Les citadines, micro-citadines et SUV concentrent plus de 60% des ventes. Le marché automobile est dans une recomposition continue. Preuve en est la tectonique des segments qui s'opère sur les dernières années. Alors que des segments percent, d'autres régressent, tandis que le reste résiste tant bien que mal. Pour les spécialistes, le jeu de segmentation du marché se fait au gré de plusieurs facteurs. L'évolution des goûts et des comportements de consommation de la clientèle, l'arrivée sur le marché de nouveaux modèles, le besoin de reconnaissance sociale, les politiques de prix pratiqués par les concessionnaires et l'impératif de remplir le plus efficacement la fonction de mobilité chez la clientèle,…sont parmi les déterminants majeurs de cette redistribution de cartes dans les segments qui composent le marché. A fin octobre, les ventes automobiles voient se poursuivre l'hégémonie des petites voitures (citadines et micro-citadines) suivies par le SUV et Crossover, le ludospace et les compactes. Les moyennes, routières et cabriolets enregistrent, de leur côté, des volumes peu prépondérants dans la structure gloable des ventes. En effet, visiblement les citadines continuent de prendre le marché par le haut. C'est une tendance qui caractérise le secteur automobile depuis quelques années déjà. À fin octobre, les statistiques détaillées de l'Association des importateurs de véhicules au Maroc (Aivam) démontrent que les ventes de citadines, mini-citadines et citadines sedan ont totalisé 52790 unités (CBU et CKD), soit environ 42% du total. Les premières ont compté à leur actif 3871 ventes, les secondes 31934 et les dernières 14985 unités. Selon les concessionnaires, l'attrait de ce segment s'explique en premier lieu par son accessibilité en terme de prix, notamment pour des jeunes et des couples à revenu moyen. De plus, la consommation en carburant est faible. Un argument décisif pour la clientèle de ce segment qui raisonne en premier lieu par le coût total de rétention. Aussi, les citadines ont-elles l'avantage de se prêter parfaitement à la circulation en ville, idéalement pour aller au travail. Naturellement, ce sont les modèles de ce segment qui continuent de trôner sur le marché. Directement après les petites voitures (hatch-back), se tient le SUV et Crossover. Depuis quelques années déjà, ce segment de véhicules amorce une montée en force fulgurante. Il est aujourd'hui le deuxième bloc qui porte le marché après les citadines et micro-citadines. De 3500 unités il y a dix ans, les ventes culminent à 25 389 à fin octobre. Ce volume est l'équivalent de 18,5% du marché automobile du neuf. Selon les concessionnaires, si le segment des SUV et Crossover progresse c'est grâce à l'engouement que ce type de véhicules suscite auprès des consommateurs, mais surtout aux prix très abordables qui sont pratiqués sur le marché. Aujourd'hui, le best-seller, en l'occurrence le Duster de Dacia est proposé à partir de 180000 DH. Une pléthore d'autres modèles affichent des prix qui commencent à moins de 200000 DH. Pratiquement aux alentours de ce que vaut une petite voiture. Selon les spécialistes, les efforts sur les prix ont contribué significativement à cette mue dans les décisions d'achat des clients du premium. Aujourd'hui, des SUV de luxe sont proposés à moins de 400000 DH. Le SUV serait même en train de prendre des parts des moyennes et des routières. C'est dire que les SUV et les Crossover tirent sur tout ce qui bouge. Rien ne leur résiste. Pour les spécialistes, cette tendance de fond n'est pas l'apanage du marché marocain. A l'international, pratiquement tous les pays connaissent un engouement exceptionnel pour ce type de véhicules. Un des points forts de ces véhicules réside dans leur disponibilité en différentes dimensions. Ils sont montés sur des plateformes de citadines, de compactes ou de tout-terrains classique. De plus, pour leur assurer une force de frappe commerciale, les constructeurs agissent dorénavant sur le downsizing. Le SUV de poche est devenu ainsi une réalité. Ils s'appellent MiniCountryman, Nissan Juke, Peugeot 2008 ou encore Renault Captur. Leurs prix vont de 200000 à 350000 DH et sont munis de transmissions 4*2 ou 4*4 qui n'ont rien à envier à leurs aînés. Le fourgon continue de porter les ventes de l'utilitaire Chez nous, les importateurs ont bien compris le virage. Pour saisir cette reconfiguration, l'offre sur ce segment devient pléthorique, très diversifiée et se renouvelle tout au long de l'année. Et ça leur réussit très bien. Cette bonne tenue des modèles du segment 4*4 met les compactes en mauvaise posture. En effet, ce segment qui respirait jusqu'ici la bonne forme, grâce à son positionnement entre la citadine et la moyenne et ses prix alléchants, voit sa contribution aux ventes du marché régresser. Aujourd'hui, il est le quatrième en terme de ventes avec moins de 13965 unités, ce qui correspond à 11% à peine du total. A l'opposé, le ludospace continue de s'imposer de plus en plus sur le marché. Aujourd'hui, ce type de véhicule qui allie idéalement usage professionnel et familial, est le troisième segement du marché. Il a perdu sa deuxième position en la cédant aux SUV et Crossover. À fin octobre, il s'en est écoulé 22386 unités, soit environ 16,2% des ventes totales. Le gros des transactions est réalisé grâce aux modèles Dokker de Dacia, le nouveau Kangoo de Renault, le New Berlingo de Citröen et le Caddy Life de Volkswagen. En fin de palmarès arrivent les moyennes, routières et coupé cabriolets et roadsters. D'après les statistiques détaillées de l'Aivam à fin octobre, ces trois sous-segments affichent des volumes respectifs de 2683, 1931, et 946 unités soit respectivement 2%, 1,4 et 1% des ventes totales du marché automobile. Sur les registre de l'utilitaire, le VAN ou fourgon continue de porter les ventes de ce sous-marché. 5132 ventes de VAN ont été enregistrées à fin octobre. Le pick-up compte à son actif 3308 unités suivis du minibus dont les ventes se sont établies à 2554 véhicules.