A l'exception des produits alimentaires, tous les groupes de produits à l'importation ont subi des hausses parfois très élevées. Les principaux produits à l'export, hormis les phosphates et dérivés, ont, eux, accusé des stagnations ou des baisses. Le revirement des échanges extérieurs intervenu en 2016, avec un déficit commercial en aggravation de 37,7% (ou -106,7 milliards de DH au lieu de -77,4 milliards de DH en 2015) se poursuit en ce début d'année 2017. En attendant la publication, fin février, des statistiques sur la balance des services, la balance des biens, au titre du mois de janvier, a enregistré un déficit de 12,1 milliards de DH au lieu d'un déficit de 9,3 milliards de DH au cours du même mois de 2016, soit une aggravation de 29,5%. Du coup, le taux de couverture (des importations de biens par les exportations de biens) perd près de 5 points en s'établissant à 62,7%, selon les indicateurs préliminaires des échanges extérieurs de l'Office des changes. Ce résultat est la conséquence d'une augmentation des importations plus importante (+12,4%) que les exportations (+4,2%). Les statistiques de l'office montrent en effet qu'à l'exception des produits alimentaires (qui ont baissé de 12,2%), tous les autres groupes de produits importés ont subi des hausses, parfois très élevées. C'est le cas en particulier des produits énergétiques (+68,1%), des produits bruts (+23,7%), des produits finis de consommation (+8,3%), des biens d'équipement (+7,2%). En revanche, les exportations, elles, ont réalisé une évolution mitigée, avec une augmentation des expéditions de phosphates et dérivés de 25,3%, mais une quasi-stagnation des ventes de l'automobile (+0,6%) et carrément une baisse des exportations des produits du textile et cuir (-0,8%) et de l'agriculture et agroalimentaire (-3,6%). Ces groupes de produits représentant des parts importantes dans les exportations, leur ralentissement et même leur baisse influent par conséquent de manière significative sur le comportement global des recettes à l'export. Au chapitre des flux financiers, l'évolution est, là encore, timide : alors que les transferts des MRE augmentent de 2,6%, le solde de la balance voyages ressort légèrement négatif (-0,3%) en raison d'une croissance des dépenses (+9,4%) plus élevée que celle des recettes (+2,4%). Le flux des IDE, quant à lui, a dégagé un solde positif (+22,4%), mais ce résultat provient exclusivement d'une baisse des dépenses plus importante (-45,2%) que la baisse des recettes (-3,9%). A ce rythme, l'année 2017, avec en plus la remontée du prix du pétrole, risque de s'achever sur un déficit commercial plus élevé que celui de 2016. L'entrée en vigueur au cours du second semestre de l'année de la réforme du régime de change pourra-t-elle infléchir cette tendance ?