Ouvertement attaquée en début de semaine au parlement par des députés du PJD, 2M a répondu aujourd'hui par communiqué. La chaîne dénonce «une rhétorique incitant à la haine». La tension ne cesse de monter entre 2M et le PJD, depuis l'émission « Moubachara Maakoum » diffusée sur la chaine nationale le 17 avril dernier. Le ministre de l'Economie et des Finances était notamment appelé à débattre du « gel de 15MM de DH » dans le budget d'investissement, avec un député du PJD et deux députés de l'opposition. Une émission visiblement très peu appréciée du côté du PJD. 2M rappelle ainsi dans son communiqué qu'au lendemain de la diffusion de l'émission, le ministre de la Communication issu du PJD, avait accusé la chaîne de «porter atteinte à la sécurité économique de l'Etat». Le débat s'invite au Parlement Les représentants du PJD ont remis une couche en début de semaine lors de la session de questions orales. Le député El Haykar aurait notamment accusé la chaîne d'être «un outil de déstabilisation du pays», entre autres. Selon lui, «la chaîne occulte les activités des partis importants et parasite le travail du gouvernement». Des propos décrits dans le communiqué de 2M comme une «véritable attaque en règle visant la chaîne». Rappelant le «professionnalisme» et la «neutralité» de ses journalistes, 2M a dénoncé «des accusations graves et infondées, des insultes envers les journalistes de la chaîne, une atteinte à la liberté de s'exprimer et de débattre et une rhétorique incitant à la haine». Temps de parole Notamment attaqué par le PJD pour son supposé manque de pluralisme, 2M a rappelé les récentes statistiques publiées par la Haute autorité de la Communication audiovisuelle (HACA) sur le temps de parole des personnalités publiques sur les chaines publiques. Les activités et discours royaux, qui font systématiquement l'ouverture des JT, ne sont pas comptabilisés. Il ressort des chiffres de la HACA, qu'avec un taux de 56,29%, le gouvernement (conduit par le PJD) est le premier intervenant sur les chaines publiques. 2M rappelle au passage, que « la couverture des activités du gouvernement et de la majorité dans les journaux télévisés représente plus de 80% du temps d'antenne total alloué aux partis politiques ». L'année dernière, c'est l'élaboration du cahier des charges de la chaîne qui avait provoqué des clashs avec le ministre (PJD) de tutelle Mustafa El Khalfi. Les tensions entre le PJD et la direction de 2M remontent à loin. Avant que le parti islamiste n'accède au gouvernement, suite aux événements du printemps arabe et aux élections législatives de 2011, ses dirigeants fustigeaient l'attitude de 2M à leur égard, comme dans cette interview d'Abdelilah Benkirane accordée en 2005 à la Gazette du Maroc suite à un épisode de l'émission... «Moubachara Maakoum».