Les chiffres de 2017 révèlent que si les citadines, les ludospaces et les SUV constituent toujours la colonne vertébrale du marché, certains segments se sont effondrés au profit d'autres. Analyse... Il est bien loin, le temps où le marché automobile national était principalement constitué des segments traditionnels tels que ceux des micro-citadines, des citadines, des compactes et des berlines moyennes. Depuis quelques années maintenant, la demande a «switché» vers d'autres catégories, pas forcément inédites ou en vogue, choisies selon des critères pas toujours pertinents ou encore portées par la réalité des besoins. Des catégories phares... À titre d'exemple, si les citadines, les citadines sedan (tricorps) et les ludospaces sont des espèces automobiles très demandées par la clientèle marocaine, c'est principalement du fait de leur prix accessible et de leur polyvalence. Deux qualités qui font d'elles un bon compromis auprès des foyers à budget limité. Il n'est d'ailleurs pas étonnant de voir que les trois modèles les plus vendus au Maroc s'appellent Dacia Logan (12.966 unités), Renault Clio (11.411) et Dacia Sandero (10.960). L'autre segment devenu phare sur le marché est celui des SUV et 4x4, dont le succès fanfaronnant et suivant une tendance mondiale s'explique en bonne partie par des impératifs de mode. À cela, les adeptes de la conduite surélevée pourraient simplement arguer qu'«il n'y a aucun mal à se faire plaisir lorsqu'on en a les moyens». Cependant, on achète aussi pour des raisons strictement liées aux besoins et à l'utilisation. D'où, par exemple, le plongeon des berlines moyennes au détriment des SUV compacts et le déclin des pick-up au profit des fourgons. ...et des segments en désaffection Même s'il a connu une hausse de 10% par rapport à 2016, le marché du pick-up est resté à un niveau similaire à celui d'il y a une décennie avec tout juste 4.170 unités vendues. Les fourgons et vans sont passés par là, attirant plus de 6.200 clients l'an dernier, soit 21% de plus qu'en 2016. Une année de plus, ce revirement de situation profite essentiellement aux marques européennes qui dominent le marché des véhicules utilitaires légers (VUL), au grand dam des labels asiatiques, jadis leaders de ce segment. Ainsi, Ford arrive en tête, suivi de Fiat, de Renault et de Dacia, qui devancent Toyota, Mitsubishi et Hyundai. Autre segment en baisse, celui des berlines moyennes, qui n'est plus ce qu'il était, il y a encore quelques années. Celles-ci n'ont pas dépassé le seuil des 3.400 immatriculations en 2017, soit tout juste 2,2% du marché VP (importées). En moins d'une décennie, leur part de marché sur les ventes de VP neuves a été divisée par deux. La faute à une offre de SUV compacts plus que jamais présente et diversifiée avec des modèles de toutes les tailles et de tous les budgets. Au passage, il est à noter que cette «cannibalisation» assez directe est une tendance internationale. Il n'empêche qu'au Maroc, elle aura contribué, un tant soit peu, au changement de la physionomie du marché de la voiture neuve.