Les gardiens de voitures ont observé mercredi un sit-in devant la wilaya de Casablanca. Ils protestent contre la mise en place des nouveaux horodateurs. Désormais, le stationnement sera bien organisé. La société espagnole «Parkigran» vient de remporter l'appel d'offres, lancé il y a neuf mois, pour la gestion des horodateurs. Le contrat concerne l'arrondissement de Sidi Belyout. La nouvelle société concessionnaire concentrera son activité sur 4000 places à raison de 6,4 millions de dirhams par an. Elle étendra par la suite son activité à 10.000 emplacements. Pour Taoufik Ahmed Naciri, architecte et chef de division des autorisations et d'exploitation à la commune urbaine à Casablanca, la mise en place des horodateurs n'est plus une chose nouvelle pour les Casablancais. «La ville a connu cette même expérience en 1992 avec l'installation de gestionnaires concessionnaires comme Smiapa à Sidi Belyout et Casapark à Moulay Youssef et aux Roches-Noires». «L'objectif des horodateurs est de faire de la métropole une ville moderne avec une bonne fluidité de circulation. Nous avons pris l'exemple des grandes villes à travers le monde et nous avons lancé un appel d'offres international. Nous avons sélectionné cette société espagnole qui a vingt ans d'expérience et qui est présente dans plusieurs villes en Espagne», déclare-t-il. «La nouvelle société concessionnaire sera exonérée de la taxe sur les horodateurs. Elle devra s'acquitter d'une autre taxe sur le nombre des places enregistrées. La ville sera dotée des horodateurs modernes fonctionnant grâce à l'énergie solaire. Ce sont les premiers appareils dans le monde arabe, qui comportent des lettres en arabe, en français et en anglais. Le paiement se fait aussi bien en espèces que par cartes. Les tarifs n'ont pas changé : 2 dirhams par heure. Des avantages seront accordés aux habitants des quartiers et aux fonctionnaires. Ils auront la possibilité de payer par carte», ajoute-t-il. Les automobilistes casablancais que nous avons interrogés sont pour le retour des horodateurs. «Il suffit d'arborer un tablier bleu et de porter un badge pour se faire passer pour un gardien de voiture», rapporte un citoyen, en colère contre les gardiens de voitures, avant d'ajouter que «la circulation est dense et difficile à Casablanca. Qu'est-ce qu'on a fait pour être harcelés, matin et soir, par ces soi-disant gardiens de voitures». Il n'en demeure pas moins que l'installation de la nouvelle société a incité ces derniers à protester contre le refus de l'arrondissement de leur accorder un permis pour exercer leur métier. «Il y a des gardiens de voitures qui ont dépassé les 80 ans et font vivre leur famille. Bien sûr ils n'auraient pas de chance d'être embauchés par la nouvelle société. Nous sommes menacés de vivre dans la misère», déclare un syndicaliste. Le président de l'arrondissement de Sidi Belyout, Youssef El Aloui M'hamdi, explique : «Nous accordons chaque année 575 permis. Il y en a bien sûr qui travaillent illégalement ou qui louent leur autorisation moyennant un pourcentage sur les recettes quotidiennes. Dans le cahier des charges, la société concessionnaire est chargée d'employer les gardiens de voitures autorisés. Tout a été minutieusement étudié pour la bonne marche de ce nouveau système d'horodateurs».