Dominique Watine, membre de la Fédération des Industries de la quincaillerie “La sous-facturation tue les industries locales” Il serait intéressant, lors de la visite du président chinois, Hu Jintao, au Maroc que les autorités marocaines mettent sur la table des priorités l'impact négatif qu'a la concurrence chinoise sur notre industrie. Au niveau mondial, la surconsommation de matières premières par le boum économique chinois fait flamber leurs coûts sur les marchés internationaux. Sur le plan national, on assiste, actuellement, à l'invasion des produits chinois dans tous les domaines d'activité. C'est le cas, par exemple, dans la robinetterie, le sanitaire, la quincaillerie, de façon générale. Cette invasion est aussi tributaire du bas coût de production en Chine, de la sous-facturation pratiquée par les importateurs marocains et le manque de rigueur au niveau de l'application des nomenclatures douanières. Abdellatif Tajmouati “Le contingent seul ne suffit pas” Il est vrai que les produits chinois posent beaucoup de problèmes aux entreprises marocaines, à l'image de notre secteur. C'est, d'ailleurs, ce qui a poussé les autorités marocaines à essayer de réduire cet impact. Ainsi, depuis le mois de janvier 2006, un contingentement de l'ordre de 90.000 m2 est désormais mis en place pour les carreaux importés en provenance de la Chine. Cette mesure permet, naturellement, de sauver une partie de l'industrie marocaine de la céramique. Dans les deux mois qui ont suivi, il est difficile d'établir un bilan, mais l'impact à long terme se laisse deviner très facilement. La SNIMA, affiliée au ministère du commerce, a produit une norme imposant un poids minimal au mètre carré de céramique, qu'il soit fabriqué localement ou bien importé. Cependant, en l'absence de barrières, même les normes marocaines mises en place ne suffisent pas pour arrêter l'arrivée massive de produit chinois. De plus, il faut dire que le problème de l'industrie de la céramique n'est pas seulement imputable à la Chine. Il serait, d'ailleurs, malhonnête de le prétendre. Les entreprises marocaines ont souvent beaucoup de problèmes de mise à niveau qu'il convient, d'abord, de régler avant de crier à l'invasion des produits chinois.