Selon Oxford Analytica, "les perspectives d'amélioration des relations entre le Maroc et l'Algérie restent sombres, Rabat modernise son armée à un rythme plus soutenu notamment en matière de guerre électronique"    Le Maroc face à une vague de cyberattaques    Perturbations du trafic maritime entre Algésiras, Tarifa et Tanger en raison du mauvais temps    Maroc - MERCOSUR : La lente conquête d'un marché complémentaire [INTEGRAL]    Le constructeur russe Kamaz veut enfin concrétiser son arrivée au Maroc    Epson brise les barrières : Les femmes dans le leadership technologique et le chemin à parcourir    Agriculture : un ciel enfin clément ravive les espoirs des agriculteurs    Moncef Belkhayat: « Dislog Group franchit un nouveau cap avec Venezia Ice »    Niger: la capitale Niamey confrontée à une pénurie inédite d'essence    Une délégation italienne à Washington pour discuter des tarifs douaniers    Etats-Unis : La haine contre les musulmans et les arabes à son plus haut niveau depuis 1996    CAF : Le Président en réunion avec les Unions régionales et le Comex avant l'AGE de mercredi    Prévisions Météo. De nouvelles pluies arrivent cette semaine accompagnées d'une baisse des températures    Températures prévues pour le mercredi 12 mars 2025    Tanger : Arrestation pour vol sous la menace dans une agence de transfert d'argent    Célébration de la journée mondiale du théâtre: un programme national couvrant les différentes régions du Royaume    El Jadida : Quand Kabour illumine la nuit des jeunes filles rurales à Ouled Hamdane !    «Basmat al-Tourath» : Le Maroc en animation, une histoire qui bouge !    Brahim Diaz, ambassadeur de "Orange Koora Talents"    L'UA et l'UE s'accordent pour le renforcement des capacités en Afrique    Darmanin « remercie énormément les services marocains » pour leur contribution à « la sécurité de la France » [Vidéo]    La Mauritanie instaure une Journée nationale de la diversité culturelle    Canada: L'Ontario impose une surtaxe sur les exportations d'électricité vers les Etats-Unis    Iftar en présence de la Ministre des Affaires Etrangères de la Suède à la Résidence du Maroc à Stockholm    LDC/8es de finale retour: Liverpool - PSG et Barça - Benfica, le affiches de ce mardi    Pour ne pas irriter le Maroc, l'Espagne ne fêtera pas le débarquement d'Al Hoceima en 1925    Carburants : le repli des cours mondiaux du pétrole, peu ressenti au Maroc    Brahim Diaz and Orange Morocco launch «Orange Koora Talents» to inspire youth    Regreso de las lluvias en todo Marruecos tras un invierno con déficit    Opération « Iftar Ramadan 1446-2025 » : la Garde Royale organise la distribution de 5.000 repas du Ftour quotidiennement    Tanger : L'activiste Redouane Kastit condamné à la prison    Botola D1/ 24: Le Raja s'offre le CODM à Meknès !    SIPRI : Baisse notable des importations d'armes au Maroc (-26%) et en Algérie (-73%)    Recent rains boost water levels in Morocco's dams    Le temps qu'il fera ce mardi 11 mars 2025    Le député PI Mohamed El Hafid condamné à deux ans de prison pour détournement de fonds publics    La Commune de Casablanca refuse la cession du Complexe Mohammed V et réaffirme sa propriété    Eliminatoires Mondial-2026: Conférence de presse du sélectionneur national Walid Regragui, vendredi à Salé    Amérique latine : Des habitudes culinaires nord-africaines et arabes héritées d'Al-Andalus    Production télévisuelle marocaine : une arène où la concurrence cède le pas aux arrangements    Lancement de « Orange Koora Talents », un programme parrainé par Brahim Diaz    Maroc-France : accompagnement de neuf start-up marocaines du jeu vidéo    Les Marocains appelés à privilégier les intérêts de leur pays face aux campagnes malveillantes    39ème édition du grand prix Hassan II : l'atp 250 de Marrakech de retour du 31 mars au 6 avril    Dubaï : Les designers Hicham Lahlou et Cheick Diallo signent une œuvre d'exception    Défense : Le Maroc et la France organisent un exercice pour l'élite des parachutiste    Diplomatie : Trump nomme Duke Buchan III ambassadeur au Maroc    Casablanca : Les « Nocturnes du Patrimoine » de retour du 13 au 15 mars    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Pour une nouvelle constitution
Publié dans Lakome le 28 - 03 - 2011

Une expression fait en ce moment florès, particulièrement dans la presse de langue arabe. On y parle de la « deuxième monarchie ». L'expression est séduisante a priori et se réfère aux modèle français qui a connu une deuxième, troisième, etc.… république. L'actuelle République, cinquième du nom, a été fondée par le Général De Gaule en 1962.
