Les arrivées de touristes ont augmenté dans tous les marchés internationaux. La reprise du marché français se confirme à Marrakech et Agadir. A Tanger, plus de 50 croisières sont programmées dans le port de la ville en 2018. L'activité touristique durant le premier trimestre 2018 se porte bien. D'après l'observatoire du tourisme, durant le mois de janvier 2018, les arrivées de touristes toutes nationalités confondues ont augmenté. Les marchés français et espagnol (qui représentent respectivement 30% et 21% du total des arrivées en janvier) ont bondi de 14 et 6%. Les nuitées des touristes français, indicateur le plus significatif, ont pour leur part augmenté de 23% contre 2% pour le marché espagnol. A Marrakech -où sont réalisés 34% du total des nuitées de janvier- et Agadir (28% des nuitées), elles ont évolué de respectivement 28% et 14%. Tout cela présage une reprise intéressante de l'activité en 2018. «Pour le moment, nous sommes sur la même tendance qu'en 2017. La reprise du marché français se confirme à Marrakech. L'évolution des arrivées de touristes de l'Hexagone est située entre 12 et 15% à fin janvier. Les marchés espagnol, anglais, allemand et des pays du Benelux ont pour leur part connu une légère hausse. Par contre, malgré la hausse de leurs arrivées, les touristes en provenance de Chine, Russie et des Etats-Unis demeurent encore peu significatifs», explique Lahcen Zelmat, directeur général de Palm Plazza Marrakech et président de la Fédération nationale de l'industrie hôtelière (FNIH). Marrakech quasi complet de fin mars à début mai Pour les professionnels, les réservations pour avril et mai sont satisfaisantes. D'après Abdellatif Abouricha, responsable des relations publiques du CRT de Marrakech-Safi, il sera difficile de trouver une chambre d'hôtel à Marrakech du début avril à la mi-mai. Cela est dû aux vacances scolaires européennes prévues du 7 avril au 7 mai et des vacances marocaines qui vont du 8 au 15 avril 2018. «Par contre, nous n'avons pas de visibilité pour le mois de Ramadan (prévu du 15 mai au 14 juin)», déclare M. Zelmat. Pour sa part, Ali Chaoui, PDG de l'hôtel Club Eden Andalou doté d'aquapark, déclare être déjà complet au mois de Ramadan grâce à la clientèle internationale dont le regain de confiance dans la destination est concret. A Agadir, la formule All Inclusive fait encore recette, notamment chez Tikida Beach qui réalise, au même titre que les hôtels du groupe éponyme dans la capitale du Souss, un taux d'occupation de plus de 90% depuis janvier. Et ce, grâce aux partenariats avec divers tour-opérateurs qui ont permis des hausses des arrivées de touristes français, allemands et anglais. Les deux établissements Sofitel Agadir, qui optent pour la formule traditionnelle, ont à leur tour connu une progression de leurs nuitées durant le premier trimestre 2018 par rapport à la même période en 2017. «Nous accueillons en effet plus de touristes que l'année dernière, notamment français, allemands et scandinaves, mais aussi de nouveaux marchés tels que le Portugal et la Suisse. La majorité de ces touristes viennent à Agadir via Marrakech par bus. Le manque de liaisons aériennes directes entre les capitales européennes et la capitale du Souss porte préjudice à l'activité», déclare Mustapha Maher, directeur général par intérim des Sofitel Agadir. Le déploiement d'un avion d'Air Arabia basé à Agadir, qui la relie à sept destinations européennes (Cologne, Manchester, Munich, Stockolm, Copenhague, Toulouse, Dublin), n'est pas suffisant. «En outre, Agadir, destination de golf par excellence pour les Européens en hiver grâce à ses quatre parcours, est désertée par les touristes italiens. L'inexistence de vols directs vers et en provenance des villes italiennes est le principal obstacle», remarque Brahim Leafou, directeur du Riu Tikida Beach. A Tanger, les arrivées à l'aéroport de Tanger Ibn Battouta ont augmenté de 10% en janvier 2018, alors que les nuitées dans les différents établissements classés de la ville ont bondi de 20%. Même à Tétouan, le nombre de nuitées enregistrées s'est apprécié de 13%. Les touristes asiatiques se ruent vers Tanger et Chaouen «Durant un mois habituellement en stagnation, Tanger connaît une activité dynamique grâce, d'une part, à la reprise économique et de la consommation en Europe, et, d'autre part, à la clientèle asiatique (chinoise, coréenne et japonaise) qui manifeste une préférence pour le Nord du Maroc très attirée par notre perle Chefchaouen. Certains hôtels affichent complet», explique Abdelghani Ragala, directeur du CRT de Tanger, Tétouan, Al Hoceima. Ce professionnel atteste également d'une hausse des excursions en provenance de la Costa Del Sol en circuit Nord du Maroc ou vers Marrakech. Décidément, la région semble devenir une réelle alternative à Marrakech et Agadir pour les touristes internationaux, même si elle n'a capté que 7% des nuitées nationales en janvier. Un autre créneau, celui des croisières, pourrait également contribuer à l'amélioration de l'activité en 2018. «Plus de 50 croisières sont déjà confirmées en 2018 pour atteindre à terme 70. En tout cas, depuis décembre, le niveau de sécurité du port de Tanger est passé au niveau 1. Ce qui encourage les compagnies de croisière à le programmer. L'accueil s'y est nettement amélioré grâce à la mobilisation de la wilaya. La Médina, elle, est surveillée et propre», remarque M. Ragala. L'année s'annonce donc sous de bons auspices à Tanger, mais aussi à Marrakech et Agadir. Mais on déplore la baisse des prix des nuitées dans les hôtels. «Les hôteliers ont bradé les prix à Marrakech. Par conséquent, le chiffre d'affaires et le résultat net des hôtels baisse», regrette Abdellatif Kabbaj, président de la Confédération nationale du tourisme (CNT) qui déplore également le manque de promotion du Maroc, en berne en ce moment du fait que l'Office national marocain du tourisme (ONMT) est toujours sans directeur.