Depuis des années maintenant, la presse généraliste ou spécialisée relègue en second lieu d'intérêt les ventes de véhicules montés localement. Cela, bien que les statistiques, régulièrement communiquées par l'Association des importateurs de véhicules automobiles au Maroc (Aivam), classent par marques les ventes de voitures neuves. D'accord, les ventes de voitures importées représentent quasiment 70% du volume global et constituent, de ce fait, la colonne vertébrale du marché automobile national. Il est également vrai que ces véhicules dits CKD (pour Completely Knocked Down, c'est-à-dire complètement démontés) profitent d'un avantage fiscal majeur, à savoir l'exonération de la TVA. Mais encore, les modèles produits par la Somaca se limitaient jusqu'ici à deux segments de véhicules : ceux des ludospaces et des citadines sedan (tricorps) et ce, avant l'arrivée sur les chaînes de montage de la Sandero. On est d'accord pour toutes ces particularités… Sauf que les ventes annuelles des voitures montées localement pèsent désormais suffisamment pour être prises en compte. En effet, et avec 14.500 Dacia Logan cumulées aux 17.000 ludospaces (Kangoo, Partner et Berlingo), eux aussi made in Morocco, le volume des ventes des CKD en 2008 correspond pratiquement à ce que faisait tout le marché marocain, il y a une décennie ! Il est donc inopportun de ne considérer que la performance du meilleur importateur. Une erreur que nous commettions également par le passé, mais plus maintenant. Pourquoi ? Parce que le montage local est bien plus important qu'il n'y paraît. D'abord, c'est l'un des axes majeurs de la croissance du marché automobile marocain. Outre Renault et son projet herculéen à Tanger, il se murmure que d'autres constructeurs automobiles restent, malgré la crise, fortement tentés par une implantation dans cette zone géographique. Ensuite, ces autos produites localement sont plus qu'une réalité. C'est un fait social comme le Kangoo (CKD) qui fait la joie des familles à petit budget et même un phénomène à l'image de la Logan qui reste la voiture la plus vendue du Royaume. Et puis, imaginez par exemple, que la presse italienne ne prenne pas en compte les ventes de Fiat, Alfa Romeo et Lancia, sous prétexte que ces marques fabriquent leurs modèles localement. Ce serait totalement absurde !