L'article 475 du code pénal n'a pas fini de faire parler lui. Après les pétitions et les sit-ins, voici un documentaire entièrement consacré à l'affaire et aux droits de la femme, réalisé par de jeunes réalisateurs marocains indépendants. "Nous ne croyons pas à la censure ni aux lois qui réglementent la réalisation". C'est ainsi que se présentent ces jeunes qui n'ont visiblement pas froid aux yeux. Ils se donnent pour nom, Guerrilla Cinema. Un nom représentatif de leurs actions et réalisations qui, en dépit des embûches, ont pour principal but de présenter les versions et faits passés sous silence par les médias traditionnels. Le collectif avait déjà réalisé courant 2013 un film-documentaire largement partagé sur les réseaux sociaux et qui revenait sur le Mouvement du 20 Février, ses manifestations ainsi que les répressions qu'il a subi. My Makhzen And Me, titre du documentaire n'avait pas tardé à provoquer un gigantesque buzz sur la toile. Décidés à ne pas en rester là, les membres du collectif mené par le très jeune réalisateur Nadir Bouhmouch sont entrain de finaliser quelques prochaines sorties. Parmi elles, un film revenant sur la difficulté de tourner un film au Maroc, mais surtout un film-documentaire braquant à nouveau les projecteurs sur l'affaire Amina El Filali. Il aura pour titre : 475 : Quand le mariage devient châtiment. Si l'affaire du suicide d'Amina El Filali, cette jeune fille contrainte d'épouser son violeur, avait défrayé la chronique à l'époque durant quelques semaines, elle a cependant aussitôt été classée par le gouvernement mené par la formation islamiste. C'est d'ailleurs ce que le réalisateur de ce film ne veut pas. Il se fixe ainsi pour but de démêler le vrai du faux pour servir une version en totale contradiction avec celle que les médias avaient présentée. Pour le financement du projet, le groupe de jeunes n'a pas eu à viser bien loin. Un simple appel aux dons sur internet (crowdfunding) a suffi pour récolter quelques milliers de dollars de la part de 170 généreuses personnes. Si les parents de la jeune Amina et la société civile ont été plutôt accueillants et disponibles, il reste qu'une fois n'est pas coutume, les autorités ont tout fait pour faire échouer le tournage. " Le fait même de tourner un film au Maroc est généralement difficile. " confie Nadir Bouhmouch rappelant que lors d'un précédent tournage son matériel s'était trouvé être confisqué à l'aéroport de Fès. Guerrilla Cinema, en partenariat avec l'association CAPDEMA, organise une projection à Rabat le 21 février. Infos : https://www.facebook.com/events/138515986317902/ Pour plus d'informations concernant les autres dates, rendez-vous sur : https://www.facebook.com/475LeFilm