Du football à l'athlétisme, en passant par le tennis, le cyclisme, la boxe, l'haltérophilie et le culturisme, le dopage constitue désormais une préoccupation majeure pour le sport national. Il appelle à de vraies solutions contre une vraie épidémie qui menace les valeurs fondamentales de la pratique sportive au Maroc. D'abord l'athlétisme. Au pays des « Lions de l'Atlas » et de la pureté naturelle des athlètes, la seule qui rivalise encore en Afrique et au plus haut niveau mondial avec les Kenyans, les Ethiopiens et autres pays des hauts plateaux de l'Afrique orientale qui dominent les courses de fond. Au pays d'Aouita et El Guerrouj, de Nawal et Bidouane, la discipline numéro 1 du sport national, celle qui a battu tous les records de médailles olympiques, de championnats et de records du monde, est plus que jamais menacée par le dopage. Moulay Brahim Boutayeb, fils de Khémisset, à quelques encablures du Moyen Atlas marocain que nous avons rencontré, il y a quelques jours, à Casablanca. Le champion olympique des 10.000 mètres dans les règles de l'art à Séoul en 1988, celui qui a frôlé, sans forcer, le record du monde de cette spécialité, alors que son aîné et maître favori, Said Aouita, échouait lamentablement sur son pari de remporter le 800 mètres avant d'abandonner le 1500 m. Brahim Boutayeb nous raconte que « plus que la fuite des athlètes et leur assimilation par d'autres pays, ce qui menace le plus l'athlétisme marocain est assurément le dopage ». Il se montre particulièrement pessimiste sur les perspectives d'avenir de notre athlétisme « J'ai appris, raconte-il, que des athlètes étrangers qui viennent s'oxygéner à Ifrane se consacrent beaucoup plus à commercialiser tous les types de produits dopants auprès des jeunes athlètes marocains. S'il y a mise à niveau de l'athlétisme marocain, elle doit commencer, non pas par l'édification de nouvelles pistes et de centres de formation, mais par la lutte contre le dopage». Le plus dangereux dans tout cela, c'est que ce n'est pas seulement en athlétisme que des cas de dopage sont signalés et que des sportifs marocains sont de plus en plus montrés du doigt. Des footballeurs le sont de plus en plus fréquemment par les temps qui courent. Un joueur du Raja a été détecté en champion's League africaine par la Confédération Africaine de Football (CAF), d'autres dans des compétitions analogues arabes et tout récemment encore, des internationaux juniors et olympiques âgés pour la plupart entre 17 et 23 ans. Cinq internationaux olympiques, qui s'adonneraient, selon les tests anti-dopage effectués à la consommation du “Maâjoune”, du Hashich, du “Chicha” et d'autres produits dopants que les services médicaux de la FRMF ont eu la surprise de relever lors d'une récente concentration de la sélection olympique. Nombre d'amateurs, dirigeants et de techniciens de football affirment que « ce phénomène a tendance à se généraliser. L'usage de produits dopants se généralise chez les footballeurs marocains, en particulier chez les jeunes ». Un phénomène qui commence à miner le sport national puisque des cas identiques ont été relevés aussi bien en tennis qu'en boxe, en haltérophilie et qu'il risque de toucher d'autres disciplines. Il appelle à de vraies solutions contre une vraie menace pour ce sport marocain qui toujours symbolisait autant la pureté naturelle de nos champions d'athlétisme que la technique individuelle innée et l'imagination de nos footballeurs.