L'opérateur privé concessionnaire du transport urbain à Casablanca persiste et signe dans le mépris des citoyens en bafouant les principes élémentaires dictés par les engagements contractuels entérinés avec le Conseil de la ville de la métropole économique du Royaume. Si les promesses de rénovation du parc roulant relèvent, désormais, du mensonge public, Mdina Bus qui ne s'est pas privée de majorer les tarifs de transport depuis quelques mois, s'entête dans la mise en circulation d'un matériel en cycle accéléré de dégradation avancée. Prendre les Bidaouis pour des “canards sauvages”, et les Marocains pour des “dindes à farcir”, le pas est vite franchi. Mais il y a pire dans le scandale d'un transport urbain datant d'un autre âge : contraindre les Casablancais à se déplacer dans des carcasses totalement désaffectées et, le comble du paroxysme de la honte, à bord d'autobus inondés par l'infiltration des eaux de pluie. En prenant la ligne 29 le jeudi dernier, sous les violentes averses qui se sont abattues sur la capitale économique du Royaume, quelle ne fut la désagréable surprise des usagers de se trouver à bord d'une carcasse inondée où l'eau pénétrait de partout et empêchait même le conducteur d'y voir clair, le visage fouetté par la pluie. Du jamais vu dans nul pays au monde où les usagers étaient astreints à des « parties de jambes en l'air » pour faire le trajet en tentant de n'être pas inondés. L'indignation de nos citoyens était à son comble et le désespoir unanimement partagé par ceux qui n'ont plus confiance dans la puissance publique pour faire respecter les clauses des marchés de concession. Comme ce commentaire d'un citoyen désabusé par un bus ayant traversé par un véritable oued: “Même si le prix du ticket atteint 5 DH, on continuera à nous faire transporter dans ce même tas de ferrailles”. Sans commentaire.