La commémoration de l'anniversaire de la bataille d'Anoual, s'est transformée en affrontement entre des militants rifains et les forces de l'ordre. Le 21 Juillet de chaque année, est célébrée la bataille qui a eu lieu en 1921 et au cours de laquelle les partisans de AbdelKrim El Khattabi ont vaincu l'armée espagnole. Des militants ont hissé le drapeau de la République du Rif pour protester contre ce qu'ils considèrent une « cérémonie de falsification de l'histoire » qui « tente d'oblitérer la mémoire collective des habitants du rif." Laissez-les en paix.... "Laissez-les en paix car s'ils parlent, ils vous demanderont de partir". Tel était le slogan qui a été transcrit sur la principale banderole portée par des activistes rifains affluant vers la commune d'Anoual (qui porte le nom d'Itlilit sur les documents officiels) pour protester contre ce qu'il considèrent « une cérémonie de falsification de l'histoire et de la mémoire collective des habitants du Rif » organisée par le Haut Commissariat des Anciens Résistants et Membres de l'Armée de Libération. Pendant plus d'une heure et demi, les manifestants affluant de différentes région du Rif (Nador, Ferkhana, Ben Tayeb, Midar, Anoual, Tamsamane, Imzouren Boukidan Ait Bouaiyach, Al Hoceima ...) ont exprimé haut et fort de slogans condamnant la marginalisation de la région et des anciens combattants en brandissant les drapeaux amazigh et de la République du Rif. Ils ont également exprimé leur contestation à l'égard de l'Etat marocain, qui selon eux, marginalise la langue amazigh et l'héritage légué par Abdelkrim El Khattabi, d'autant que les banderoles de la cérémonie officielle était écrite en arabe uniquement . Les différentes organisations présentes à la manifestation ont condamné l'absence du portrait de Abdelkrim El Khattabi dans la salle où s'est tenue de la cérémonie organisée par les autorités. Elles ont également protesté contre le refus de l'administration d'enregistrer tout document mentionnant le terme "Anoual", ce qui constitue, selonr eux, « une oblitération de la culture et de la mémoire rifaines ». De la manifestation pacifique à la confrontation Les forces de l'ordre, présentes en grand nombre autour du lieu ont tenté à plusieurs reprises de disperser la manifestation en interrompant les speechs et les slogans. Lorsqu'elles n'y sont pas parvenues, une altercation s'est déclenchée entre les manifestants et deux membres de l '«Association des enfants d'Anoual » (pro-cérémonie offcicielle). Suite à cela, les forces de l'ordre sont intervenues et des confrontations ont eu lieu. Certains manifestants ont du fuir la répression des forces anti-émeutes en trouvant refuge dans les collines jouxtant la commune d'Itilit. L'intervention musclée des forces de sécurité s'est soldée par des arrestations et de graves blessures dans les rangs des manifestants. L'un des membres de la section locale des diplômés chômeurs de Bni Bouaayach a été gravement blessé à la tête. Des témoins locaux affirment avoir vu des éléments des forces de l'ordre user de jets de pierre contre les manifestants fuyant vers les collines avoisinantes ce qui a déclenché une riposte et une réaction de la part des personnes prises pour cible. De plus, les autorités ont dressé deux procès verbaux contre deux activistes pour «rassemblements non autorisés».