L'ambassadeur de l'Union européenne au Maroc, Eneko Landaburu est revenu hier lors d'une conférence de presse sur le bilan du partenariat UE-Maroc pour l'année 2012. Le diplomate européen a souligné l'absence de réformes courageuses, en qualifiant les réalisations du Maroc en 2012 de "moins ambitieuses que ce qui était attendu dans un certain nombre de secteurs appuyés par les appuis budgétaires". L'ambassadeur de l'union européenne a aussi pointé le retard enregistré dans certains programmes, ou encore la réorientation des budgets alloués dans d'autres projets sur lesquels le Maroc et l'UE ne s'étaient pas mis d'accord. Dans la même rencontre, l'ambassadeur a souligné l'absence de stratégie sectorielle clairement définie dans des secteurs essentiels, comme celui de la justice. En octobre 2011, un mois avant que le PJD ne gagne les élections législatives, Eneko Landaburu avait résumé les défis auxquels devait faire face le Maroc en 2012 : « Il est évident que l'évolution de ce pays vers la démocratie, une certaine justice sociale, la réduction de la corruption, la mise en œuvre d'une vraie réforme de la justice, toutes ces questions fondamentales vont dépendre de la pression politique et populaire. Cela ne va pas se faire tout seul. Et pour que ça se fasse, il faut qu'il y ait des partis politiques qui gagnent ces élections et qui veulent entamer ces réformes ; et une pression populaire, de la démocratie, de la société civile, pour pousser vers ces objectifs. » Hier soir, Eneko Landaburu a par ailleurs confirmé son prochain départ de la délégation de l'UE au Maroc, qu'il dirige depuis septembre 2009. Il devrait être remplacé en mars prochain par l'anglais Rupert Joy, ancien ambassadeur du Royaume-Uni en Ouzbékistan. Ce dernier n'est pas inconnu au Maroc: il avait déjà travaillé trois ans à l'ambassade du Royaume-Uni à Rabat.