Football-assemblées générales au mois de juillet L'obligation faite aux clubs de la tenue de ces réunions annuelles en période estivale caniculaire présente tous les dangers en ces temps de crise permanente liée aux graves insuffisances financières dans un système sans ressources stables. Quant aux mesures à prendre pour sortir le football national de son marasme, elles traînent depuis des lustres. A la dernière réunion du Conseil consultatif fédéral, on a une fois de plus débattu de la problématique du football marocain et tous les orateurs qui se sont succédé ont convenu qu'il y avait urgence à débloquer la situation en faisant moult propositions. Seulement tout cela reste à l'état de vœux pieux car les moyens pour sortir de cette crise ne sont pas disponibles. Le département de tutelle, abordant le grave déficit infrastructurel, s'est contenté de rappeler les modiques avancées avec un complexe achevé à Fès et deux autres entamés avec la pose de la première pierre, tandis que le rapporteur de la commission financière de la FRMF rappelait que le vrai décollage nécessitait une subvention de 60 millions de dirhams à répartir aux clubs du GNFI pour enclencher le processus du professionnalisme à douze unités (les 60 autres millions seraient générés par la publicité). On voit mal cette manne atterrir dans les caisses des clubs dans les prochains jours vu que l'instauration du professionnalisme, nous assure-t-on, est pour la saison 2003-2004. D'ici-là, il faudra souffrir encore une année et un simple tour d'horizon permet de révéler que l'état des lieux au niveau des clubs, à la veille de leurs assises, est explosif. Quand les adhérents s'en mêlent Hormis les FAR et l'OCK qui disposent d'un budget stable et permanent, les autres pensionnaires sont constamment en crise financière ne trouvant, souvent, même pas de quoi démarrer la saison et durant la compétition ce sont d'interminables bras de fer entre comité et joueurs pour le règlement de primes. Si l'on parle communément de grands clubs dans le football marocain il n'y a pas à proprement parler de clubs riches pour la simple raison qu'aucun ne dispose de ressources stables. Dans le meilleur des cas, les caisses se trouvent suffisamment pourvues à la suite d'un ou deux bons transferts, mais cet argent sert tout juste à débloquer des situations de crise. C'est notamment le cas du Raja et du WAC qui arrivent à placer quelques joueurs. Le Raja qui s'apprête à changer de président est bien en peine de trouver un successeur à Ahmed Ammor après le désistement de plusieurs dirigeants sollicités pour cette lourde charge. Aux dernières nouvelles ce serait Hadj Abdeslam Hanat qui hériterait de ce poste ô combien dangereux à occuper et les adhérents du club s'apprêtent à lui compliquer sa mission en exigeant un changement radical du bureau réduit à onze membres seulement au lieu de quinze. Prévue pour le 11 juillet, l'assemblée générale, probablement extraordinaire du Raja s'annonce fort chaude mais peut-être pas aussi houleuse en perspective, deux jours plus tard, chez son voisin, le WAC où, dit-on, le président Doublali pourrait tirer sa révérence et laisser le club dans un piteux état de décomposition. Car on parlera à coup sûr du transfert de Kaddouri au Dynamo de Kiev pour 16 millions de dirhams et dont la part au WAC (10 millions de dirhams) n'a pas servi à éponger les nombreuses dettes. Dès lors qui voudra prendre en main le destin d'un club en… rouge ? Le Hassania d'Agadir tout auréolé de son titre va apprendre les difficultés à gérer le statut de champion appelé à disputer une Coupe d'Afrique et à supporter ses lourdes dépenses. Le KACM est au bord du chaos après la dissolution du comité directeur et des luttes pour le pouvoir. Le MAS n'est pas sorti de l'auberge avec la horde de contestataires de la gestion du président Mernissi et le FUS, avec seulement une vingtaine d'adhérents, souffre le martyre. Quant aux autres, c'est le silence radio qui n'augure rien de bon.