Une correspondance du Procureur du Roi près le tribunal de 1ère instance de Casablanca a ordonné aux éléments du 37ème arrondissement de police de Sidi Bernoussi une enquête relative à une maison de débauche, suite à des plaintes déposées par des victimes pour coups et blessures. C'est vendredi 28 avril, dans l'après-midi, que devaient comparaître devant les magistrats de la salle d'audiences n° 8 du tribunal de première instance de Casablanca cinq accusés dans une affaire de débauche. Tout a commencé par une correspondance du Procureur du Roi, datée du 24 mai 2005, qui, suite à diverses plaintes déposées par des habitants de Hay Al Qods à Sidi Bernoussi, ordonnait aux policiers d'ouvrir une enquête dans la rue 22. Deux maisons portant respectivement les numéros 15 et 17 constituent la cible des plaignants. La nuit venue, les éléments de la police se pointent dans la rue indiquée pour effectuer un premier constat. La sortie, pour première qu'elle soit, est fructueuse. Des chants et des cris dépassent le seuil du supportable. C'est un tapage nocturne, il n'y a aucun doute. Le constat est fait et les convocations pleuvent sur les locataires des chambres des maisons citées. Coups et blessures D'abord, les victimes de cette anarchie, Lahcen, Bouchaïb et Omar, confirment dans des procès-verbaux que les locaux en question sont devenus des maisons closes où alcool, barbituriques et prostituées font rage. Le dossier est resté ouvert jusqu'au jour où un certain Chakib, habitant l'une des chambres de la maison n° 15, vient au même commissariat de police déposer une plainte pour coups et blessures dont il a été victime dans la nuit du 22 au 23 avril dernier. La plainte concerne un certain Mohamed Kissaoui, l'un des locataires visés par les plaintes vieilles d'un an presque. Chakib raconte dans sa plainte qu'au milieu de la nuit du 22 avril, Mohamed Kissaoui a été à l'origine d'un scandale dans la maison où il tapait à toutes les portes des chambres des autres locataires. Lorsque le plaignant est sorti pour le raisonner, Mohamed lui a donné un coup de couteau à la main gauche. Chakib présente un certificat médical d'une incapacité de 22 jours. Le 25 avril, se présente encore un certain Bouchaib Badri, agent immobilier responsable de la perception des loyers des chambres des maisons 15 et 17 de la rue 22. Il dépose lui aussi une plainte pour agression et violence contre Mohamed Kissaoui et Noureddine Khiat. Il ajoute dans sa plainte que les deux mis en cause se trouvent encore dans la chambre en compagnie d'une prostituée et qu'ils étaient en état d'ébriété avancé. Les enquêteurs saisissent l'occasion pour se rendre sur les lieux en quête d'un flagrant délit. Cette fois-ci, la descente n'a pas été vaine. Ils trouvent les deux hommes à scandale en compagnie d'une certaine Keltoum qu'ils conduisent au commissariat et avisent l'un des substituts du Procureur du Roi qui ordonne leur mise en garde à vue provisoire. Auditionnés, chacun de son côté, les mis en cause ont vite fait de tout avouer : alcool, prostitution, la débauche dans toutes ses formes. Mohamed Kissaoui, quant à lui, a nié l'accusation relative aux coups et blessures déposée par Chakib pour dire qu'il s'agissait seulement d'injures et d'insultes. L'audience a été reportée, comme à l'accoutumée, pour la constitution de la défense des accusés qui comparaissaient pour la première fois le vendredi 28 avril 2006.