* Avec l'approche de la mise en place d'horodateurs au niveau de l'arrondissement de Sidi Belyout, plus de 600 gardiens de voitures sont menacés de chômage. * En plus du volet social, plusieurs points techniques semblent inquiéter les responsables de l'arrondissement. Les Casablancais ont failli crier victoire à l'annonce du retour des horodateurs avec en prime une gestion de la problématique du stationnement qui se pose de manière accrue. Et pourtant, depuis le lancement de l'appel d'offres en début 2006 remporté par une société espagnole, Parkigran SA, la situation ne semble pas se dénouer facilement. Selon une source proche du dossier, la société qui devait desservir la zone urbaine d'Anfa, Maârif et Sidi Belyout semblerait avoir concentré ses 10.000 postions au niveau de Sidi Belyout. Il se trouve justement que cet arrondissement avait lancé un grand chantier social en délivrant des autorisations à quelque 600 gardiens de voitures et 200 autres sont en attente. « Nous sommes face à une situation sociale très délicate, en premier lieu parce que la concentration des horodateurs au niveau de Sidi Belyout menace plus de 600 familles. Ce sont des gens à qui nous avons délivré des permis, en concertation bien évidemment avec la commune urbaine du Grand Casablanca », explique une source ayant requis l'anonymat. 600 gardiens de voitures sont donc menacés sans compter les 200 autres qui travaillent sans permis et les 250 autres demandes de personnes en situation précaire qui postulent pour des autorisations pour exercer ce métier. D'ailleurs, un sit-in devait avoir lieu mardi devant la Commune urbaine de Casablanca, mené par l'Association « Les yeux de la nuit », épaulée par tous les gardiens de voitures. Ils ont pris contact avec la Direction des affaires générales au sein de la Commune sans pour autant obtenir une promesse d'ouvrir le dialogue. Mansour El Joundi, un responsable de l'Association, explique le recours à cette forme de protestation : « lors du lancement de l'appel d'offres pour les horodateurs, nous avons adressé plusieurs courriers aux autorités compétentes pour leur exposer notre proposition pour résoudre ce problème en prenant en compte le volet social et humain. Nous n'avons eu aucune suite à notre appel. Pourtant, le courrier spécifiait notre offre de créer 4.000 positions pour horodateurs en maintenant les emplois des gardiens de voitures en plus d'une redevance de 2 milliards de DH par an, soit plus que l'adjudicataire final qui, il faut le reconnaître, a un dossier technique ficelé ». Il souligne néanmoins ne pas avoir pris part à cet appel d'offres puisque c'est une association et non une société. Mais tout le monde n'est pas de cet avis. Au sein même de l'arrondissement de Sidi Belyout, un paraphe serait prêt et sera incessamment adressé à la commune soulevant certains points qui semblent particulièrement inquiétants, notamment le nombre de positions qui était au départ de 4.000 passant à 10.000 d'un seul coup, pour seulement 160 horodateurs et rien que pour Sidi Belyout, nous informe-t-on. «Au final, nous serions probablement les seuls concernés par la mise en place de ces horodateurs alors qu'au départ on devait être trois zones urbaines », se plaint ce responsable à l'arrondissement de Sidi Belyout qui déplore que son arrondissement soit en quelque sorte exclu de la prise de décision, alors que c'est eux qui disposent des données sur leur zone urbaine, notamment les zones résidentielles, les bureaux Le paraphe mentionne aussi le faible nombre dhorodateurs, 160 seulement pour 10.000 positions, soit un horodateur pour plus de 60 positions. En d'autres termes, si vous stationnez dans un endroit, il faut courir les rues pour aller chercher le ticket avant qu'on vous pose un sabot. De même que l'arrondissement n'aurait pas encore eu le contrat final conclu avec la société espagnole, donc il n'est pas fixé sur les emplacements des horodateurs, la détermination des positions, encore moins les redevances. Tout autant, l'arrondissement s'inquiète des 11 heures par jour durant lesquelles les horodateurs seront en service, de 8h jusqu'à 21 heures. « C'est du jamais vu nulle part. Sans compter qu'entre midi et 14 h, il faudrait également prendre un ticket et si vous habitez près d'un horodateur, il faut descendre toutes les deux heures prendre votre ticket, même après 19 heures », souligne-t-on. Il faut dire que les craintes des responsables de l'arrondissement sont légitimes au vu de la première expérience échouée qu'ils ont vecue avec SMIPA qui aurait laissé derrière elle une ardoise de 1,5 milliard de DH. Cette société n'avait, selon des sources proches, que 9 employés dont ceux qui faisaient les tournées pour poser et enlever les sabots pour toute la ville. Au jour d'aujourd'hui, plusieurs demandeurs d'autorisation pour travailler en tant que gardien de voitures, défilent à l'arrondissement de Sidi Belyout qui se retrouve les mains liées. Alors que plus de 600 gardiens de voitures retiennent leur respiration, la nouvelle société a déjà commencé à tracer la carte des positions et devrait, en principe, poser les horodateurs fin 2006.