Bravo ! Même si 6 mois c'est long, en voulant faire ce premier pas, vous faites preuve de maturité émotionnelle, ce qui est assez rare pour le souligner. Vous avez su en effet mettre de côté ce fameux ego qui coûte si cher à nos entreprises (si nous devions réellement étudier cet impact je suis sûre que nous serions plus que surpris de l'effet redoutable de l'ego sur la performance collective). Vous avez conscience que cette situation ne peut continuer, vous savez que vous êtes en partie responsable de cette situation mais vous êtes consciente que vous pouvez l'impacter positivement. Vous avez donc tous les éléments en main pour retrouver cette joyeuse ambiance de travail avec votre collègue. Les erreurs à éviter Evitez ces erreurs classiques qui, lorsqu'elles sont faites, aggravent encore plus une situation suffisamment conflictuelle et délicate comme cela! 1. Minimisez une émotion: on a en effet souvent tendance à minimiser l'impact de certains de nos actes sur les personnes. Ainsi, on répond un «mais ce n'est pas la fin du monde quand même, tu exagères!» à une personne qui nous parle de l'émotion qu'a engendré notre -mauvais- comportement ! Or, une émotion est une émotion. Elle n'est pas discutable et encore moins «minimisable» ! Si vous avez blessé votre collègue vous devez accueillir cette émotion, la respecter et en prendre toute la mesure. Le fait de se sentir comprise par vous suffira probablement à diminuer son ressentiment à votre égard ou à la situation. 2. Ne pointez du doigt QUE les erreurs de l'autre: si vous vous focalisez sur les erreurs de votre collègue, vous ne ferez qu'accentuer son agacement et surtout son envie d'arrêter de nouveau toute communication avec vous ! Aussi, reconnaissez volontiers votre part de responsabilité et ne soyez pas avare d'une chose de plus en plus désuète qui s'appelle «présenter ses excuses»... 3. Ne pas écouter pour comprendre mais pour mieux répondre : ne l'interrompez pas, écoutez ce qu'elle aura à vous dire jusqu'au bout, sans chercher un «espace de silence» pour y engouffrer vos commentaires ! Essayez vraiment de comprendre sa position, son ressenti et vous verrez que juste par cette attitude vous arriverez à donner un ton plus serein à cette conversation. 4. Oubliez l'objectif de cet entretien : vous voulez faire la paix ? Alors orientez chacun de vos mots vers cet objectif et surtout pas dans une lutte d'ego absurde et inutile en alignant les «historiques de reproches» qui ne servent à rien si ce n'est à envenimer la situation. C'est lorsque les conditions de la réconciliation sont rédhibitoires que nous hésitons à faire la paix ! La paix se fait à deux Aussi, faites en sorte de donner envie à votre collègue de retrouver cette bonne ambiance qui régnait dans votre bureau, et notamment qui avait un impact si important sur votre performance, soulignez en quoi ce conflit vous a permis de vous connaître l'une et l'autre encore mieux et de mettre à l'épreuve cette amitié professionnelle qui s'est renforcée ! Et enfin, insistez sur le fait que cette résolution de conflit est une partition que vous jouerez à quatre mains : vous avez besoin d'elle pour avancer ! Vous le savez, si une seule personne suffit à déclarer la guerre il faut être deux -au moins- pour faire la paix ! A vous de jouer !