Interpellé mardi matin, le directeur de Lakome arabophone reste en garde à vue au moins 96 heures de plus, a annoncé ce samedi une avocate de sa défense. Ali Anouzla reste enfermé. Le procureur a décidé ce samedi de prolonger de quatre jours supplémentaires sa garde à vue entamée mardi après son interpellation à Rabat, a annoncé ce samedi à Lakome maitre Naïma Guellaf. La loi anti-terroriste de 2003 permet aux enquêteurs de maintenir tout suspect en garde à vue pendant 96 heures renouvelables deux fois (12 jours au total) avant de décider si des charges sont retenues contre lui ou non. L'actuelle détention d'Ali Anouzla est toutefois considérée comme arbitraire et injustifiée par ses avocats. Les principales associations marocaines de défense des droits de l'homme et plus de 50 ONG et associations professionnelles internationales demandent la libération immédiate du journaliste. «La restriction du droit à la liberté d'expression pour des raisons de sécurité nationale, y compris sous la législation anti-terroriste, doit rencontrer certaines conditions», expliquent ces derniers. Or, dans le cas d'Ali Anouzla, les organisations marocaines et internationales estiment que la sécurité nationale est utilisée «comme prétexte pour imposer des limitations vagues ou arbitraires» à la liberté d'expression. Après les sit-ins organisés cette semaine à Casablanca et à Rabat, d'autres rassemblements ont eu lieu ce samedi à l'appel de plusieurs organisations marocaines à Bruxelles et à Paris où près d'une centaine de personnes ont manifesté pour demander la libération immédiate du journaliste.