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La dignité, encore la dignité, toujours la dignité
Publié dans Lakome le 05 - 09 - 2011

Cet article est écrit en solidarité avec tous ceux qui sont détenus injustement au Maroc, afin que leur drame ne tombe pas dans l'oubli.
Que reste-t-il de la fierté et la dignité, quand la patrie va à sa perte, les fonds publics sont pillés, les voix libres sont persécutées, et quand le pays monde entier est pris en otage dans les mains des oppresseurs, des bourreaux et des grands bandits qui, sans scrupule aucun, se délectent de la douleur des autres et méprisent l'honneur et ignorent les valeurs religieuses et morales.
Ils parient ainsi sur qui va voler plus, qui va faire le plus de tort à ses victimes ou qui va incarcérer le plus grand nombre d'honnêtes gens. Ils parient sur qui va réussir le mieux à brouiller les pistes, créer la zizanie, qui va perpétuer mieux la tyrannie et confisquer la volonté des citoyens. Qui va dénaturer les faits et qui va fabriquer les alliances contre nature, contourner les enjeux essentiels en les diluant dans un magma de détails. Qui va jouer avec les mots pour jouer avec les sentiments des masses, qui va insulter et vilipender les gens honorables.
Leur agissements sont similaires et leur but à tous est le même : continuer à voler le bonheur dans ce pays et persévérer à décevoir espoirs de sa société. Qui est capable de résister à ce flux corrompu qui détruit tout sur son passage et sème le mal dans chaque domaine qu'il envahit pour le maitriser à sa guise ?
Chaque fois que l'un de leurs scandales éclate, ils se précipitent soit pour publier un démenti lâche, soit pour se venger des victimes qui l'ont révélé, soit en ouvrant une soi-disant enquête urgente mais interminable, et ainsi de suite…S'agissant de pillards, d'escrocs et de corrompus aux commandes du pays, on va de scandale en scandale…
Quel étrange et cynique jeu : en multipliant les commissions et en instrumentalisant l'institutionnalisation, ils ignorent les souffrances et étouffent les aspirations des citoyens tout en provoquant les guéguerres : il suffit qu'un scandale en éclabousse l'une, pour qu'une autre lui réclame des explications, une troisième constitue une équipe d'enquête, et une quatrième prend sa défense. Au milieu de jeu, les droits sont bafoués, les libertés sont étouffées, la dignité est blessée, la réputation est noircie et l'argent public est englouti. C'est une interminable série de torts causés sur les plans moraux et matériels et dont les victimes sont des braves personnes ainsi que leurs biens et leur honneur.
Lorsqu'un citoyen a écrit une lettre au roi, certains d'entre eux se sont mobilisés avec enthousiasme pour le blâmer et lui infliger la correction qu'il mérite à leurs yeux, mais quand éclate un scandale d'abus de biens publics, ou quand un détenu est littéralement violé, on n'entend ni indignation, ni fatwa, ni demande de jugement des responsables de ces ignominies.
Ainsi, nous sommes devant un système cohérent basé sur l'injustice, et donc chaque acteur assume son rôle en évitant d'être pris dans la tourmente. Les faux jurisconsultes couvrent bien des forfaits par leur silence ou en se rangeant du côté des bourreaux; les faux professionnels des médias s'évertuent à tordre le cou aux faits et camoufler les vérités et fabriquer les fausses vérités; les faux intellectuels propagent des idées de nature à éteindre toute lueur de lumière ou d'espoir; alors que les faux politiciens de la politique perpétuent les défaillances constitutionnelles et politiques pour se maintenir dans les bonnes grâces du pouvoir au détriment de l'intérêt du peuple. Les détenteurs du pouvoir n'ont d'autre souci que de s'y maintenir à vie, croyant qu'ils constituent le seul et unique rempart contre le chaos et la ruine. Enfin, les faux artistes deviennent des courtisans pour profiter du gâteau.
A travers une longue période, l'empreinte de leur injuste sont connues et leurs crimes et scandales aussi, ainsi que leur gestion sécuritaire minables. Leurs exploits sont multiples : argent public détourné, élections truquées, libertés d'expression ou d'association contrariées, procès inéquitables, arrestations illégales, enlèvements arbitraires, tortures, viols sadiques, alliances politiciennes contre-nature. Sans oublier la sape systématique des vraies causes nationales et de toute tentative de vraie réforme. Quant à la conscience culturelle, ils font tout pour l'anesthésier en mettant en lumière uniquement les détails ennuyeux en vue de noyer le pays dans le non-sens et l'occuper dans des petites batailles sans enjeux et sans ambition noble.
Leur vie misérable se nourrit par le brouhaha et toute atmosphère où la raison et la liberté sont tenues à l'écart. Leur goût trouve plaisir à opprimer, asséner les coups et provoquer les souffrances. Hier nous les avons vus en train de séparer le pays en deux Maroc: le Maroc utile et le Maroc inutile. Aujourd'hui ils ont ajouté à cette trouvaille unique et triste, une autre encore plus étrange : d'une part le Maroc du jour, avec un arsenal juridique qui justifie la répression et les attaques contre les libertés fondamentales, et d'autre part le Maroc de la nuit et de l'obscurité avec les enlèvements et les arrestations illégales opérées par des organes sécuritaires invisibles, et dont l'action est appelée à se sophistiquer pour s'adapter aux discours de la transition vers la démocratie et les libertés fondamentales, en vue de trouver les meilleures manières de perpétuer l'injustice, la tyrannie et les abus.
Où sont donc la dignité humaine et la liberté ? Où sont les beaux rêves, condamnés à demeurer en suspens, tant que dominent ces sous-valeurs mesquines et immorales, qui servent à humilier le citoyen, agresser sa liberté et enfin vider le mot patrie de son sens.
De nos jours, il y a une conviction croissante que les droits et libertés ont encore un long chemin avant d'être respectées, puisque les mêmes responsables dominent le pouvoir, le politique et l'économie autorisent la répétition des mêmes tragédies et atrocités que par le passé. Les derniers rapports qui révèlent les viols de certains détenus dans les prisons du pays, alors que le paysage politique terne se recompose et se perpétue dans le cadre d'une nouvelle constitution dont l'esprit, la forme et l'architecture sont similaires à celles des constitutions antérieures non démocratiques, alors que le paysage électoral ignore complètement la démocratie et l'honnêteté. En effet, en l'absence d'un organe indépendant pour superviser les élections et un autre organe indépendant qui examine la création de partis (sachant que le principe doit être la permission et non pas l'autorisation administrative).
De nos jours, la revendication des manifestants sincères et honnêtes est de plus en plus légitime et nécessaire, pour exiger le droit à manifester et pour achever de briser la barrière psychologique de la peur qui s'est ébranlée depuis le printemps des révolutions arabe et depuis le 20 février.
Les militants ne devraient pas omettre que de nombreux détenus sont encore dans les prisons et les geôles, de même qu'ils devraient prendre au sérieux leurs déclarations à propos des crimes de torture, de viols et de vengeance dont ils sont été victime. Leur agenda ne devrait pas ignorer que la récente inflation des organes officiels dédiés aux droits humains n'a d'égal que le degré d'atrocité des cas de tortures et viols qui sont de plus en plus révélés au grand jour. Etrange paradoxe dans le pays des paradoxes…
Traduction de l'Arabe : Ahmed Benseddik


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