Une indexation des prix sera mise en place d'ici deux semaines pour les produits pétroliers et le sucre, selon le ministre Najib Boulif. Le gaz butane n'est pas concerné pour le moment. Le gouvernement parie sur l'évolution favorable des cours mondiaux, en attendant le déblocage politique sur la réforme structurelle de la Caisse de compensation. Le ministre des Affaires générales, Mohamed Najib Boulif, a annoncé jeudi à l'agence Reuters qu'une indexation des prix sera mise en place d'ici deux semaines pour les produits pétroliers et le sucre. Cela signifie que ces produits restent subventionnés mais que l'évolution des cours mondiaux, à la hausse comme à la baisse, sera désormais répercutée sur les consommateurs. Boulif a précisé qu'un plafond maximal sera toutefois maintenu en cas d'explosion des cours mais il n'en n'a pas dévoilé le montant. Le gaz butane n'est pas concerné pour le moment. Le gouvernement semble vouloir profiter de l'actuelle détente sur les cours mondiaux : le prix du baril de Brent se maintient depuis avril en-dessous des 105 $ (prix de référence retenu dans la loi de Finance 2013) et les cours du sucre (London Sugar), qui avaient explosé à partir de 2008 (plus de 770 $ la tonne), sont en baisse continue depuis 2011 (472 $ la tonne aujourd'hui). La baisse relative de la consommation nationale, liée à la crise actuelle, est également un facteur à prendre en compte. La facture énergétique a ainsi baissé de 7.3 milliards de DH sur les cinq premiers mois de 2012, rapporte l'Economiste de jeudi. Le 19 juin dernier, à l'issue du conseil d'administration de la Caisse de compensation, le ministère aux Affaires générales avait annoncé que "les prévisions laissent apparaître, pour l'année 2013, une tendance à la baisse des dépenses de compensation par rapport à celles enregistrées en 2012". Evolution du cours du sucre depuis 2008 : En 2012, le montant total de la compensation s'était élevé à 53.3 milliards de DH. L'objectif de ces nouvelles mesures selon Boulif est de ne pas dépasser le montant de compensation fixé dans la loi de Finances 2013 (42 milliards de DH). Elles interviennent alors qu'une équipe du FMI vient de terminer une mission d'évaluation des comptes publics et pousse aux réformes structurelles (compensation et retraite) après avoir attribué une ligne de précaution de 6,2 milliards de dollars à l'Etat marocain en août 2012. Les aides directes toujours d'actualité selon Boulif Mohamed Najib Boulif a affirmé à Reuters que ces mesures ont été validées par la coalition gouvernementale. L'Istiqlal s'est opposé ces derniers mois à la réforme de la compensation proposée par le PJD, qui prévoyait l'attribution d'aides directes aux ménages les plus pauvres en parallèle à la suppression des subventions. «Nous espérons trouver un compromis d'ici la fin de l'année pour l'inclure dans le budget 2014», a expliqué Najib Boulif. «La réforme globale du gouvernement est prête techniquement, elle inclut des aides directes pour les plus pauvres et certaines mesures pour soutenir les classes moyennes». Actualisation Dans un communiqué publié vendredi après-midi sur son site internet, le ministère des Affaires générales dément avoir donné une date à Reuters concernant la mise en place de l'indexation des prix. Najib Boulif semble donc faire marche arrière sur le calendrier, alors que le journaliste de Reuters maintient ces propos, enregistrement à l'appui.