Sans exception, toutes ces républiques ont écarté les vielles constitutions en vigueur et ont rédigé de nouvelles pour marquer la vraie rupture avec le passé et ouvrir une nouvelle ère de changement. Jamais, elles ne se sont limitées au simple dépoussiérage de l'ancienne constitution en vigueur pour faire évoluer or changer le cadre politique du pays.
Il en est de même en Espagne avec la monarchie de Juan Carlos. En 1975, elle a écarté les Lois Fondamentales de la dictature franquiste et a élaboré une nouvelle constitution consensuelle pour exprimer sa volonté de tourner la page du passé et faire avancer résolument le pays vers l'avenir.
Chez nous, pour couper aussi avec un passé politique peu glorieux, ne devait-on pas procéder de la même façon. Elaborer une nouvelle constitution fondée sur une réelle vision démocratique et les aspirations du peuple, au lieu de se limiter à «dépoussiérer» l'actuelle constitution marquée par le sceau et le label de l'état d'exception imposée par Hassan II.
Interrogeons cette actuelle constitution pour en avoir le cœur net et pour se faire une idée sur son aptitude à répondre ou non à la demande démocratique exprimée aujourd'hui.
Le Maroc actuel est régi par une Constitution dépassée. La preuve, il y a unanimité pour la modifier d'une façon ou d'une autre. Elle a servi une période où le pouvoir ne cachait pas son ambition de régner sans partage sur le pays. Elle lui a servi d'habillage juridique pour continuer l'état d'exception (1965) et rendre présentable son pouvoir absolu. Elle date du 10 mars 1972. Cela lui donne aujourd'hui une allure paléontologique et donc poussiéreuse. Les retouches intervenues les 7 et 9 octobre 1992 et 1996 n'ont pas changé sa véritable nature. Le Maroc vit donc avec une Loi fondamentale d'un autre âge. Aujourd'hui, aucune sacralité n'interdit de la remplacer.
On se rappelle dans quelles conditions elle a été votée. Le score à 99% était très en vogue à l'époque. C'est dire qu'elle est sujette à caution dans le fonds et dans la forme. Et pour cela même, le champ constitutionnel national a besoin de règles nouvelles pour consacrer le partage démocratique des pouvoirs.
Seul cet ancrage à la démocratie lui permettra de mieux affronter les graves reculades qui pénalisent le pays : insuffisance de la gouvernance, aggravation des indices de développement humain, corruption, niveau des seuils de pauvreté qui font froid dans le dos, dérapages judiciaires et sécuritaires.
Car d'évidence un Etat démocratique ne peut reposer que sur une Loi fondamentale démocratique. C'est elle, au fond et en la forme, qui légitime le système politique qui en est issu. C'est une première exigence.
La seconde est le principe de séparation des pouvoirs. Indépendamment du respect dû à toute personne, un chef de l'exécutif nommé et remercié parce qu'il ne possède aucune légitimité propre est un interlocuteur subalterne. Il affaiblit l'ensemble de l'exécutif avec lui. Dans les démocraties, le chef de l'exécutif est investi par les électeurs ou par le parlement qui le soutient et le légitime comme chef de sa majorité.
Le législatif de son côté est l'expression d'une véritable volonté populaire. Seules les élections propres et libres lui assure sa légitimité et sa crédibilité pour accompagner l'exécutif, le contrôler et pour légiférer. Le judiciaire enfin, même s'il n'est pas toujours à l'abri de quelques marges d'erreurs, n'est indépendant que lorsqu'il est totalement autonome par rapport aux autres pouvoirs.
La troisième exigence est que l'équilibre issu de cette construction fonde l'Etat de droit. De cet équilibre découlent le rôle et les droits de l'opposition, l'élargissement du champ des libertés, de la liberté d'entreprendre, de la liberté d'opinion, d'expression et des médias.
L'actuelle Constitution a été rédigée aux antipodes de cet équilibre. Son dépoussiérage ou toilettage ne lui permet absolument pas de l'établir. Une telle opération de dépoussiérage ne peut aboutir qu'à une Constitution archaïque revisitée. Ce n'est pas ce que veut le pays. Le Maroc aujourd'hui réclame la démocratie, la citoyenneté, la dignité et une nouvelle Constitution. Pour rompre avec le passé.
Photo: Mohamed Larbi Ben Othmane est professeur chercheur à la faculté de Rabat.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.