Profitant de l'absence du Maroc, le Polisario fait entendre sa voix au sein de l'Union Africaine. Une nouvelle preuve en a été donnée lors de la 2e session ordinaire de la 3e législature du Parlement panafricain, dont les travaux s'achèvent demain. La question du Sahara revient souvent lors des débats au sein de l'Union Africaine, dont le Maroc a choisi de se retirer en 1984. Une situation dont profitent pleinement les séparatistes du Polisario pour faire entendre leurs arguments. Ceci s'est encore vérifié lors de la 2e session ordinaire du Parlement panafricain (PAP) qui s'est ouverte le 5 mai dernier au siège de l'institution, à Midrand en Afrique du Sud, et s'achève demain 17 mai. Hier, devant les députés panafricains, Aminatou Haidar a livré un exposé pour dénoncer, vidéo à l'appui, des abus auxquels se livreraient les autorités marocaines dans les provinces du Sud. Sur cette base, elle a réclamé que les pays africains fassent pression sur le Maroc pour que cessent ces violations et que soient acceptées les revendications polisariennes sur l'autodétermination. Le plus étonnant est que les arguments de Haidar aient trouvé écho auprès de pays qu'on n'aurait pas soupçonnés. Des pays arabes notamment. D'après le quotidien égyptien Al Ahram, le député soudanais Mohammed Ali Mahdi aurait demandé un boycott du Maroc par les pays africains. L'autre surprise est venue de la Tunisie. Représentée par le député Bachir Chemmam, du parti Ennahda. Ce dernier aurait également réclamé de la part des pays africains qu'ils fassent pression pour que le Maroc se plie aux revendications du Polisario sur l'autodétermination. Une position qui surprend d'autant plus, qu'elle se démarque de l'orientation historique de ce parti sur la question du Sahara. L'absence du Maroc de l'UA continuera-t-il à lui coûter des soutiens ? Pour rappel, le Royaume s'était retiré de l'Union africaine à l'époque appelée Organisation de l'Unité Africaine (OUA), après que plusieurs pays aient reconnu la «RASD» et accepté son adhésion au concert des nations africaines. Le Polisario a depuis lors été le seul à faire entendre sa voix au sein de cette instance, le Maroc préférant développer ses relations bilatérales avec les autres pays du continent. Une situation qui ne risque pas de s'arranger, dans la mesure où les travaux de la 2e session ordinaire du Parlement panafricain ont vu l'élection de la députée de la « RASD » Soueilma Elkaid comme 2e vice-présidente du PAP...