Contacté par Lakome, le gouvernement refuse jusqu'à présent de communiquer sur la construction d'un hôtel de luxe aux Caraïbes, financé à 100% par l'Etat marocain. Une semaine après la publication par Lakome d'un article relatant le financement par le gouvernement d'un complexe hôtelier de luxe aux Caraïbes, les autorités n'ont toujours pas apporté d'éclaircissements sur la nature exacte de ce projet. Le « Cabrits Hotel and Spa », situé sur l'île de Dominique, est en cours de construction. Il est financé intégralement par l'Agence marocaine de coopération internationale (AMCI), relevant du ministère des Affaires étrangères. Selon les autorités de Dominique, le coût du projet s'élève à 30 millions de dollars, soit près de 250 millions de DH. Ce projet a été conclu à Rabat en juillet 2010, au même moment où Dominique annonçait son retrait de la reconnaissance de la « RASD » sur la question de Sahara. L'AMCI avait affirmé à Lakome que ce projet rentrait « dans le cadre normal de la coopération du royaume avec d'autres pays d'Afrique et d'Amérique latine », sans toutefois donner plus de précisions, notamment sur le montant effectivement engagé par le gouvernement ainsi que sur une éventuelle participation de l'Etat marocain dans l'exploitation du futur complexe. Lakome s'est donc adressé au porte-parolat du gouvernement, qui a botté en touche en invitant « à contacter directement le ministère concerné ». Or, le ministère des Affaires étrangères ne semble pas non plus en mesure de répondre. Après de nombreux appels et plusieurs jours d'attente, une employée du ministère a fini par expliquer à Lakome qu'elle « n'a pas trouvé d'interlocuteur capable de répondre à vos questions »... Une délégation menée par le secrétaire général du ministère, Nasser Bourita, est depuis une semaine en tournée dans la région des Caraïbes. Après une première étape sur l'île de Sainte Lucie, où l'Etat marocain envisage de construire une ambassade, la délégation s'est rendue à Grenade, à Barbades et à Saint Vincent des Grenadines, qui ont annoncé à l'issue de cette visite leur intention de geler leur reconnaissance de la "RASD".