Hamadi Hajib, 60 ans, ancien détenu politique durant les années de plomb, entame aujourd'hui une grève de la faim de trois jours, en solidarité avec son fils, Mohammed Hajib, également gréviste qui demande d'être libéré sur la base d'une décision du Groupe de Travail sur la détention arbitraire de l'ONU, datant du 31/08/2012 demandant aux autorités marocaines de « de procéder à sa libération immédiate et de lui assurer une réparation adéquate ». Le Groupe de travail Onusien avait relevé que « le Gouvernement du Maroc dans sa réponse se limite à contester l'existence d'aveux obtenus sous la torture, sans démontrer qu'une enquête indépendante et transparente a eu lieu sur ces allégations. Par ailleurs aucun élément matériel de preuve n'a été présenté au cours du procès et les aveux ont été obtenus sans la présence d'un avocat. Ainsi le Groupe de travail conclut aux violations de l'article 5 de la Déclaration universelle des droits de l'homme et l'article 7 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques en lien direct avec les article 9, 10 et 11 de la Déclaration et 9 et 14 du Pacte et estime que les violations du droit à un procès juste et équitable dont a fait l'objet M. Hajib sont d'une gravité suffisante à rendre sa détention arbitraire». Dans un communiqué, dont Lakome détient une copie, Hajib père, ancien détenu politique d' « Ila al amame » déclare que « la détention de mon fils me rappelle le cauchemar des années de plomb, durant lesquelles, j'ai moi-même été torturé et incarcéré. C'est pourquoi j'appelle les sages de l'Etat marocain à procéder à la libération de mon fils, car il est inadmissible que la détention pour des motifs politiques continuent de sévir au sein de notre famille ». Mohammed Hajib avait participé activement en 2011 au mouvement de protestation mené par des détenus de la prison de Salé contre l'iniquité de leurs procès. Ces prisonniers critiquaient également les violations commises par les services de sécurité marocains dans le cadre de la lutte antiterroriste, notamment les actes de torture infligés à des détenus dans le centre de détention non reconnu à Témara. Celui-ci, situé dans une zone boisée à environ 15 kilomètres de Rabat, est dirigé par la Direction de la surveillance du territoire (DST).