Nouakchott : le Maroc participe au forum international sur les programmes nationaux des filets sociaux et leur financement    Fête de l'Indépendance: le Roi félicité par le Serviteur des Lieux saints de l'Islam    Le Maroc consacre plus de 126 millions de dirhams à l'encadrement religieux et spirituel de sa diaspora en 2024    Maroc : amélioration notable du taux de remplissage des barrages au Maroc en 2024    Trafic de drogue et de substances psychotropes : une arrestation à Meknès    Loi de Finances votée. Les absents faisaient quoi?    PLF 2025 : place au second round    Cours des devises du mardi 19 novembre 2024    Le Maroc, nouveau hub des ambitions chinoises en mobilité verte    Le Congo revalorise le SMIG    Casablanca, capitale de la finance africaine    Nigeria. Un nouveau souffle pour l'agriculture    G20 : Biden promet 4 milliards de dollars aux pays pauvres    Le Soudan du Sud menacé d'insécurité alimentaire aiguë en 2025    Burkina Faso. Les attaques terroristes privent la population d'accès aux soins    Les Gabonais disent oui à la nouvelle Constitution    Poutine signe le décret élargissant les possibilités de recours à l'arme nucléaire    Inondations en Espagne: Le directeur de l'hôpital de Valence loue le soutien logistique apporté par le Maroc    CAF Awards 2024 : Achraf Hakimi dans la liste des cinq finalistes pour le titre de Joueur Africain de l'Année    Eliminatoires CAN-2025 (6ème journée/Gr.B): la patience et la persévérance ont donné leurs fruits    Elim CAN 2025 : Brahim Diaz, grand gagnant de ce rassemblement    Qualifs. CAN Maroc 25: Les Lions dévorent les Crocodiles !    Les perturbations causées par la pandémie de Covid-19 ont amplifié les effets de la corruption    Le rôle de la Marche Verte dans l'unité et la mobilisation du peuple marocain mis en avant à Montréal    Averses orageuses localement fortes avec rafales de vent lundi et mardi dans plusieurs provinces    La famille de la Sûreté Nationale célèbre l'excellence académique, sportive et artistique de ses enfants    Les prévisions du mardi 19 novembre    Oncorad Group renforce son expertise avec l'arrivée du Dr Youness Ahallal    Rabat. Abdellatif Hammouchi valorise l'excellence académique, artistique et sportive des membres de la famille policière    Planet Africa, l'exposition itinérante entame sa tournée à Rabat    FIFM 2024 : Conversation avec Monica Bellucci autour de son dernier film    «Les plus belles baies du monde» jettent l'ancre à Dakhla    Compétence en anglais : le Maroc conserve sa 76e place    Le Maroc ouvre ses portes à la viande rouge espagnole grâce à un nouvel accord commercial    CV, c'est vous ! EP – 76. Nadia Dubois, une passion inouïe pour le Networking    «Colorful Morocco» : La richesse chromatique des villes marocaines exposée en Chine    Anniversaire de SAR la Princesse Lalla Hasnaa : Une occasion pour célébrer l'engagement de Son Altesse Royale en faveur du développement durable    Fête de l'Indépendance : Google se met aux couleurs du Maroc    Averses orageuses localement fortes avec rafales de vent lundi et mardi dans plusieurs provinces    Trump nomme Brendan Carr président de la Commission de régulation des télécoms    CAF Awards : Eliesse Ben Seghir toujours en lice pour le prix de meilleur jeune joueur de la saison    UNAF U20/U17 : Les Lionceaux de l'Atlas sur la voie du succès    Amsterdam : Halsema dénonce la récupération politique et la discrimination des musulmans marocains    Quincy Jones récompensé par un Oscar posthume    L'Humeur : Le SMAPP veut construire l'avenir    MAGAZINE : Abdellatif Chagra ou la distinction faite homme    Fondation Al Mada. Un projet pionnier pour démocratiser l'accès des jeunes à l'art    Le stade d'Al Hoceima, officiellement ouvert ce lundi    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



TENTER DE RENDRE OPAQUE ET D'USER LA CONTESTATION
Publié dans Lakome le 07 - 07 - 2011


