Les deux ONG internationales condamnent l'arrestation et la garde à vue d'Ali Anouzla. «Nous craignons qu'Ali Anouzla soit en train d'être puni pour l'indépendance éditoriale de Lakome», explique Amnesty International. Au lendemain de l'arrestation d'Ali Anouzla, et alors que la société civile marocaine se mobilise en faveur du journaliste, c'est au tour des ONG internationales de se pencher sur l'affaire et de réclamer la libération «immédiate» d'Ali Anouzla. «Nous craignons qu'Ali Anouzla soit en train d'être puni pour l'indépendance éditoriale de Lakome et sa critique des politiques gouvernementales, ce qui apparaît comme un recul préoccupant de la liberté d'expression au Maroc», explique ainsi Amnesty International dans un communiqué. «C'est un prisonnier de conscience et il devrait être relâché immédiatement et sans conditions», estime Philip Luther, Directeur du programme MENA à Amnesty International. «La perspective de voir Ali Anouzla faire face à un procès inéquitable sur des charges de terrorisme, est extrêmement préoccupant et devrait avoir un effet paralysant sur la libre expression au Maroc». Reporters Sans Frontières (RSF) appelle également à la libération d'Ali Anouzla dans un communiqué publié ce mercredi. "Nous exigeons la libération immédiate de Ali Anouzla qui a publié cette vidéo dans un but purement informatif. Il est inadmissible qu'un journaliste soit poursuivi pour son travail d'information et que les ordinateurs de la rédaction de Lakome aient été saisis", a déclaré RSF. "En cas de poursuites engagées à son encontre, nous serons attentifs à ce que l'investigation respecte scrupuleusement les principes d'une enquête indépendante dans une affaire où la liberté d'expression est clairement mise en cause", a ajouté l'organisation. RSF rappelle qu'Ali Anouzla «est connu pour ses articles critiquant la politique du gouvernement marocain et réclamant une plus grande liberté de la presse. Le journal Lakome avait notamment été le premier à révéler l'affaire dite "Danielgate" du pédophile espagnol, Daniel Galván, gracié par erreur par le roi du Maroc».