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Les yeux pour pleurer
Publié dans Lakome le 13 - 02 - 2013

Pleurer le mort est une pure perte, disent les sages de chez nous. Moi, je dis qu'heureusement il nous reste, dans notre pays, les yeux pour pleurer. Car que voulez-vous faire d'autre quand vous constatez à longueur de temps que les compétences marocaines qui ne versent pas dans la complaisance ne sont pas suffisamment mises à contribution pour le développement de leur pays ? Que voulez-vous faire d'autre quand vous les voyez rejoindre l'autre monde sans qu'on ait mis à profit leurs capacités dans celui-ci ?
C'est à ce propos que le décès du regretté professeur Driss Benali m'a interpellé. Cet économiste s'est imposé sur la place médiatique depuis une dizaine d'années en jetant aux orties toute langue de bois. A chacune de ses interventions, il touchait du doigt les véritables obstacles au développement économique et politique du Maroc. Ses chroniques auraient pu servir d'enseignement aux responsables de ce pays !
Je pleure la perte de cet homme mais je pleure surtout le dédain de ses idées et de celles de toutes les autres compétences qui font ce qu'elles peuvent pour faire avancer les choses mais qui, à la longue, sombrent dans l'amertume, l'alcoolisme ou alors se mettent à « filer » un bon cancer qui a vite fait de les emporter !
Il est vrai que les intellectuels marocains ne sont pas tous engagés et sans complaisance. Nombreux sont ceux qui pour éviter l'un des trois maux énumérés, se murent dans un silence confortable. Certains s'obstinent à rester dans leur tour d'ivoire pour ne pas se compromettre au contact de la chose publique. Mais c'est quoi au juste se compromettre? Est-ce que cela veut dire donner quelques coups de poings et de becs pour le bien de son pays ? Même à se prendre pour Don Quichotte et se battre contre les moulins à vent est plus gratifiant que ce retranchement commode. Je ne sais si leur conscience ne les triture pas de temps à autre quand ils entendent quelques uns des leurs aboyer dans un désert intellectuel ? Il est vrai que pour l'instant, ces aboiements solitaires n'empêchent pas la caravane des intérêts particuliers de passer et de continuer son chemin en toute quiétude.
Cette quiétude pourrait mener le pays dans une impasse où il ne fera pas bon vivre. Chaque intellectuel doit être conscient de cela et du rôle qu'il pourrait jouer dans la consolidation des institutions du pays. L'engagement des intellectuels bousculerait forcément les malentendants patentés!
Jusqu'à quand les compétences qui ne font pas dans la complaisance seront-elles ignorées? Ce dédain est-il une solution à long terme ? Permettez-moi d'en douter et sérieusement. Les responsables devraient comprendre que leurs intérêts, un jour ou l'autre, se dissoudront dans l'intérêt du pays. Ce discernement ne serait en fait que simple pragmatisme. Les responsables, de tout temps et partout, n'ont jamais versé dans la candeur.
Quant aux institutions de ce pays, pour leur consolidation, elles devraient, un jour, se résoudre à mobiliser toutes leurs compétences et cesser d'être des lieux de violence morale pour elles. Evitant ainsi de les laisser s'abîmer dans leurs frustrations ou se momifier dans les placards administratifs.
En attendant, laissez nous les yeux pour pleurer !
Fatiha DAOUDI


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