UNE TENTATIVE DES DETENTEURS DU POUVOIR AU MAROC
On savait à l'avance que le résultat du vote référendaire serait un oui « démocratiquement » réalisé.
Cette pratique dont nous avons été abreuvés depuis le début du règne de l'absolutisme au Maroc avait déjà été bien explicité par le journal « Maroc-Hebdo » en décembre 1997, journal aux mains du sinistre Driss Basri :
« Notre processus démocratique n'a strictement aucune vocation à remplacer la légitimité de nos institutions par une légitimité sortie des urnes. Nos valeurs monarchiques sacrées sont une chose et la méthodologie démocratique en est une autre. La seconde ne peut se substituer à la première. L'une est de nature statistique, l'autre est de nature historique et multiséculaire. Il n'y a aucun interstice dans lequel une quelconque surenchère politicienne peut se faufiler »... (N°299 - décembre 1997 - page 9).
C'était en 1997…Mais aujourd'hui…
Ne pas tenir compte de 4 partis de gauche et d'un syndicat qui a pignon sur rue, ni de coordinations de Mouvement du 20 février qui ont appelé au boycott, c'est une volonté de dépasser les fraudes que le Maroc a connues pendant les « années de plomb ». Car, à cette période, même si le boycott a toujours été préconisé par tel ou tel parti, même si cet appel avait été soutenu par la population, l'appel au boycott ne rassemblait pas toutes ces structures et, surtout, on n'était pas face à ce mouvement de contestation dans plus de 80 villes et villages et qui perdure depuis le 20 février 2011.
Mais, sourd à tout cela, l'oligarchie gouvernante campe sur ses pratiques ancestrales en tentant de réaménager un système anti démocratique tout en gardant l'essentiel pour montrer à l'opinion internationale que le système de gouvernance au Maroc change pour se placer dans la lignée des autres démocraties.
Peu lui importe le peuple, peu lui importe que toutes ses composantes s'interrogent, peu lui importe de répondre à des revendications légitimes, non, il faut permettre aux investisseurs étrangers de spolier notre patrimoine et permettre à cette oligarchie un enrichissement frauduleux et éhonté et ce, en s'attachant à la bonne grâce de ceux qui, hier, contestaient cette même oligarchie…
Il faut rendre opaque cette contestation en la mettant au rang de perturbateurs instrumentalisés par des islamistes, cette contestation qui depuis le 20 février et dans la lignée des peuples arabes et de la Méditerranée s'indigne justement du sort qui est fait au peuple.
Qu'il y ait des morts… On ne le conteste pas mais l'impunité devient un droit pour les responsables de crime…Et, cela depuis la nuit des temps car les responsable des crimes, des disparitions forcées, des tortures n'ont jamais été poursuivis et sont au sommet de l'Etat en toute impunité.
Malgré cela, au moment où ce Mouvement du 20 février rassemble une majorité de jeunes et de personnes qui n'ont plus rien à perdre, face à la maturité de leurs manifestations pacifiques, on pouvait penser que nous assisterions, certes, à une fraude électorale dans ce vote référendaire, mais à une fraude moins visible dans les statistiques de la participation et celle du « oui ».
Non, il fallait les ignorer et les laisser faire pour les avoir à l'usure. Le 17 juin 2011, le roi Mohamed VI n'a-t-il pas insisté sur le fait que son discours du 9 mars 2011 aurait « recueilli l'adhésion unanime de la Nation » alors que les manifestations s'amplifiaient ?… L'essentiel n'est pas de répondre à un peuple, l'essentiel est de gagner à ce jeu où l'humain n'existe pas. L'essentiel est de gagner la partie quelle que soit la manière.
Les revendications populaires, les souffrances des sans emploi, des sans abris, des diplômés chômeurs…seront visibles l'espace d'un baise mains et d'un spectacle du prince des pauvres…
Quant à la démocratie, « elle est ravalée au rang des statistiques du ministère de l'intérieur, par ailleurs modulables et malléables à volonté. C'est une simple « méthodologie » destinée à mieux gérer le pouvoir absolu. (…) Il s'agit de pérenniser ce destin à jamais par une « continuité » dont le garant exclusif est le Souverain…» Abdelghani Bousta- Janvier 1998 in http://www.maroc-realites.com/web/maroc-realites-fr
Les temps ont changé, nous dira t- on. On pouvait dire cela il y a près de 15 ans, mais aujourd'hui…
Les temps ont changé ? Dites le donc aux sans abris et à ceux que nous rencontrons, jeunes de moins de 10 ans, que nous rencontrons vendant des chewing-gums ou des boîtes de Kleenex.., dites le donc à la famille de Fadwa Elaroui qui , poussée par le désespoir de ne pas pouvoir acheter des médicaments pour son enfant, s'est immolée à Souk sabet… dites-le donc à ces parents qui ont donné tout leur bien pour instruire leurs enfants qui aujourd'hui sont au chômage ou ont un emploi précaire et qui, manifestant pour plus de justice et d'égalité, se font tabasser à mort par les forces de l'ordre comme Kamal Ammari à Safi. Dites-le donc….
En réalité, peu importe à ce système l'humain, il est mis au rang du jeu de quilles.
Mais, ce qui a changé, effectivement, c'est ce réveil régional des peuples qui, même si leurs revendications n'aboutissent pas, ont marqué et marquent toujours l'histoire de nos destinées meilleures pour la véritable démocratie et l'Etat de droit.
Vous voulez les avoir à l'usure mais vous ne pourrez pas renier ces mouvements, ces voix pour la liberté, et, comme le chante Jean Ferrat:
«(…) Ne tirez pas sur le pianiste
Qui joue d'un seul doigt de la main
Vous avez déchiffré trop vite
"La musique de l'être humain"

Et dans ce monde à la dérive
Son chant demeure et dit tout haut
Qu'il y a d'autres choix pour vivre
Que dans la jungle ou dans le zoo(…) »
Le Mouvement du 20 février, malgré cette volonté du pouvoir de le faire taire par l'usure et en tentant de le rendre opaque, résiste encore pour faire prendre conscience de la nécessité de revendiquer une véritable citoyenneté où ne sera pas bafouée la dignité de chacun.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.