après avoir surmonté une crise entre le Maroc et l'espagne L'Espagne est le deuxième pays investisseur au Maroc, le deuxième pays client et partenaire commercial du royaume. Aussi, fait-il partie des pays européens qui ont converti une part de la dette extérieure du Maroc en investissements productifs, dans de grands projets industriels implantés sur l'ensemble du territoire. Excellence des relations commerciales et financières entre les deux pays, bonne volonté des investisseurs marocains et espagnols ainsi que confiance réciproque sont les atouts que les deux parties doivent mettre au service du développement de leur coopération économique et financière. Le Maroc et l'Espagne entretiennent des relations économiques et financières dictées en partie par l'accord de partenariat avec l'Europe, mais aussi encouragées par le potentiel des ressources humaines, énergétiques et naturelles qu'offre le royaume chérifien ainsi que la stabilité et la confiance dont il jouit. Beaucoup d'entreprises espagnoles y ont délocalisé leurs industries, profitant aussi des différentes mesures d'incitation à l'investissement que les pouvoirs publics marocains ont mis en place. Les alliances entre des sociétés espagnoles et marocaines se multiplient. Les enjeux liés à cette dynamique de coopération sont, sans nul doute, de taille. Avec près de 200 entreprises espagnoles basées au Maroc, le royaume chérifien est devenu, en moins de dix ans, une destination stratégique pour beaucoup d'entreprises espagnoles voulant développer leurs activités à l'international, essentiellement vers les pays africains. Aujourd'hui, l'Espagne occupe le deuxième rang dans la liste des pays qui investissent au Maroc. Parallèlement, les échanges commerciaux de biens et services entre le Maroc et l'Espagne se sont aussi développés à un rythme soutenu, facilité par la proximité géographique des deux pays. Sur les dix dernières années, les exportations du Maroc vers l'Espagne ont été multipliées par quatre. Quant aux importations, elles ont presque triplé. Le chiffre d'affaires des exportations marocaines vers l'Espagne qui n'atteignait en 1997 que 4,81 milliards de DH, atteint 11,51 milliards de DH en 2001. La valeur des exportations de vêtements confectionnés, de crustacés, de mollusques et de coquillages représentent près de 50% du montant total des biens exportés. Malgré les tensions qui persistent depuis plusieurs années entre les deux pays sur les deux villes marocaines, Sebta et Melilia, occupées par l'Espagne, cette dynamique d'échanges commerciaux mais aussi d'investissements est amenée à s'accélérer dans les prochaines années. Les opérateurs économiques des deux bords en sont parfaitement conscients. Plusieurs groupes espagnols se sont installés au Maroc. Aussi, faut-il ajouter les entreprises mono-personnelles opérant essentiellement dans le secteur du conseil et des études. La majeure partie de ces groupes espagnols basés au Maroc, principalement sur Casablanca, Tanger, Settat, Agadir, Marrakech et Tétouan, opèrent dans les secteurs bancaire et financier, des télécommunications, du textile, de la bonneterie et du tourisme. Parmi ceux-ci, il y a des investisseurs stratégiques comme Téléfonica, actionnaire de référence dans Méditelecom. En dehors de l'accord de partenariat liant le Maroc à l'Union européenne, plusieurs ententes bilatérales ont été conclues ces dernières années entre les deux pays. Cette dynamique de rapprochement maroco-espagnole vise à multiplier les partenariats entre les entreprises marocaines et espagnoles dans les domaines de la recherche, des nouvelles technologies, du tourisme et des industries légères. “Le Maroc est une porte ouverte pour l'Espagne sur l'Afrique. Le pays recèle de réelles opportunités d'affaires” note un industriel espagnol basé au Maroc, depuis plus de cinq années. Et d'ajouter que “les différends qui opposent les deux pays n'ont jamais eu et n'auront pas un impact réel sur les relations commerciales, autant les intérêts en jeu sont de taille”. La population active employée dans les entreprises espagnoles est importante, souligne-t-on auprès de la direction des investissements étrangers du ministère des finances. Le chiffre d'affaires réalisé par les entreprises espagnoles, produisant pour les marchés local et international, se chiffre à une dizaine de milliards de DH. Au-delà des dossiers épineux qui handicapent l'accélération de la coopération commerciale maroco-espagnole, les opérateurs économiques des deux pays multiplient les rencontres pour consolider les acquis et développer de nouveaux projets. “La direction des investissements extérieurs lance périodiquement des actions promotionnelles auprès des entreprises espagnoles. Nous allons à la rencontre des chefs de société pour les encourager à développer des projets sur le Maroc” souligne Mohamed Aref Hassani, de la direction des investissements extérieurs. La crise actuelle entre le Maroc et l'Espagne inquiète des opérateurs marocains et espagnols qui souhaitent que les deux pays adoptent des solutions définitives aux différents problèmes qui les opposent. L'ancrage du Maroc à l'Europe passe nécessairement par le développement de relations économiques et financières avec les différents états membres de l'Union européenne.