Le centre monétique de Casablanca a détecté des opérations douteuses et en a avisé la police. La plupart de ces opérations ont été effectuées dans des villes du Nord, entre Larache et Tanger. L'enquête s'est soldée par l'arrestation de trois personnes dont un ressortissant anglais d'origine pakistanaise. Pas moins de 65 opérations commerciales d'un montant global de 288.444 DH ont mis la puce à l'oreille des spécialistes du centre monétique de Casablanca, qui ont vite fait de prévenir la police locale de Tanger pour attirer l'attention de ses éléments sur d'éventuelles fraudes. En policiers avisés, les enquêteurs ont ouvert les yeux davantage sur les usagers des cartes magnétiques pour tomber sur un certain Nour-Eddine qui était en possession de trois fausses cartes bancaires. Au départ, elles étaient sept et ont servi à effectuer les 65 opérations. La liste détaillée, fournie par le centre monétique, a permis aux policiers de retracer l'historique et les positions géographiques de toutes les fraudes. Six opérations ont été effectuées à Tétouan. Nour-Eddine avouera à la police qu'il s'était procuré ces cartes auprès d'un ressortissant anglais, un certain Ismaeel Ahmed, d'origine pakistanaise, contre le montant de 50 livres sterling. L'arrestation d'Ismaeel a dévoilé que celui-ci était en possession, lui aussi, de 9 fausses cartes bancaires établies au nom d'un Portugais d'origine indoue. Un natif de New Delhi. Ismaeel utilisait ces cartes sous une fausse identité sur la base d'un permis de conduire, portugais également, sur lequel il a apposé sa photographie. L'accusé avouera au cours de l'interrogatoire que ce document lui a été confectionné moyennant la somme de 100 livres sterling à Londres par un Anglais d'origine libanaise dénommé Omar, un serveur dans un restaurant de Delburn. Ismaeel avouera ensuite s'être procuré cinq autres fausses cartes bancaires similaires établies au nom de Amin, frère de Nour-Eddine. Toutes ces cartes, ajoute-t-il, sont l'œuvre d'un autre Anglais d'origine algérienne, qu'il a connu au mois de novembre 2005 par l'intermédiaire d'un ami dit Nizar, d'origine libanaise, incarcéré actuellement à Londres pour son implication dans une affaire de trafic de fausses cartes bancaires. L'enquête a dirigé les éléments de la police judiciaire vers deux prostituées qui ont avoué avoir eu des relations très intimes avec les mis en cause qui fréquentaient l'hôtel Intercontinental de Tanger sans que leur nom apparaisse sur le registre des clients. Les deux réceptionnistes de l'établissement hôtelier ont été auditionnés par la police et tout ce beau monde a été déféré devant le tribunal de première instance pour escroquerie à base de fausses cartes bancaires, faux et usage de faux, usurpation d'identité, aménagement d'un local pour débauche et non-immatriculation de clients dans le registre.