM, attaquer ses dirigeants et en faire un paria pour décrocher le jackpot électoral. Le PAM a néanmoins réussi à contrer cet acharnement se hissant, aux termes des élections régulières, intègres et transparentes de l'avis de tous, au rang de deuxième force politique du pays. Il dispose d'un groupe parlementaire de 103 députés à la première Chambre (sur 395) et de 23 (sur 120) à la deuxième qu'il préside d'ailleurs. Il préside également cinq régions sur 12. Au niveau communal, il est arrivé premier aux élections de 2015 en reportant 21% des voix.[/tab][/tabs]


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