Contesté par quelques caciques du parti, le secrétaire général du PAM espère mettre fin à la crise interne en désignant quelques opposants à des postes clés. La réunion commune du bureau politique et du bureau fédéral ce dimanche 6 janvier à Rabat a également débouché sur la création d'une cellule appelée à « suivre l'exécution » de la feuille de route proposée par Hakim Benchemach lors de son élection, fin mai dernier. À noter l'absence de la présidente du conseil national Fatima-Zahra Mansouri et du député Abdellatif Ouahbi, une preuve de plus qu'au PAM, l'unité n'est toujours pas de mise. C'était l'une des occasions de se réconcilier. Et à en croire quelques sceptiques, « c'est à moitié fait ». Menant la fronde anti-Benchemach, Ahmed Akhchichine hérite désormais de la fonction de vice-secrétaire général. Une sorte de numéro 2 du parti, un signe de compromis entre le chef de la formation et le dirigeant historique, soufflant le chaud et le froid dans la région de Marrakech-Safi qu'il préside. C'est l'un des enseignements à tirer de la réunion commune du bureau politique et le bureau fédéral du PAM. Une bonne pioche Il a aussi été confié à l'ancien ministre de l'Education nationale la présidence d'un comité tout juste créé. Il aura comme mission de « suivre la mise en œuvre et la conduite de la feuille de route du secrétaire général », précise le PV de la réunion. Dans la foulée, le PAM annonce aussi la désignation du député d'Al Hoceima Mohamed El Hamouti comme président du bureau fédéral. Réputé proche de l'ancien chef de la maison et président de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima Ilyas El Omari, il aura comme seconds le vice-président de la région de Marrakech-Safi, Samir Goudar et le député de Settat, Mohamed Ghayat. Trois virulents opposants avec lesquelles Hakim Benchemmach devra composer d'ici octobre 2019, annoncé ce dimanche comme date de tenue du congrès du parti. Un bureau fédéral sous emprise des « mécontents » du parti. Voila ce qui serait le compromis trouvé pour remettre à plat les dissensions d'un passé tout proche. L'instance figure parmi les plus importants appareils du PAM. Le bureau fédéral est doté de pouvoirs majeurs, dont le plus important est celui de diriger, superviser et coordonner la stratégie électorale du parti aux niveaux régional et national. Gérant les biens et la direction du parti, ce nouvel outil de pression aux mains des opposants de Benchemmach est également habilité à émettre et de diffuser les décisions soumises au comités d'arbitrage et d'éthique du PAM. Mais le véritable butin décroché par le clan Akhchichine est celui permettant, toujours grâce à la mainmise sur le bureau fédéral, de décider des candidats à présenter dans chaque circonscription du pays, et ce pour toute échéance électorale. Les brebis galeuses L'absence de Fatima-Zahra Mansouri ne pouvait passer inaperçue. Appelant par correspondance formelle, le 25 décembre dernier, la présidente du conseil national à « convoquer une session du conseil le mois prochain », Hakim Benchemamch a fini par prendre l'initiative et annoncer lui même la tenue du CN, courant avril prochain. « Le règlement interne du parti l'autorise à le faire. Et il ne s'en est pas privé », commente un proche de l'actuelle député de Marrakech, présent à la réunion. Il est prévu d'entamer au cours de ce futur rendez-vous les préparations du prochain congé, fixé au mois d'octobre prochain. L'autre grand absent est le député de Taroudant, Abdellatif Ouahbi. Critiquant publiquement les choix et la méthode de direction de Hakim Benchemmach (ce qui lui avait notamment valu un recadrage dans un communiqué du secrétariat général), il a reçu la visite du comité de suivi fraîchement créé avec Ahmed Akhchichine à sa tête, à l'issue de la réunion de dimanche. Selon une source citée par AlYaoum24, le député de Taroudant « a rejeté plusieurs désignations à des postes au sein du parti, dont celui de trésorier du PAM ». Résultat des course, le PAM continue de traverse une crise organisationnelle, une de plus, en raison du mécontentement de plusieurs hommes forts de la formation, quant à la manière dont le Secrétaire général gère le parti depuis son élection. L'exaspération des opposants du président de la Chambre des conseillers était montée d'un cran après la mise en place du nouveau bureau politique du parti la semaine dernière. Se présentant comme l'homme des réformes au sein du PAM, Hakim Benchemmach avait qualifié le comportement de ses contempteurs de « putsch contre la légitimité démocratique » dont il jouit.