450 000 indigents de Tadla-Azilal seront les premiers à en bénéficier On prévoit le lancement dans deux autres régions d'ici fin 2007. Le gouvernement Jettou ne semble pas vouloir se contenter d'une simple finalisation du schéma du Régime d'assistance médicale aux économiquement démunis (Ramed), le système d'assurance maladie pour les «pauvres». Il tient absolument à le mettre en vigueur avant de partir. En effet, alors que le démarrage du Ramed était prévu en janvier 2008, les pouvoirs publics s'activent pour le lancer dès octobre prochain dans une première zone, celle de Tadla-Azilal. Lancement test dans des zones pilotes ou véritable entrée en vigueur ? Les avis sont partagés. Pour certaines sources proches du dossier, il s'agit «d'un test dans une région pilote» ; pour d'autres sources, tout aussi bien informées, «il s'agit d'un lancement en bonne et due forme, le gouvernement ayant opté pour une approche régionale du lancement du régime». On peut noter, quand même, que ce même gouvernement avait, en mai dernier, rejeté l'approche progressive pour un démarrage simultané dans tout le pays. Le schéma définitif du régime étant ficelé, avait-on indiqué, rien ne justifie une entrée en vigueur graduelle. Pourquoi alors ce revirement ? Qu'est-ce qui a motivé la démarche du gouvernement ? Ces deux interrogations resteront sans réponse officielle et certaines sources préfèrent même que le sujet ne soit pas abordé par la presse avant l'annonce officielle du démarrage à Tadla-Azilal, c'est-à -dire avant septembre prochain. Officieusement, on indique que le schéma retenu pour le Ramed est techniquement délicat et qu'il faudra «pour éviter un éventuel échec, le mettre en place de façon progressive pour se donner la possibilité d'apporter, en cas de besoin, des correctifs en vue d'en parfaire les mécanismes». Et l'on peut déjà signaler un premier correctif apporté au schéma initial : la mise en place d'une participation symbolique pour les indigents relatifs. «Le Premier ministre, étant contre une gratuité totale, a invité, il y a quelques semaines, la commission technique à revoir sa copie pour instituer une participation minimale pour cette population et ceci afin d'éviter d'éventuels abus», révèle une source proche du dossier. La contribution, selon cette même source, pourrait aller jusqu'à 10% en fonction de l'acte médical accompli. Ainsi, et à titre d'exemple, pour une opération chirurgicale facturée à 1 500 DH, l'indigent relatif paiera entre 100 et 150 DH. Dans le schéma initial, rappelons-le, la contribution des indigents relatifs consistait dans le paiement d'un timbre de 100 DH pour l'obtention de la carte d'indigence qui sera délivrée par l'Agence nationale de l'assurance maladie obligatoire(Anam), tandis que les démunis absolus bénéficieront gratuitement de la carte. Quoi qu'il en soit, aujourd'hui, il faut retenir que le Ramed sera mis sur les rails dès octobre prochain dans la région Tadla-Azilal oà1 environ 450 000 personnes indigentes pourront désormais avoir accès aux soins dans les hôpitaux de la région. Aucune indication n'est communiquée concernant les autres régions qui vont suivre. On retiendra toutefois que l'Anam a proposé deux autres régions au gouvernement qui devra trancher. Selon quels critères le choix des régions sera-t-il effectué ? Encore une question qui demeurera sans réponse jusqu'en septembre prochain, date à laquelle les pouvoirs publics comptent annoncer officiellement le démarrage du Ramed. La commission juridique, elle, a déjà entamé l'élaboration des textes d'application.