Avec leurs « Martenitza » bien en évidence pour annoncer l'arrivée du printemps, les Bulgares fêtent bientôt leur fête nationale qui coïncide cette année avec une situation économique des plus réjouissantes. En effet, ce pays de près de huit millions d'habitants jouit d'une position privilégiée dans les Balkans et donne libre accès à d'éventuels partenaires économiques (dont le Maroc) à un marché de 500 millions de consommateurs par les multiples accords de libre-échange avec l'UE, les pays d'Europe de l'Est et les pays ex-soviétiques. L'ambassadeur de Bulgarie accréditée à Rabat, Mme Katya Todorova, nous a livré cette interview pour nous éclairer sur la coopération bilatérale et l'état actuel des relations maroco-bulgares. La Gazette Du Maroc : Quelle lecture faites-vous de la situation actuelle de la Bulgarie ? Mme Katya Todorova : L'on ne peut faire qu'une lecture positive de la situation actuelle de mon pays après les années difficiles de la transition. Maintenant, la Bulgarie est un Etat de droit fondé sur un système politique de démocratie stable et de respect des droits de l'Homme avec une économie de marché libre pleine de vitalité et une société civile bien en action. La Bulgarie était et reste un facteur important de stabilité dans les Balkans. L'objectif principal du gouvernement bulgare de coalition formé après les législatives du 2005 par le Parti Socialiste « Coalition pour la Bulgarie », le Mouvement National Siméon II et le Mouvement des Droits et des Libertés, est l'intégration européenne de la Bulgarie. Un processus d'influence positif direct sur toutes les sphères de la vie politique, économique et sociale des Bulgares. L'adhésion du pays à l'Union européenne est envisagée pour le 1er janvier 2007. Sa réalisation mobilise les efforts de toutes les institutions d'Etat à tous les niveaux de gestion afin de pouvoir garantir la mise en œuvre des engagements contractés au cours des négociations et d'arriver à une ratification par les pays membres de l'Union européenne du Traité d'adhésion de la République de Bulgarie à l'UE, signé le 25 avril 2005 et ratifié par l'Assemblée nationale le 11 mai 2005. En sa qualité de membre de l'OTAN, la Bulgarie cherche à apporter une contribution bulgare appropriée au développement et au renforcement des capacités de l'OTAN pour combattre le terrorisme et les autres nouveaux défis et menaces à la sécurité. Mon pays participe activement aux travaux de l'ONU qui est l'organisation internationale universelle de pointe, gardienne des normes et des principes communs à tous. Quel est le bilan de la coopération bilatérale entre la Bulgarie et le Maroc et quelles sont les perspectives envisagées ? Le bilan est très positif ; aussi, des relations traditionnelles d'amitié ont-elles toujours existé et existent toujours entre la Bulgarie et le Maroc. Des liens d'amitié humains nous unissent via des échanges culturels tels que les spécialistes bulgares au Maroc et les étudiants marocains en Bulgarie. Pas mal de Bulgares ont choisi de vivre, d'investir et de travailler au Maroc. Il y a un dialogue politique excellent à tous les niveaux ainsi qu'une ferme volonté de renforcer la coopération bilatérale dans tous les domaines d'intérêt commun, y compris au niveau des sphères internationales. Y a-t-il des initiatives concrètes établies à ce stade des relations bilatérales ? Nos efforts, entrepris conjointement avec nos partenaires marocains, seront déployés en vue de l'élargissement et l'approfondissement d'une coopération fructueuse et mutuellement avantageuse, particulièrement dans le domaine de l'économie, des échanges commerciaux, des investissements, de la culture et du tourisme, et en effet, c'est dans cet objectif que l'on prépare les travaux de la Commission mixte maroco–bulgare qui aura lieu prochainement à Sofia. Il est crucial d'encourager les investissements, ainsi que les contacts entre les hommes d'affaires des deux pays. En plus des relations déjà bien établies, notre vision est remplie d'optimisme de par le fait que les potentiels de nos deux pays sont très prometteurs, nos chemins se croisent en divers domaines pouvant renforcer notre partenariat et j'espère que de nouveaux ponts d'amitié seront fondés. Que pensez-vous de l'Initiative royale de développement humain, l'INDH ? Je pense que l'Initiative pour le développement humain lancée par Sa Majesté Mohammed VI en mai 2005 témoigne d'une vision clairvoyante et courageuse en matière d'action sociale, notamment en ce qui concerne les mesures stratégiques qui s'intéressent au fond des problèmes vécus quotidiennement dans le domaine social et qui garantissent la mise en place d'un développement humain créateur d'opportunités. Ces mêmes mesures sont de nature à assurer la prospérité et le bien-être du peuple ami marocain et à faire face aux défis de la mondialisation et aux menaces pour la sécurité et la stabilité internationales.