Le président de la CCI de Khémisset, Mohamed Idrissi Khamiss, revient sur la cérémonie d'allégeance à laquelle il a participé et dont il estime qu'il est temps de revoir le cérémonial. Lakome a recueilli le témoignage de Mohamed Idrissi Khamiss, président de la CCI de Khémisset (étiqueté RNI), qui a participé samedi à la cérémonie d'allégeance à Rabat. "Comme tous les invités à la cérémonie d'allégeance au roi, j'ai été convié à un déjeuner offert par le palais royal. Ce fut pour moi l'occasion de retrouver des amis et des connaissances, et de sonder leurs opinions sur plusieurs sujets. C'est ainsi que j'ai évoqué la question de l'allégeance et de son cérémonial. Ma conviction est la suivante : Si je ne remets pas en cause ma loyauté vis-à-vis du roi, puisque la monarchie me semble le modèle politique le plus adéquat pour le Maroc, il me semble néanmoins qu'il est temps de revoir le cérémonial de cette allégeance pour être dans l'air du temps. Les convives n'ont pas réagi à mes propos, préférant se concentrer sur les boissons et les gâteaux préparés par le meilleur traiteur du Maroc, en attendant les plats de résistance, méchouis et poulets. J'ai ensuite évoqué le coût de la cérémonie et du banquet, estimé par certains à 20 millions de dirhams. Est-il judicieux de dépenser cette somme alors que le pays traverse une crise financière? Il nous était possible d'aller directement à trois heures de l'après-midi vers le lieu de la cérémonie sans avoir besoin de ce déjeuner. Une bouteille d'eau aurait fait l'affaire. La plupart des participants ont été invités parce qu'ils sont élus par les citoyens. Mais est ce que nous représentons vraiment les citoyens ? Franchement, je ne le pense pas, vue la façon dont est mené le processus électoral. La loyauté envers le roi était à l'origine spontanée et sincère, alors qu'aujourd'hui, ceux qui expriment cette loyauté et cette allégeance sont convoqués nominativement pour venir assister à la cérémonie. Lorsque je suis sur l'esplanade de l'allégeance, je ressens une joie dans l'attente de voir le roi. Quand ce dernier s'approche de mon groupe, qui représente la région de Rabat, Salé, Zemmour et Zaer, je lui rends hommage respectueusement en m'inclinant, mais ce qui gâche mon bonheur et le transforme en colère, c'est quand l'un des serviteurs du palais s'adresse à moi à voix haute et sur un ton méchant : "Incline-toi ! Incline-toi ! Incline-toi !" Mohamed Khamiss Idrissi Président de la Chambre de Commerce, d'Industrie et des Services de Khemisset