Le président affirme ne pas avoir été consulté par le Conseil de la ville Il s'inquiète du traitement qui sera réservé aux riverains Le Conseil de l'arrondissement décidera de la démarche à suivre le 24 janvier. Le problème du stationnement à Casablanca et de l'installation des horodateurs par la société espagnole, Pagparking, qui en a la gestion déléguée, n'a pas fini de faire couler de l'encre. En effet, après Sidi Belyout où l'affaire a été portée par un syndicat des employés municipaux devant le Tribunal administratif de Casablanca, c'est au tour de l'arrondissement du Mâarif de monter au créneau par la voix de son président Ahmed Kadiri. Ce dernier, s'il n'est pas fondamentalement opposé à l'installation d'horodateurs dans son arrondissement, n'en critique pas moins la manière «peu orthodoxe» dont le Conseil de la ville a géré l'affaire. Il affirme que tout a été décidé «à l'insu des élus» et dénonce «la politique du fait accompli» , mettant en avant l'article 99 de la charte communale qui confère au Conseil d'arrondissement le droit de «donner son avis sur toutes les questions qui concernent, en tout ou en partie, le ressort territorial de l'arrondissement …» . Or, Ahmed Kadiri affirme ne pas avoir souvenir que cette question de l'installation des horodateurs dans l'arrondissement du Mâarif qu'il dirige ait été soulevée en sa présence, lors des réunions du Conseil de la ville, et ce jusqu'à ce qu'il reçoive le 22 novembre dernier un plan conçu par la société gérante Pagparking. En d'autres termes, même les appels d'offres publics pour l'attribution de ce marché ont échappé à la vigilance des agents communaux du quartier Mâarif. Toujours est-il que le président pense que généraliser les horodateurs dans toutes les ruelles du quartier Mâarif posera de sérieux problèmes aux riverains qui seront obligés de payer au prix fort, soit 2 DH, l'heure de stationnement devant leur domicile entre 8 heures du matin et 19 heures. Ceci sans compter que cette concession va mettre au chômage des centaines de gardiens de voitures qui assuraient ce service. Ils sont, selon lui, 600 personnes à Sidi Belyout et probablement beaucoup plus au Mâarif, l'arrondissement englobant des quartiers populaires comme Derb Ghalef et Bachkou où résident les couches les plus défavorisées. Y aura-t-il recours à la justice ? C'est au Conseil de l'arrondissement d'en décider lors de sa session ordinaire qui aura lieu le 24 janvier prochain. Les riverains paieront 50 DH par mois En attendant, il n'a pas été possible de connaître la version des responsables au niveau du Conseil de la ville de Casablanca sur cette question : Mohamed Sajid, maire de Casablanca, étant injoignable. Quant à la société gestionnaire des horodateurs, elle ne semble pas se soucier outre mesure de cette polémique et poursuit ses travaux d'installation des horodateurs aussi bien à Sidi Belyout qu'au Maârif. «Il n'y a rien d'illégal ni d'extraordinaire dans ce que nous faisons, nous avons un contrat en bonne et du forme avec le Conseil de la ville Casablanca et nous nous appliquons à l'exécuter», assure un de ses responsables qui tient à garder l'anonymat. Ce responsable de Pagparking, qui gère déjà les horodateurs de l'arrondissement d'Anfa, affirme que la société a gagné un marché face à 5 prétendants grâce à son expérience dans plusieurs pays étrangers, notamment en Espagne et au Moyen-Orient, et à sa contribution financière au budget de la ville. Le contrat, précise-t-il, dûment approuvé par le ministère de l'intérieur, prévoit le versement, chaque trimestre, d'une importante somme -dont il s'abstient de préciser le montant- à la ville de Casablanca. Quant aux problèmes que l'installation des horodateurs poserait aux riverains, le responsable de la société affirme que ces derniers pourront moyennant le paiement mensuel de 50 DH, la justification de leur domicile et la présentation de la carte grise du véhicule, disposer d'un macaron de stationnement renouvelable chaque mois. A ce sujet, il faut signaler qu'une autre société, Casapark, agissant dans l'arrondissement des Roches noires fait payer aux riverains le macaron de stationnement à 180 DH. Reste cette histoire de «sabot» qui est, nous dit-on, prévue dans le cahier des charges, mais qui cause beaucoup de désagréments aux automobilistes qui dépassent le temps de stationnement. C'est pour les sociétés de parking un moyen de recouvrer l'amende due au retard, soit 30 DH, tout en sachant que ce procédé est tout à fait illégal puisqu'à part la police, aucune autre autorité ne peut séquestrer un véhicule, selon la loi.