«De prime abord, je dirais que la culture du non est facilement acceptable dans les pays anglo-saxons. Les individus en ont l'habitude parce qu'ils ont appris, de par leur éducation, à dire ce qu'ils pensent. Donc, dire non c'est savoir ce que l'on veut. En revanche, dans les pays méditerranéens, la culture du non est moins apparente. Au Maroc, par exemple, Il y a toujours cette notion d'«inchallah», de «je vais le faire»… qui cache au fond un refus non exprimé ouvertement. Il n'existe pas non plus d'explication à ce refus parce qu'il y a la peur d'être mal compris ou mal jugé, d'arriver à un conflit ouvert. Le problème réside dans la façon de l'exprimer. Comme la délégation, la gestion d'équipe, la culture du non est aussi un apprentissage. Les managers ont intérêt à gérer cet aspect pour pouvoir mieux diriger leurs équipes. De leur côté, les collaborateurs doivent aussi s'entraîner à dire non pour éviter les situations de blocage. Mais dire non, c'est avant tout une meilleure gestion de son temps et de ses priorités. Car un manager, un collaborateur, un client ou autre a toujours l'habitude de vous solliciter dans l'urgence. Un béni-oui-oui trouvera toujours du mal à gérer toutes les sollicitations. Cela finira par nuire à son rendement et à son efficacité. Pour se tirer d'affaire, il faut toujours décrypter le non autour de quatre axes : à qui, à quoi, à quel degré et quelles en sont les conséquences. Par ailleurs, je pense que les managers doivent avoir un aperçu sur les tâches de chacun de leurs collaborateurs pour éviter les situations de refus ou de blocage.» Rollande Allene DG du cabinet Formaction